CANTIQU DES CANTIQUES.

 

Le titre traditionnel, le Cantique des Cantiques a conservé  la forme utilisée pour le superlatif en hébreux. Le Cantique présente l’amour entre un homme et une femme, et la sexualité, comme étant des réalités bonne, belles et désirables, comme des dons de Dieu.  Il souligne  en même temps  avec force  et tout au long, qu’on ne peut  connaître un amour authentique qu’avec un bien aimé ou une bien aimée unique (Cant 2.2-3, 16), pour lequel on s’est réservé exclusivement  jusqu’au moment de se donner (Cant 8.8-10).

 

L’amour est présenté comme étant libre et volontaire, vécu dans la réciprocité. Il ne s’achète pas et l’on ne peut discerner au chap. 8.7 une notre polémique contre la pratique de la dot. Il ne peut être décidé par la famille, ni par un lien juridique, et c’est pour cela qu’on ne parle pas de mariage dans le Cantique.

 

L’amour conjugal et la sexualité  vécue dans le cadre du mariage, sont des thèmes abordée plusieurs fois dans les Ecritures.  Mais le Cantique a ceci de particulier qu’il lui est  tout entier consacré, et on pourrait y voir comme une réponse à l’invitation du « Maître » dans Eccl 9.9.

Enfin le Cantique reste réaliste. L’harmonie originelle  parfaite n’est plus et les deux  partenaires ont parfois du mal à se trouver en phase l’un avec l’autre. C’est ce qu’on voit dans le 2e et 4e poème où les deux se cherchent à tour de rôle.  La répétition  sert ici à souligner  que l’harmonie  du couple demeure fragile et qu’elle demande à être  reconquise régulièrement.

 

On peut répartir le Cantique en 7 poèmes, dialogue amoureux dont l’érotisme est discrètement caché sous des symboles. Mais nous verrons que 3 pour cette semaine.

 

 

1.    1er poème : Le Dialogue des Amoureux (Chap 1.1-2.7)

 

V2-4 : Ces versets parlent de l’amour évoqué par la fiancée dépasse tous les plaisirs, en particulier l’ivresse du vin. Envoûté comme le désir, nous voyons que la fiancée est attirée par son huile parfumée, qui attirent toutes les filles à lui.

Ainsi le mot « huile » dans la Bible est synonyme de la présence de l’Esprit de Dieu. Or, nous apercevons que la fiancée lui demande de courir afin de s’éloigner des autres. Ainsi ces versets (V5-6) nous décrivent la plainte de la bien aimée.

 

V5-6 : La jeune fille tient ici le rôle d’une vigneronne (V6), car le soleil a brûlé son visage. Mais elle reste  quand même belle, qui contractait avec le teint blanc des citadines ne correspondait pas avec la beauté féminine de cette culture.

Mais la beauté ne renvoie  pas à une perfection physique ou morale, mais elle est liée à une histoire qui a aussi ses contraintes et ses échecs.  Ainsi, les V7-8 nous parlent de berger et sa bergère.

 

V7-8 : Ces verset nous montrent  que le bien aimé devient un berger, nom souvent  attribué à Dieu (Ezéch 34).  Ainsi la Sulamite s’adresse à son bien aimé absent qu’elle voudrait aller rejoindre sur la montagne où il fait paître son troupeau.  Vers midi, les troupeaux se rassemblent et se reposent près d’u point d’eau.  Le mot « Midi » est aussi l’heure de la clarté du jour, l’image du salut dans sa plénitude.

De même, la réponse aux paroles de la Bien-aimée vient du chœur soit du bien aimé qui l’inviterait à faire paître, elle aussi son troupeau pour ne pas éveiller de soupçons. Ainsi les V9-2.3 nous parlent d’un dialogue.

 

V9-2.3 : Ces versets nous décrit un dialogue entre le bien aimé et la bien aimée. Au V9, le bien aimé  compare la femme à des chevaux, tirant  les chars du Pharaon.

 

Ainsi au V12-13, nous voyons que Salomon compare la jeune fille à un jardin dont son parfum l’attire à elle.  De même, la culture disait que les femmes suspendaient à leur cou un parfum.  Mais ici, nous voyons que le parfum pour la Sulamite  est son bien aimé.

En faite au V15, Salomon veut comparer sa bien aimée à des colombes, synonymes de douceur et pureté.  Et au V17, certains pensent  que la Sulamite fait ici allusion aux bois utilisé dans le palais (1 Rois 5.22), dont la nature sert de palais royal au bien aimé.

 

Ainsi au Chap. 2.1-7, le bien aimé répond que si elle n’est qu’un lis, les autres à cotés d’elle sont des ronces.

Or au V3-4, le mot « pommier » est un arbre qui est introduit  en Israël très tardivement, et la Sulamite, elle  compare le bien aimé à cet arbre, qui est unique.  De même nous voyons que le bien aimé  utilise un lieu, appelé « maison du vin » pour s’enivrer de leur amour.

 

Enfin les derniers versets (V5-7), nous montrent  que Salomon utilise le mot « gâteau de raisin »  qui peuvent être le symbole de l’amour ici. Enfin le V7, est un refrain dont la signification qui est une puissante force qui n’est pas sans danger, car il peut nous rendre malade.

 

 

2.    2e poème : C’est Lui qui arrive. (Chap 2.8-17)

 

Dans ce 2e Poème, c’est la Sulamite qui parle (V8-14).  Après l’union accomplie à la fin du 1er poème, le désir et la recherche de l’autre recommence.  Ainsi la relation avec Dieu ne sera pleinement que dans son Royaume.

 

Ainsi au V11, le 1er signe du printemps, saison des amours, font leur apparition, après la saison pluvieuse qu’est l’hiver.

 

De même au V14, comme la colombe qui fait son nid dans les creux de rocher, et qui s’y cache lorsqu’elle est apeurée, ainsi la Sulamite demeure timidement à la maison.  En faite la jeune femme est seule et attend la visite de son bien aimé.  Les V10-14 nous montrent que l’amour veille et garde la mémoire. L’aimé arrive au printemps, la saison où les amours comme la nature s’éveille après les pluies.

 

Ainsi au V15, on voyait que les renards abondaient en Judée, et cassaient tous les sarments.  La Sulamite pourrait exprimer le souhait que l’on  écarte tout ce qui pourrait endommager les vignes en fleurs.

 

Enfin les 2 derniers versets (V16-17) nous montrent une relation d’amour existant entre  ces 2 êtres et qui exprime aussi la relation d’alliance entre l’Eternel et son peuple (Jér 24.7). Et dans les mots « monts escarpés » (V17), on peut comprendre que la Sulamite n’ayant pas donné suite à l’invitation de son bien aimé, celui-ci s’en va  et elle le rappelle alors  ou le prie de revenir  plus tard, et l’invite  ainsi à franchir n d’ici le soir les monts qui les séparent.

 

Enfin le poème est extrêmement  flou et a donné lieu à de multiple interprétation (récit historique, rêve, parabole….).

 

 

3.    3e poème : Pensée Nocturne (Chap 3.1-5.1).

 

Dans ce 3e poème, nous voyons qu’elle parte en quête de pensées nocturnes.

V1-5 : De nouveaux, elle est seule, insomnie et fait des promenade nocturne. L’amour est en continuelle activité.  De même la mention de la « maison de sa mère » et du lieu de sa concession, indique  que la jeune fille accède au statut de femme.  Elle laisse aussi entendre  que la découverte de l’amour crée un lien nouveau avec son passé, ses parents.

 

Ainsi en résumé de ces versets, quelques théologiens  ont posé la question : « Pourquoi cherche t-elle le bien aimé dans son lit ? Ensuite on imagine mal une jeune fille ou jeune femme faire le tour de la ville de nuit (V2) et avoir l’imprudence de s’adresser  alors aux gardes (V3).  Il est étonnant  qu’elle entraîne enfin son bien aimé dans la chambre se sa mère (V4). On pourrait conclure que la Sulamite  rêvait et revoyait les lieux qu’elle connaissait... ». Ainsi dans les V6-11, on voit les rituels des noces.

 

V6-11 : Ici, la jeune fille cite peut être  un poème composé pour le mariage du roi Salomon, l’appliquant  à celui qu’elle aime.  Son bien aimé est plus que Salomon, car il est escorté jusqu’aux dents pour le protéger du danger.  De même ce texte commence  par l’évocation du mariage de Salomon avec la Sulamite.  Ainsi dans le chapitre suivant, nous voyons un nouveau dialogue entre le bien aimé et la bien aimée.

 

Cantique 4.1-5.1 : Les 7 premiers versets (V1-7) sont un chant de louange du bien aimé, célébrant la beauté de sa bien aimée.  Elle était présenté voiler à son  fiancé. De même au V4, il compare sa bien aimé à la tour de David, dont Salomon pouvait voir de son palais, et ainsi elle représente plus que tous les biens de son époux.

 

Ensuite au V6, nous voyons la venue du bien aimé à la fraîcheur du soir, càd que dans ce terme, on peut voir la visite de Dieu à Adam et Ave en Eden. Ainsi, le Paradis n’est pas loin, il est là où ce vit l’amour réciproque.

 

Ainsi au V8, le bien aimé demande à sa fiancée de quitter son pays, le Liban pour venir vivre chez lui, qui est un endroit plus calme, où les lions n’ont pas leur repères.  Et à la suite des verset (V9-11), il ne cesse de complimenter la bien aimée en disant qu’elle  lui fait perdre le sens, son amour est délicieux, etc.… 

 

En faite au V12-14, il continue de décrire la bien aimée en la comparant à un jardin. L’image du jardin  est fréquente pour évoquer la femme dans les chants d’amour.   On pourrait même dire  que ce jardin évoque  l’Eden, jardin d’arbre aux  fruits délicieux et parfumés.  Le texte  Héb utilise  le mot perse « jardin » qui signifie  dans notre langage « Paradis ».

 

Enfin dans le V15-5.1, nous voyons  que c’est la bien aimée qui parle.  Elle donne l’autorisation au bien aimé de venir dans son jardin (d’amour) et il invite ses amis à participer à sa noce.

 

En conclusion

Tout au long du Cantique, l’aimé apparaît ou disparaît brusquement. Ainsi le mot «  bien aimé » a en hébreu les mêmes lettres que le nom David, allusion au Roi Messianique. Les 2 amants se sont rejoint et exaltés de leur amour en un duo où chacun magnifie la beauté incomparable de l’autre. Et les parfums utilisés représentent l’image de l’attrait qu’exerce les amoureux l’un sur l’autre et symbolisent le don de soi.

 

Ainsi dans le V15, nous voyons des  ennemis qui s’invitent  dans une relation d’amour : Serpent (Gn 3), Renard dans le poème.  On peut y voir  des rivaux  qui tentent de séduire la Sulamite, où même des pensées vagabonds pour troubler leur relation. On pourrait dire que la relation d’amour vient du partenaire.  Elle attend une réponse.  Dans l’alliance.  Le Peuple de Dieu fait la même expérience.  Tout amour vrai tend à la réciprocité.

 

Enfin nous avons vu que la bien aimée rêvait de son bien aimé, et qu’elle part à sa recherche.  Le temps d’absence de l’autre permet à l’amour de se renouveler. De même nous voyons que ce poème se déroule aussi  dans le désert et arrive à la capitale où l’époux est acclamé par sa mère. L’amour  nourri du face à face dans la sollicitude est reconnu et protégé par les amis, et parents.

 

 

Suite la semaine prochaine

 

 

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