La papaye est le fruit comestible du papayer (Carica papaya), un arbre originaire du Mexique.
C’est une baie savoureuse, généreuse en saveurs complexes, ovoïde ou arrondie, de 21-31 cm de long, à la pulpe comestible, pouvant peser à peu près un kilogramme (et parfois jusqu’à 5 kg) et renfermant de nombreuses graines noires entourées d’un mucilage. A maturité, les papayes sont vert jaunâtre, avec une chair juteuse, jaune orangé.
La production mondiale était d’environ 9 millions de tonnes en 2008 avec l’Inde comme plus important producteur (2,7 millions de tonnes), suivi du Brésil (1.9 millions) et du Nigéria (765 000 tonnes).
Utilisations
Le latex en pharmacologie
Le latex est recueilli en incisant les fruits encore verts. Il coagule rapidement et est récupéré par raclage et séchage au soleil ou artificiellement. Du suc de papayer ainsi obtenu, on extrait une protéase attendrissante appelée papaïne, formée de 212 acides aminés et la chymopapaïne, une protéase de 218 acides aminés, utilisée en chimionucléolyse (traitement des hernies discales). La papaïne est inscrite au codex français depuis 1937.
Selon Bruneton1, « La papaïne, seule ou associée, est proposée en thérapeutique digestive et en diététique comme enzyme de substitution en cas d’insuffisance gastrique ou duodénale : traitement symptomatique des troubles dyspeptiques. En usage local, elle entre dans la formulation de traitement d’appoint des affections limitées à la muqueuse de la cavité buccale et de l’oropharynx, de suites opératoires, de lésions buccales accidentelles ; détersive et cicatrisante, elle est alors associée à un antibiotique et au lysozyme. »
Alimentation
Ce fruit légèrement âcre se consomme nature, comme le melon, ou accompagné d’un filet de jus de citron. Les graines sont habituellement retirées, mais elles peuvent être consommées tel quel en assaisonnement. Elles ont un goût poivré légèrement sucré.
Il sert de base aussi à la salade thaï, le som tam.
Le latex de la papaye verte peut aussi être utilisé dans la fabrication du chewing-gum.
Usages traditionnels
À l’époque précolombienne, les peuples Caraïbes employaient le fruit vert en cataplasme contre les zones rougies de la peau et contre les troubles gastro-intestinaux. Pour attendrir la viande crue, ils l’enveloppaient dans des feuilles de papayer avant de la consommer. Cet usage est longtemps resté une tradition aux Antilles.
Dans toutes les Caraïbes, les graines et le latex du fruit sont conseillés comme vermifuge. Le jus du fruit ou une infusion des feuilles est traditionnellement recommandé dans les affections hépatiques, les dyspepsies, les coliques et les ulcères de l’estomac.
En usage externe, le fruit écrasé est appliqué sur les furoncles, les abcès. Le latex appliqué sous forme d’hydrogel sur les brûlures favorise la guérison.
- Bienfaits
Toute légère, la papaye affiche un apport calorique de 33 kcal/100 g, aussi peu que la groseille et la framboise. De quoi profiter sans scrupule de sa chair gourmande au goût proche du melon, pour le dessert ou les petits creux de la journée. Valeurs nutritionnelles pour 100 g Protides 0,5 g Glucides 7,6 g Lipides 0,1 g Calories 33 kcal De plus, ce fruit exotique constitue une véritable aubaine contre les infections et les baisses de tonus grâce à sa grande teneur en vitamine C. Mieux pourvue que les agrumes, la papaye en contient 64 mg/100 g, soit près de 80 % des apports journaliers recommandés. Elle renferme également une belle quantité de carotènes (provitamine A) : 100 g de chair couvrent 30 % des besoins quotidiens en ce précieux antioxydant, qui prend aussi soin du bon état de la peau et des muqueuses. Reste à savoir que plus la chair est orangée, plus elle contient de ces deux substances. Par ailleurs, la papaye est riche en minéraux et oligo-éléments, notamment du potassium (214 mg/100 g), du calcium (20 mg/100 g) et du magnésium (13 mg/100). Ces nutriments sont bénéfiques au fonctionnement des systèmes cardio-vasculaires et neuromusculaires ainsi qu’au tissu osseux. Enfin, s’il vous faut encore une bonne raison de dévorer ce fruit délicatement sucré, dites-vous qu’il est, en plus, riche en fibres douces et très bien tolérées, qui régulent de manière efficace le transit intestinal.
- Dégustation.
Choisissez-la sans trop de taches noires, avec une chair tendre sous la pression du doigt. Conservez-la dans le bac à légumes du réfrigérateur pendant deux ou trois jours si vous l’avez achetée à point. Sinon, gardez-la à température ambiante jusqu’à ce qu’elle acquière sa maturité. Une petite astuce pour accélérer le processus consiste à la glisser à l’intérieur d’un sac en papier. Consommez-la nature, ou tout juste arrosée d’un filet de jus de citron, coupée en deux et débarrassée de ses graines, à la petite cuillère. Elle se révèle plus gourmande encore, si vous emplissez sa cavité de lait de coco sucré. Elle agrémente aussi les salades de fruits (ajoutez-la au dernier moment afin qu’elle ne ramollisse pas les autres fruits), se prépare en compote ou encore en confiture. Mixée, elle se transforme en coulis délicieux, ou sert à confectionner des glaces et des sorbets rafraîchissants. Une recette du Brésil consiste à mixez la chair de la papaye avec de la glace à la vanille et un trait de crème de cassis afin d’obtenir un savoureux milk-shake, à siroter pour une pause de douceur. Lorsqu’elle est verte, la papaye devient alors un légume qui se prépare de la même manière qu’une courge. Râpée puis blanchie, on la prépare en salade (arrosée de vinaigrette aigre-douce) ou en gratin. Elle accompagne à merveille les viandes blanches. On peut aussi la déguster en soupe. Enfin, les graines qu’elle renferme dans sa cavité centrale peuvent être séchées, puis broyées. Elles se transforment, alors, en épice poivrée, très appréciée aux Antilles en particulier. Là-bas, on en glisse volontiers dans les vinaigrettes, les sauces ou les plats mijotés.