Apocalypse 12.10.
Le
conflit qui se livre entre Jésus et
Satan depuis bientôt 6000 ans touche à son terme. Aussi Lucifer redouble-t-il
d’énergie dans sa tentative de faire échouer l’œuvre du Sauveur en faveur de
l’homme. Retenir les âmes dans les ténèbres et l’impénitence jusqu’à ce que le
ministère sacerdotal de Jésus prenne fin et qu’il n’y ait plus de sacrifice
pour le péché, tel est son objectif.
Quand son activité ne
rencontre point d’obstacles, quand le monde et l’Eglise sont indifférents, toute
appréhension le quitte; en effet, il ne court aucun danger de perdre ceux qui
n’aspirent qu’à faire sa volonté. Mais dès que la question des choses
éternelles est posée et que des personnes commencent à se demander: « Que
faut-il que je fasse pour être sauvé » ? Il accourt pour
s’opposer au Seigneur et contrecarrer l’influence du Saint-Esprit. Les
Ecritures nous apprennent qu’un jour, alors que les anges de Dieu étaient venus
se présenter devant le Seigneur, Satan « vint aussi au milieu d’eux » (Job 1.6),
non pour se prosterner devant le Roi du ciel, mais pour intriguer contre les
justes.
Ainsi
pendant que le messager de Dieu sonde les Ecritures, il prend note du sujet qui sera traité. Il
use alors de toute son habileté et de toute sa ruse pour diriger les circonstances de manière que ceux qu’il
séduit sur ce point précis ne reçoivent pas le message de Dieu.
Celui qui en a le plus besoin sera retenu par quelque affaire pressante, ou
empêché d’une autre manière d’entendre les vérités qui seraient pour lui une « odeur de
vie donnant la vie ».
Or
l’ennemi de Dieu incite les hommes à émousser leurs sens
par l’appétit ou par quelque autre vice, les rendant ainsi incapables
d’entendre les avertissements dont ils ont le plus pressant besoin. Satan sait fort bien que tous
ceux qu’il peut amener à négliger la prière et l’étude de la Parole de Dieu
succomberont à ses assauts. Aussi invente-t-il toute espèce de distractions. Il
y a toujours eu des gens qui, tout en professant la piété, se sont fait une
spécialité de critiquer le caractère, les croyances des personnes dont ils ne
partagent pas les opinions. Ces accusateurs des frères sont les meilleurs
collaborateurs de Satan. Ils sont nombreux et, quand
Dieu est à l’œuvre, ils se montrent d’autant plus actifs. Ils tordent et
discréditent les paroles et les actes de ceux qui aiment la vérité et
conforment leur vie à ses exigences.
En
faite pour égarer les âmes, le
séducteur en chef ne manque pas d’agents
prêt à répandre toutes les erreurs
imaginables. Il engendre diverses
hérésies adaptées au goût et aux aptitudes des personnes dont il désire
consommer la ruine. Sa tactique est de faire entrer dans l’Eglise des
inconvertis qui y sèmeront le doute et l’incrédulité, entravant ainsi ceux qui
désirent voir progresser l’œuvre de Dieu et progresser avec elle. Des personnes
qui n’ont pas une foi réelle en Dieu ou en sa Parole souscrivent à quelques principes de la vérité, passent pour chrétiennes et
réussissent à faire prendre leurs erreurs pour des doctrines scripturaires.
L’idée selon laquelle ce que l’on croit a peu d’importance constitue l’une des
plus dangereuses séductions de Satan. Il sait que la vérité sanctifie celui qui
la reçoit avec amour; c’est pourquoi il s’efforce constamment de la remplacer
par de fausses théories, par des fables, par un autre Evangile. Dès l’origine,
les serviteurs de Dieu ont dû lutter contre de faux docteurs qui étaient non
seulement des hommes vicieux, mais des propagateurs d’idées fausses et
dangereuses.
Cependant
au lieu d’étudier la Parole de Dieu avec soin et humilité pour y chercher la
connaissance de la volonté de son auteur,
beaucoup de gens n’y cherchent que des choses bizarres ou originelles. Pour
soutenir les doctrines erronées ou pratiques non chrétiennes, ils prennent des passages
de l’Ecriture détachés de leur contexte en se bornant parfois à citer un
demi-verset, alors que la suite du
verset donnerait une toute autre idée.
Ainsi
quiconque entreprend l’étude des Ecritures sans humilité d’esprit et sans
disposition à se laisser instruire, détournera de leur vrai sens les passages
les plus simples et plus clairs aussi bien que les plus difficiles. Il faut livrer au peuple la Bible toute
entière, telle que Dieu l’a donnée, il serait préférable de le laisser sans
instruction religieuse que de lui donner un enseignement falsifié.
En
faite ; les connaissances humaines, tant dans le domaine matériel que dans
le domaine spirituel, sont partielles et imparfaites. Il s’ensuit que plusieurs sont incapables de
faire concorder leurs notions
scientifiques avec les écritures. Et comme le Créateur et son œuvre
dépassent leur intelligence et qu’ils ne peuvent les expliquer par les
lois de la nature, ils en concluent que l’histoire sacrée n’est pas digne de
créance. Ceux qui doutent de la véracité des récits de l’Ancien et du Nouveau
Testament font trop souvent un pas de plus: ils en viennent à douter de
l’existence de Dieu et attribuent à la nature la puissance de l’Etre suprême.
Leur ancre lâchée, ils vont se briser contre les récifs de l’incrédulité.
La
façon d’entrainer les hommes à la recherche de choses que Dieu ne nous a pas
fait connaitre qu’il ne veut pas que nous comprenions. C’est
ainsi que Lucifer a perdu sa place dans le ciel. Commençant par être mécontent de ce que Dieu
ne lui révélait pas tous ses desseins,
il finit par négliger entièrement ce qui lui était révélé touchant sa
mission et la haute position qui lui était assignée. Ceux qui ne sont pas disposés à recevoir les
vérités claires et précises de la Parole de Dieu, sont constamment à la recherche de fables agréables capables
de calmer leur conscience. Moins ces doctrines sont spirituelles, moins elles
exigent de renoncement et d’humilité, plus grande est leur vogue auprès des
gens qui rapetissent leurs facultés intellectuelles pour satisfaire leurs
désirs charnels. Trop sages à leurs propres yeux pour sonder les Ecritures avec
humilité et prière afin d’obtenir les lumières d’en haut, elles n’ont rien pour
les protéger contre l’erreur, et Satan est prêt à satisfaire leurs aspirations
en leur offrant ses sophismes au lieu de la vérité. Quiconque
abandonne la Parole de Dieu pour assurer ses aises et éviter de faire
autrement que tout le monde, finira par tomber dans
des aberrations damnables qu’il prendra pour la vraie doctrine. Ceux qui
rejettent sciemment la vérité accepteront fatalement les hérésies les plus
saugrenues. Tel qui repousse une duperie avec horreur en accueillera une autre
avec empressement.
Or une erreur subtile et
nuisible qui se répand rapidement, c’est celle d’après laquelle Satan ne serait pas un être personnel, les Ecritures
ne faisant usage de ce nom que pour symboliser les mauvaises pensées et les
mauvais désirs de l’homme. L’enseignement, si répandu dans le monde chrétien, selon lequel
la seconde venue du Seigneur aurait lieu à la mort de chacun est un piège
destiné à faire perdre de vue sa venue sur les nuées du ciel. Depuis des
années, Satan s’affaire à répéter: « Voici, il est dans les chambres » (Matt
24.23-26), et nombre d’âmes se sont prises et perdues à
ce traquenard. La
sagesse selon le monde prétend aussi que la prière n’est pas utile. Des hommes
de science enseignent qu’il ne saurait y avoir d’exaucement à nos prières vu
que cela serait une violation des lois de la nature, un miracle, et que le
miracle n’existe pas.
Cependant les fausses
doctrines et idées fantaisistes qui s’introduisent dans les églises de la
chrétienté sont légion. Il est impossible d’évaluer les conséquences néfastes
qu’entraîne le déplacement d’un seul jalon posé par la Parole de Dieu. Peu
nombreux sont ceux qui, se hasardant à le faire, s’en tiennent à ne rejeter
qu’un seul point de la vérité. Le plus grand nombre continue à écarter, l’un
après l’autre, tous les principes de la vérité, et finit par tomber dans
l’incrédulité. Maintes âmes, qui auraient pu être croyantes, ont été poussées
dans les rangs du scepticisme par les erreurs de la théologie populaire.
Incapables d’accepter des doctrines qui outragent leur notion de la justice, de
la miséricorde et de la bienveillance — doctrines qu’on leur donne comme
scripturaires — elles se refusent à recevoir la Bible comme la Parole de Dieu.
En faite c’est exactement
ce que Satan veut. Il
ne désire rien tant que d’ébranler la confiance en Dieu et en sa Parole. Chef
de la grande armée de ceux qui doutent, il travaille avec une énergie sauvage à
attirer les âmes dans ses rangs. Aujourd’hui, le doute est à la mode. Bien des
gens nourrissent une certaine défiance à l’égard de la Parole de Dieu dont ils s’éloignent
parce que, comme son Auteur, elle dévoile et condamne le péché. Ceux qui ne
sont pas disposés à lui obéir font tous leurs efforts pour en détruire
l’autorité. S’ils la lisent, s’ils entendent ses enseignements prêchés du haut
de la chaire, c’est en vue de critiquer soit la Bible, soit le sermon. Nombreux
sont ceux qui deviennent incrédules simplement pour justifier la négligence de
leurs devoirs. D’autres adoptent le scepticisme soit par orgueil, soit par
indolence. Trop soucieux de leurs aises pour oser se distinguer par
l’accomplissement d’une action louable exigeant des efforts et du renoncement,
ils cherchent à se faire une réputation de haute sagesse en critiquant le saint
Livre.
Il y a dans la Bible bien des
choses que l’intelligence humaine non éclairée par la sagesse
divine ne peut comprendre, et qui donnent lieu à la critique. Beaucoup de
personnes semblent croire que c’est une vertu de se ranger du côté du
scepticisme et de l’incrédulité. Sous une apparence de candeur, ces personnes
sont en réalité victimes de leur orgueil et du sentiment de leur supériorité.
Plusieurs trouvent aussi leur plaisir à chercher dans les Ecritures matière à
embarrasser les esprits. Ils critiquent par simple amour de la discussion, ne
voyant pas qu’ils se jettent ainsi dans le filet de l’oiseleur. Puis, ayant
ouvertement exprimé des sentiments d’incrédulité, ils se sentent en quelque
sorte obligés de maintenir leurs positions. C’est ainsi qu’ils s’unissent aux
impies et finissent par se fermer les portes du paradis.
Cela
dit, il faut reconnaitre que l’Esprit borné de l’homme n’est pas capable de comprendre
parfaitement les plans et les desseins de l’Infini. Jamais on ne sondera les
profondeurs de Dieu. Que nul ne tente de soulever d’une main présomptueuse le
voile derrière lequel il dissimule sa majesté. « O profondeur de la richesse, de la
sagesse et de la science de Dieu ! » s’écrie l’apôtre. « Que ses
jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles ! » (Romains
11.33) Ce qu’on peut comprendre des voies de Dieu et
de ses mobiles envers nous, c’est une miséricorde et un amour infinis, unis à
sa toute-puissance. Notre Père céleste ordonne toutes choses avec sagesse et
justice: aussi nous convient-il de ne témoigner ni mécontentement ni méfiance,
mais de nous incliner avec une soumission respectueuse. Il nous révélera de ses
desseins tout ce qui pourra concourir à notre bien; pour le reste, ayons
confiance en sa main puissante et en son amour.
Ainsi
la méfiance envers Dieu est le fruit du cœur naturel qui a de
l’inimitié pour Dieu. La foi, en revanche, est un fruit de l’Esprit qui ne prospère
que là où l’Esprit est apprécié. Nul ne peut devenir fort en la foi sans un
effort persévérant. De même, l’incrédulité se fortifie par la culture. Celui
qui, au lieu de méditer les preuves que Dieu lui a données pour fortifier sa
foi, se permet de contester et d’ergoter, s’enfoncera de plus en plus dans le
doute. Or, ceux qui doutent des promesses de Dieu et se défient des assurances
de sa grâce le déshonorent; leur influence éloigne les âmes de Jésus au lieu de
les attirer à lui.
En
faite, les disciples de Jésus ne se font qu’une
faible idée des complots que Satan et ses suppôts
ourdissent contre eux. Mais
celui qui siège dans les cieux fera tout concourir à l’accomplissement de ses
profonds desseins. Si le Seigneur permet que ses enfants passent par la
fournaise de l’affliction, cela ne signifie pas qu’il prend plaisir à leur
détresse et à leur souffrance, mais c’est parce que ces épreuves sont
nécessaires à leur victoire finale. Les mettre à l’abri de toute tentation ne
contribue pas à sa gloire, puisque le but même de leur épreuve est de les
rendre capables de résister aux attraits du mal.
Or si
les croyants comptent sur les promesses
de Dieu, s’ils confessent et
délaissent leurs péchés, et offrent à leur Père céleste des cœurs soumis et
contrits, ni les impies, ni les démons ne pourront enrayer l’œuvre de Dieu ou
voiler sa présence à ses serviteurs. Ils triompheront de toute tentation et de
toute influence adverse, ouverte ou secrète; car « ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon
Esprit » (Zacharie 4.6), dit l’Eternel des armées,
que s’accomplira cette œuvre.
Enfin
pour terminer notre réflexion, Satan
sait très bien que toute la puissance de l’armée des ténèbres ne peut rien
contre l’âme la plus faible qui se cramponne à Jésus-Christ, et que, s’il
l’attaquait ouvertement, il essuierait une défaite. Alors, embusqué avec ses
suppôts, il s’ingénie à faire sortir les soldats de la croix hors de leur
forteresse, prêt à abattre tous ceux qui s’aventureront sur son terrain. Notre
seule sécurité se trouve dans une humble confiance en Dieu et dans une
obéissance intégrale à tous ses commandements.
En Conclusion,
sans la prière, nul n’est en sureté un
seul jour ni une seule heure. Supplions tout spécialement le Seigneur de nous
donner l’intelligence de sa Parole où sont dévoilés les pièges de Satan, ainsi
que les moyens d’y échapper. Le diable est expert dans l’art de citer les
Ecritures et de les interpréter à sa façon pour nous faire trébucher.
Etudions-les donc avec humilité, sans jamais perdre de vue notre dépendance de
Dieu. Tout en nous tenant constamment sur nos gardes contre les artifices du
Malin, répétons avec foi: « Ne nous laisse pas succomber à la tentation
! »