Veillez !

 

 

 

Où étiez-vous le 29 avril 2011 ? Peut-être vous en souvenez-vous... Il y a eu un mariage royal britannique ce jour-là. En bien des endroits dans le monde, il semblait n'y avoir que ça à la télé !

Qui était la mariée ? Kate Middleton.

Le marié ? Le prince William.

Mais qui a été la star du mariage ? Pippa Middleton ! La sœur de la mariée, la demoiselle d'honneur.

 

Il y a fort longtemps, Jésus a raconté une parabole où 10 demoiselles d'honneurs ont volé la vedette.

 

À vrai dire, je trouve cette parabole troublante, non parce que c'est une « mauvaise » parabole, mais parce qu'elle est pleine de surprises. Soyez donc prêt à recevoir un choc. Mieux encore, soyez prêt tout court ! Dans certaines traductions, on trouve cet avertissement : « Veillez ! » De peu de mots - seulement 13 versets, et 170 mots dans l'original grec de l'Évangile de Matthieu - des images extraordinaires surgissent. Nous nous rappelons, pour la plupart, des conversations difficiles et des émotions qui y sont évoquées - la panique et l'anxiété, par exemple. Au fil de notre lecture, nous éprouvons presque un mouvement de recul et un pur embarras.

 

Les ados aiment dire : « Eh bien, c'était gênant ! » pour décrire un événement particulièrement embarrassant. Cette parabole dépeint l'ultime événement embarrassant de toute l'éternité.

 

« Ce jour-là, il en sera du royaume des cieux comme de dix jeunes filles qui prirent leurs lampes et s'en allèrent à la rencontre du marié. » (Mt 25.1, SEM)

 

« Ce jour-là. »

Mais quel jour ? Nous voudrions bien le savoir ! Matthieu 24 nous brosse un tableau de ce qui se passe dans le monde avant le retour de Jésus. Matthieu 25, par contre, décrit ce qui se passe au sein de l'Église - parmi les disciples les plus intimes de Jésus, ceux qui sont conviés à son repas de noces - juste avant son retour. Cette parabole traite, par conséquent, du discipulat au 21e siècle.

 

D'entrée de jeu, on y trouve une phrase inhabituelle reliée au temps : « il en sera du royaume des deux comme » (ou « le royaume des deux sera comme »).

 

Plus tôt dans l'Évangile de Matthieu, au chapitre 13, une série de paraboles commence : « Le royaume des deux est semblable... »

Au blé et à l'ivraie.

À la graine de moutarde.

Au trésor caché dans un champ.

À la perle de grand prix,

À un filet.

 

Mais les paraboles dans Matthieu 25 sont uniques. Lorsque Jésus les raconta, Matthieu les consigna au futur, car elles décrivent ce qui se passera dans l'Église immédiatement avant le retour de Jésus.

 

Pour une raison ou une autre, beaucoup de chrétiens ne tiennent pas compte de la parabole des 10 vierges. En fait, écrit un auteur, en se référant à tous les érudits, « [il] est clair que certains érudits ne font aucun cas de cette parabole, et que souvent, ils l'omettent ou ne s'y penchent que brièvement. »

 

En toute honnêteté, avouons que beaucoup d'entre nous n'en font aucun cas non plus !

Cette parabole dégage une finesse pénétrante. Elle est si pointue qu'elle comporte un message d'avertissement dès le début : « Cinq d'entre elles étaient folles, et cinq, sages. » (v. 2)

 

Elle est tellement surprenante, tellement choquante, que l'écrivain a cru bon, semble-t-il, d'y aller dès le début d'un résumé qui prépare les lecteurs à la surprise qui s'en vient - un peu comme l'avertissement qui accompagne certaines productions de télévision et de vidéo : « Pour public averti seulement ».

 

L'une des premières surprises concerne la mariée. Quelle mariée ? Il n'y a, a vrai dire, aucune mention spécifique de la mariée ! Mais la mariée est là.

 

En réalité, il ne s'agit pas ici de la parabole du marié en retard ou de l'époux de minuit, mais de celle des 10 vierges. Ce sont ces demoiselles d'honneur qui sont au centre de l'attention.

 

Cela en soi-même nous révèle quelque chose sur Jésus - le grand Conteur d'histoires. Il a pour objectif non sa personne, mais les autres. Alors qu'il raconte cette histoire, il met l'accent sur les autres.

 

Et les convives ? Ils ne sont mentionnés nulle part, eux non plus. Il y a certes une voix, un « cri de minuit » non identifié annonçant l'arrivée du marié. Mais l'histoire tout entière se focalise tout de même sur les demoiselles d'honneur.

 

D'une certaine manière, nul ne peut se dérober dans cette parabole. Il n'y a qu'une option : les lecteurs ne sont autres que les demoiselles d'honneur.

 

Honnêtement, le sexe n'a rien à voir ici, Les caractéristiques de ces 10 personnes ne s'appliquent pas qu'aux jeunes femmes. Elles apparaissent chez tous les êtres humains, dans toutes les nationalités, et dans toutes les cultures.

 

Des 10 vierges, cinq sont sages, ou, comme l'ont décrit certains commentateurs, «  sérieuses »  ou « sensées ».

 

Les cinq autres sont folles, déraisonnables, irréfléchies, cinglées même.

 

Et si pendant notre lecture nous sommes tentés de penser « Ce n'est pas grave », considérons bien ce commentaire d'Ellen White : « Cette parabole a été accomplie à la lettre et sera accomplie à la lettre. »

 

C'est au verset 5 que l'histoire débute vraiment : « Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles».

 

Quelles sortes de lampes ?

Selon l'une des autorités les plus crédibles, nous n'avons pas affaire à « de petites lampes de la période hérodienne, munies d'une anse, ne fournissant que peu de lumière, mais à des torches ». « Dans les villages plus pauvres, ces torches étaient formées de bâtons enveloppés de chiffons imbibés d'huile. » « Certains érudits suggèrent qu'elles ne pouvaient brûler que 15 minutes. Ensuite, on les enveloppait avec de nouveaux chiffons imbibés d'huile. »

 

Ces lampes brillaient avec éclat - mais pas pour longtemps. On ne les allumait pas pour éclairer le chemin du marié dans la nuit. « La lumière était là pour souligner une grande arrivée : le marié était illuminé et devenait le centre de l'attention ; c'était son moment de gloire alors qu'il partait chercher sa femme. »

 

De nombreuses personnes saluent l'arrivée du nouvel an avec des feux d'artifices spectaculaires ; de la même manière, les demoiselles d'honneur devaient accueillir le marié avec les lumières les plus éclatantes dont elles pouvaient disposer. « [Les] Sages prirent, avec leurs lampes, de l'huile dans des vases. » (v. 4)

 

Selon des érudits, les torches avaient des vases d'huile assortis. Le texte ne spécifie pas si les vierges folles avaient abandonné leurs vases, ou si elles les avaient apportés avec elles, sans toutefois les avoir remplis d'huile - ce qui est plus probable.

 

Donc, à supposer qu'elles aient pris leurs vases, ils ne contenaient que la lie venant d'un usage précédent, autrement dit, un fond d'huile. Bref, ces cinq vierges ne s'étaient pas préparées. Les vases d'huile assortis étaient conçus pour qu'on y trempe les lampes ou les torches, histoire d'avoir le plus d'huile possible sur la torche. Le tissu absorbait l'huile comme une éponge trempée dans du liquide, peut-être mieux encore qu'un biscuit trempé dans du lait.

 

« Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent, » (v. 5) Après avoir reçu beaucoup d'information sur les demoiselles d'honneur, nous découvrons les premiers détails sur le marié. Qui est donc ce marié ? Demandons-nous.

 

Son identité est sans équivoque. Le contexte de la parabole est indéniablement spécifique : le marié, c'est Jésus.

 

Puis vient la mention du délai. Cette information capte notre attention parce que nous ne pouvons nous empêcher de nous identifier avec certains personnages de cette histoire. Nous attendons le marié, n'est-ce pas ? Nous attendons que Jésus revienne. Nous faisons partie de la parabole ! Vous et moi sommes parmi les 10 vierges.

 

« Si le marié était arrivé au moment où elles l'attendaient, les 10 vierges auraient été prêtes. Les délais des mariés étant chose assez courante, elles auraient dû prévoir ce délai-là. Ceci fournit un clair avertissement que la parousie [le retour promis de Jésus] pourrait être retardée - peut-être pour les premiers disciples clé Jésus qui s'attendaient à ce que son royaume soit immédiatement établi, et sûrement pour ceux qui furent déçus parce qu'il ne revint pas lors de la destruction du temple en l'an 70 [apr.J.-C.].»

 

Bien que le retour de Jésus tarde, il est, toutefois, inévitable. Jésus promet qu'il reviendra avec puissance et une grande gloire !

 

« [Toutes] s'assoupirent et s'endormirent ».  Les sages, celles qui s'étaient préparées, n'étaient pas des héroïnes, ni des super-héroïnes. Le corps humain a été conçu par le Créateur pour dormir lorsqu'il est fatigué. N'oublions pas que c'est ce même marié qui a donné à l'humanité le repos du sabbat.

 

Dans un souci de transparence, le texte révèle qu'elles s'endormirent non parce qu'elles avaient abandonné la foi ou que leur foi s'était refroidie. Le sommeil dont les vierges dormaient - toutes les 10 - suivait le rythme normal de la vie humaine. Elles ne furent pas condamnées parce qu'elles avaient dormi au beau milieu de la nuit. À quel autre moment les personnes vertueuses sont-elles censées dormir ? Dormir à minuit n'est pas un péché !

 

« Au milieu de la nuit, on cria : Voici l’époux, allez à sa rencontre ! » (v. 6)

 

« Mais qu'est-ce qui a commencé à minuit ? » nous demandons-nous.

 

Grâce à la technologie moderne, des fans regardent des matchs qui commencent à minuit, simplement parce qu'ils ont lieu dans une autre partie du monde et à une heure raisonnablement « prévue » dans la région hôte.

 

Les événements se terminent autour de minuit ou à peu près, assumons-nous. Les mariages et les fêtes se terminent souvent au coup de minuit. Certains d'entre nous restent debout pour accueillir le nouvel an, mais les gens raisonnables vont au lit peu après.

 

Y a-t-il quelqu'un ici qui ait déjà assisté à un mariage qui commençait à minuit ? Vous réuniriez-vous en comité d'église à minuit ? D'autres confessions peuvent tenir leurs services à minuit, mais pas les adventistes. Nous croyons en la réforme sanitaire !

 

Le terme traduit par « minuit » est, en fait, moins précis dans l'original grec ; il signifie davantage « au milieu de la nuit» ou « tard dans la nuit ».

 

À n'importe quelle heure, cependant - à tout moment - toutes les vierges sont appelées à l'action, même en plein milieu de la nuit. Elles peuvent s'être assoupies plus tôt, mais pas maintenant !

 

« Le passage du temps ne semble jouer aucun rôle essentiel dans l'histoire ; depuis longtemps, le sort en avait été jeté, parce que les vierges folles n'avaient pas apporté d'huile. »

 

Cela fait penser au Titanic - cet immense paquebot qui coula lors d'une horrible tragédie il y a un peu plus d'un siècle. Les matériaux de construction étaient tous de la plus haute qualité -tous, sauf les rivets. Les constructeurs n'avaient eu accès qu'à des rivets de qualité inférieure. Ces rivets, qui ont pour mission de tout tenir ensemble, ne purent remplir leur rôle. Ainsi, la question n'était pas de savoir si le Titanic allait couler, mais plutôt quand il allait couler.

 

Nous voici maintenant au moment décisif de l'histoire : le cri retentit ! Pour les adventistes, cette phrase est remplie d'une imagerie profonde et puissante. Le concept du « cri de minuit » a été tellement au cœur de notre histoire en tant qu'Église du reste que ceux qui attendaient le retour de Jésus en 1844 donnèrent même à leur journal le titre The Midnight Cry (Le cri de minuit),

 

« Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages : Dormez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. » (v. 7,8)

 

II y a quelques années, alors que j'étais en Slovénie pour y tenir une campagne d'évangélisation, j'ai ressenti les effets du décalage horaire après mon arrivée. J'avais travaillé très fort pendant la journée, et il était stressant de me tenir devant la foule et de prendre la parole.

 

Ce soir-là, je savais que je dormirais profondément. Juste avant de me mettre au lit, j'ai eu une étrange impression : Recharge ton cellulaire ! J'ai alors jeté un coup d'œil  sur mon cellulaire. Il était chargé à moitié. Ça irait ! Je le chargerais demain soir. J'ai dormi à poings fermés. Le lendemain matin, après la réunion où j'ai parlé plusieurs heures, mon téléphone a sonné. On m'a annoncé une nouvelle aussi soudaine qu'inattendue : mon père - à des milliers de kilomètres en Australie — venait de décéder.

 

J'ai découvert avec quelle rapidité une pile à demi chargée se vide et meurt. Au moment même où j'avais besoin de parler, d'être consolé et de consoler, je n'avais plus de jus... Des plans de voyage devaient être faits d'urgence, mais mon cellulaire était à plat !

 

Mettons un peu plus en lumière les acteurs clés de la parabole : « Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. »

 

Les cinq que nous avons qualifiées de « folles » connaissaient toutes le marié. Elles n'avaient pas seulement entendu parler de lui : elles le connaissaient. Elles l’attendaient  - elles étaient solidaires. En outre, elles s'associaient aux vierges « sages ». Elles n'étaient pas ergoteuses ou destructrices. Elles ne transportaient pas d'extincteurs, d'eau, ou de seaux de sable. Elles n'avaient absolument pas l'intention de gêner ou de faire obstacle. En fait, elles avaient toutes la même panoplie : des lampes ! Mais il leur manquait l'ingrédient vital : l'huile. Dans une analogie plus familière, elles avaient une voiture, mais pas d'essence.

 

Elles avaient une seule fonction, soit un rôle momentané dans toute cette histoire. Pour jouer d'un instrumenta percussion dans un orchestre complet - d'un triangle ou d'un tambour qu'il ne faut frapper qu'une fois seulement, mais au bon moment-le joueur doit coordonner les deux éléments : le tambour et les baguettes. Or ici, nous avons les baguettes mais pas le tambour ! Tous attendent le moment décisif  -  les musiciens de l'orchestre, le chef d'orchestre, et même l'auditoire. Et c'est le silence.

 

Il y a deux semaines, j'écoutais l'organiste de notre église jouer une magnifique pièce que je connais bien pour clore le service de culte. Sachant qu'il allait jouer une note grave, je suis resté assis pour l'attendre. Et il l'a jouée ! Dans un moment comme ça, on sent que la musique n'entre pas uniquement dans nos oreilles, mais traverse le corps tout entier.

 

Mais nous connaissons tous la consternation qu'engendré une attente déçue, quand les choses ne tournent pas comme elles l'auraient dû. Nous grinçons des dents à l'ouïe d'explications indignes offertes par ceux qui ne respectent pas ce qu'on attend raisonnablement d'eux. Vous connaissez, vous aussi, l'excuse classique de trop d'étudiants qui ne sont pas prêts : « Le chien a mangé mon devoir » !

 

« Ce n'est pas qu'un manque de planification, dit un auteur. C'est de la pure inconscience. »

Pour emprunter les paroles du prophète Esaïe : « Ils sont tous des chiens muets, incapables d'aboyer » (Es 56.10).

 

L'évangéliste bien connu Mark Finley commente ce moment : « Toutes les vierges vivaient sur le seuil du royaume de Dieu. Elles s'endormirent toutes pendant la nuit. Cependant, les folles semblaient avoir aussi dormi le jour précédant l'événement14. » « Les vierges folles s'appuyaient sur leur expérience passée, comme si elles avaient tout ce qu'il fallait pour leur vie spirituelle. La hauteur de la folie chrétienne consiste à négliger une culture personnelle de l'âme et à croire que tout va bien. Les vierges folles négligèrent de nourrir leur âme. »

 

Ellen White écrit : « Les personnes figurées par les vierges folles ne sont pas des hypocrites. Elles respectent la vérité, elles ont soutenu ses droits ; elles aiment la compagnie des croyants, mais elles ne se sont pas abandonnées à l'action de l'Esprit. Elles n'ont pas brisé leur nature sur le Rocher, c'est-à-dire Jésus-Christ. »

 

Elles sont au bon endroit, au bon moment. Elles sont branchées ; elles disposent toutes de la panoplie nécessaire. Mais il leur manque quelque chose ! « Non ; il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. » (Mt 25.9)  Quoi ? Les vierges sages refusent de partager ? Voilà qui est troublant... Elles ne se donnent même pas la peine de vérifier si elles ont un surplus. Sans doute sa vent-elles déjà la quantité dont elles disposent. Il est donc inutile de vérifier.

 

La plupart d'entre nous savons combien il y a d'essence dans notre voiture. Nous savons comment notre hypothèque ou notre compte de banque se porte.

 

Mais est-ce que je connais, est-ce que nous connaissons notre jauge d'huile spirituelle aussi bien que la jauge d'essence de notre voiture ?

 

Je me souviens d'une fois où je donnais une étude biblique à des jeunes. Comme j'étais impatient d'entendre leurs perspectives sur cette parabole, nous l'avons lue ensemble, après quoi, nous en avons discuté.

 

Je leur ai demandé ce qu'ils pensaient des vierges sages qui n'avaient pas partagé leur huile. La réponse d'un jeune de 15 ans a été percutante : « Pourquoi les vierges sages mettraient-elles en péril leur entrée alors que les folles avaient eu toutes les occasions d'avoir amplement d'huile ? Pourquoi risqueraient-elles le ciel pour elles ? »

 

Voilà un bon point ! Les enjeux sont, sans contredit, trop élevés.  Plus spécifiquement, à cause du type de lampes ou de torches que les vierges utilisaient, il était pratiquement impossible de partager de l'huile. Essayez de transférer l'air d'un pneu à un autre — c'est difficile et hautement improbable. C'est comme partager un stylo pendant un examen : c'est impossible.

 

Un auteur fait cette observation utile : « Les personnes réfléchies ne se moquent pas de celles qui sont irréfléchies, ni ne les jugent. » Elles ne consacrent aucun temps à ces choses. Rien ne va les distraire de leur ultime objectif : enflammer leur torche pour aller à la rencontre de l'époux !

 

« Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dam la salle des noces, et la porte fut fermée. » (v. 10}

 

Ainsi, au milieu de la nuit, les folles tentent d'acheter de l'huile. Imaginez-les allant d'une place à l'autre. À cause du contexte de la parabole, il est difficile d'imaginer une boutique ouverte et vendant de l'huile à pareille heure de la nuit ! De mandèrent-elles des faveurs, visitèrent-elles fiévreusement des connaissances, essayèrent-elle s d'en emprunter, et peut-être même, d'en mendier ?  Et c'est à ce moment-là que l'époux arrive.

 

En comparaison du délai extraordinairement long, la noce commence avec un empressement remarquable. Non seulement elle commence, mais plus important encore, la porte est fermée !

Une porte fermée... Ça vous rappelle quelque chose ?

 

Un chapitre plus tôt, Jésus a fait référence à une autre histoire impliquant une porte fermée - celle de Noé (Mt 24.37-39).

 

Ceci est terriblement, indéniablement important. « Plus tard-, les autres vierges vinrent, et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. » (Mt 25.11)

 

On ne nous dit pas si les folles ont  réussi dans leur tentative d'acheter de l'huile, parce que cela ne compte plus. Même si elles étaient arrivées avec un chameau chargé de marchandise, cela aurait été trop tard... Le rôle ultime des torches était terminé. La grande arrivée triomphale avait eu lieu.

 

Comme le disent parfois les entraîneurs sportifs : « On peut retourner sur un lieu, mais on ne peut retourner dans le passé. » « [II] répondit ; Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. » (v. 12)

 

Au verset 11, les folles demandent -supplient, sans doute - qu'on ouvre la porte. Mais cette porte ne s'ouvre pas pour elles. Le marié ne sort même pas pour parler avec ces « autres », mais leur adresse la parole à travers la porte fermée.

 

L'une des principales qualifications pour le rôle de demoiselle d'honneur, nous rappelle un auteur, c'est d'être une amie ou une parente célibataire de la mariée ou du marié : « L'échec à se procurer de l'huile - une faute apparemment insignifiante -est devenu ultimement le symbole d'une fausse relation ; les vierges folles ne font pas partie de la vraie famille de Jésus. »

Le marié dit : « [Je] ne vous connais pas. »

 

C'est le moment de notre plus grand malaise - celui que nous devrions écouter le plus attentivement.

 

« Certaines décisions spirituelles ne peuvent être qualifiées que de stupides. La décision d'être chrétien, mais pas totalement chrétien (nous arrivons au cœur  même de la signification de cette parabole), est une décision stupide. »

 

« Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure. » (v. 13)  Nous en venons ainsi au point concrètement « le plus important » de la parabole de Jésus.

 

En d'autres termes : « Gardez votre foi. Protégez-la, préservez-la, nourrissez-la. »

En veillant, on espère. Et quand on espère, on vit dans une joyeuse expectative. Cette expectative éclipse n'importe quel embarras qu'on peut éprouver quand des incrédules se moquent de notre attente.

 

Quand nous veillons, nous aspirons au retour de Jésus. Quand nous veillons, nous prions Jésus et par Jésus ; nous méditons sur lui. Nous sommes imprégnés de lui.

 

Quand nous veillons, nous ouvrons nos Bibles et avons soif d'entendre les paroles de Jésus.

Quand nous veillons, Jésus est une partie naturelle et intégrale de notre vie : il nous accompagne, s'occupe de nous, nous guide, nous garde à travers toute intersection et courbe de notre vie.

 

Quand nous veillons, nos opinions, nos valeurs, et notre vision s'approchent davantage de ses magnifiques opinions, valeurs, et visions.

 

Je terminerai avec les paroles mêmes de Jésus : « Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure. » (Mt 25.13)

 

 

Extrait de la Revue

Adventist World

Pasteur  Anthony   Kent