A minuit, une famille qui a soigneusement préparé
sa fuite s'empresse de rejoindre la frontière. Un homme, debout à l'extérieur
de la prison, respire avidement l'air frais et lumineux d'un nouveau jour. Une
jeune femme est complètement débarrassée de toute trace des effets dévastateurs
de la drogue. Toutes ces personnes goûtent la liberté ! Animées d'intenses
désirs, elles peuvent entamer une nouvelle existence. Qu'il s'agisse de fuir
l'oppression, de sortir de prison ou de rompre avec l'esclavage d'une habitude,
la liberté, c'est la vie! Aucune joie n'égale celle de savoir que le passé est
oublié et que de nouvelles voies nous sont ouvertes. Chaque être humain aspire
à la liberté.
L'épître aux Galates peut être considérée comme la
charte de la liberté chrétienne. Dans cette lettre fondamentale, Paul explique
le sens de notre liberté en Christ: nous sommes libres par rapport à la loi et
au pouvoir du péché et libres de servir notre Seigneur.
Ainsi quoi qu’il en soit, l’épître aux Galates joue
un rôle crucial au début de l’ère
chrétienne. Bien qu’elle soit souvent
considérée comme une « première esquisse » de l’épître aux
Romains (vu qu’elle
traite de l’Evangile de la grâce, d’Abraham, de la loi, etc., d’une manière
semblable), l’épître aux Galates représente un effort sévère et passionné pour
empêcher que le christianisme devienne simplement une secte messianique du
judaïsme légaliste. Nous ne connaissons pas la réaction des Galates, mais le
fait est que l’Evangile de la grâce sans les œuvres de la loi triompha bel et
bien, et le christianisme est devenu une foi universelle.
Or la plupart des premiers convertis et des
responsables dans l'Eglise étaient des chrétiens d'origine juive qui
reconnaissaient en Jésus leur Messie. A la fois juifs et chrétiens, ils étaient
tiraillés d'une part, ils se sentaient contraints de se conformer
scrupuleusement à la loi, d'autre part, la foi qu'ils venaient de découvrir en
Christ les incitait à célébrer leur sainte liberté. Ils se demandaient comment
les non-juifs pouvaient entrer dans le royaume des cieux.
En faite, cette épître aux Galates diffère de la plupart des autres écrits Pauliniens dans le sens où elle ne
s’adresse pas à une église d’une grande ville particulière, mais aux églises
d’une région de l’Empire Romain. N’importe quelle carte représentant l’Empire
Romain à l’époque apostolique montrera la Galatie à l’intérieur de la grande
péninsule qu’est l’Asie Mineure. C’est en Asie Mineure que Paul travailla le
plus souvent. Le peuple était d’origine Gauloise ; il était venu du Rhin
jusqu’en Grèce. Ils parvinrent en Asie vers 280 avant JC. Ils conquirent leur
territoire à l’intérieur de l’Asie Mineure, et s’y installèrent. Depuis, ce
territoire a pris le nom de ses conquérants (Galli, ou Gaule). Le Grec devint leur
langue, mais ils gardèrent des traces de leur ancienne langue, et leur race
avait des traits particuliers.
Cette épître montrera que les Galates n’étaient guère différents de leurs frères
européens. C’est pendant son deuxième grand voyage missionnaire que Paul,
accompagné de Silas et de Timothée, traversèrent la Lycaonie, la Phrygie et la
Galatie en y plantant les graines de la foi chrétienne.
Ainsi une
partie des convertis était juive, et d’après
Josèphe, il y avait beaucoup en
Galatie. Toutefois, la majorité était des Gentils. Les Épîtres de Paul avaient
souvent pour cause les erreurs et les mauvaises actions commises par des
églises fondées par l’Apôtre. Son but était de les corriger. L’Épître aux
Galates n’est pas une exception. Peu de temps après sa seconde visite, des
disputes ont alarmé Paul et suscité son indignation. Cette branche dissidente
de l’église qui se réclamait et du Judaïsme et du Christianisme, qui posa des
problèmes à Antioche et qui provoqua le Concile de Jérusalem, en est la cause. (Act 15:1,5-30) Cette division fit des dégâts à Corinthe, nous
le voyons dans les deux Épîtres, surtout dans la seconde. Elle ne cessait de
combattre, et de causer à Paul ses pires afflictions. (2 Corin 11:26).
De ce fait,
cette controverse déchirait l'Eglise primitive. Des judaïsant - une
faction juive extrémiste au sein de l'Eglise – enseignaient : que, pour être
sauvés, les chrétiens d'origine non juive devaient non seulement croire en
Christ, mais aussi obéir aux lois et traditions juives. Missionnaire parmi les
non-juifs, Paul a souvent abordé cette question.
En
faite, ces personnes envoyaient des
émissaires en Galatie
afin d’enseigner la nécessité pour les Gentils de se faire circoncire et
d’obéir à la Loi de Moïse pour être sauvé. Dans le but de parvenir à leur fin,
ces gens n’hésitèrent pas à mettre en cause l’apostolat de Paul, tout du moins,
ils s’appliquèrent à montrer son infériorité par rapport aux douze apôtres, et
à tous ceux qui avaient été témoins visuels du Christ. Il est vrai que le
concile de Jérusalem marqua leur défaite. Néanmoins, ils n’abandonnèrent pas,
et Paul dut combattre toute sa vie afin de libérer l’Église du Judaïsme. Ces
hommes semblaient le suivre partout, et un nombre considérable d’épîtres avait
pour but de corriger les erreurs dues à leur influence. La lettre aux Galates
est une protestation indignée et une réfutation des enseignants Judaïsant. Dans
les deux premiers chapitres, il montre que son apostolat ne vient pas des
autres apôtres, mais de Christ. Il montre également qu’il ne les a jamais
considérés autrement qu’égaux à lui-même. Il explique aussi que c’est d’un
commun accord que Pierre, Jacques et Jean se sont consacrés au ministère parmi
les circoncis, alors que lui et Barnabas ne travaillaient que parmi les
incirconcis. Il montre enfin pourquoi ce fut nécessaire pour lui de reprendre
Pierre concernant son attitude face aux Chrétiens Gentils.
Or la lettre aux Galates a été écrite pour
contrecarrer les enseignements des judaïsant et ramener les croyants à la
pureté de l'Evangile. La bonne nouvelle est pour tous les êtres humains qu'ils
soient juifs ou non. Chacun est sauvé par la grâce de Dieu, par le moyen de la
foi en Jésus, et c'est tout. II n'y a rien à ajouter La foi en Christ se
traduit par une authentique liberté.
Ainsi dans
la 2e partie de sa lettre, aux
chapitres
3 et 4, Paul montre
le contraste existant entre le
salut libre de l’Évangile s’obtenant par la foi vivante en Christ, et le
légalisme rendant esclave des faux enseignants qui voudraient mettre Moïse à la
place de Christ. La troisième partie, aux chapitres 5 et 6, est essentiellement
consacrée aux instructions pratiques relatives à la propagation de l’Évangile.
Il y a de nombreux points de ressemblance entre cette épître et celle aux Romains qui indiquent des dates
de rédaction proches. Puisque cette épître est la moins élaborée, elle a
probablement été dirigée en premier. Il y a aussi des ressemblances avec 2
Corinthiens qui montrent qu’elles furent écrites pendant la même
époque. Afin de parler de l’AUTHENTICITE, il
ne reste qu’à dire que « les évidences internes que Paul en est l’auteur
sont si fortes que personne ne l’a nié ou même mis en cause ».
(Schaff). Il n’y a pas d’autres auteurs de l’église
primitive qui aurait pu l’écrire. Chaque phrase comporte le sceau de Paul.
Par conséquent,
voyons un court résumé de cette
épître. Après une courte introduction (1.1-5), Paul s'adresse à ceux qui ont
accepté l'Evangile dénaturé des judaïsant (1.6-9). Il résume la controverse et
mentionne l'altercation qu'il a eue avec Pierre et d'autres responsables
d'Eglise (1.10-2.16),
Ensuite, il montre que le salut ne s'obtient que par la foi et évoque sa propre
conversion (2.17-21).
Il fait appel à l'expérience que ses lecteurs ont de l'Evangile (3.1-5)
et souligne l'enseignement de l'AT à propos de la grâce (3.6-20). A partir de là,
il explique la raison d'être de la
loi et la relation qui existe entre la loi, les promesses de Dieu et Christ (3.21-4.31).
Ce fondement posé, Paul développe son argumentation en faveur de la liberté
chrétienne. Nous sommes sauvés par la foi, non par l'obéissance à la loi (5.1-12)
; notre liberté signifie que- n sommes libres d'aimer et de servir les
autres, mais pas de pécher (5.13-26) ; les chrétiens devraient porter
les fardeaux les uns des autres et faire preuve de bonté les uns envers les
autres.
En Conclusion, nous avons vu que Paul fut
contraint de répondre aux
attaques que portent de prétendus enseignants contre lui, Paul écrit afin de
défendre son apostolat et l'autorité de l'Evangile. Les Calâtes commencent à se
détourner de la foi au profit du légalisme. La tension entre Evangile et
légalisme est encore un problème aujourd'hui: nombreux sont ceux qui voudraient
nous convaincre de gagner la faveur de Dieu en nous conformant à des rituels ou
en obéissant à certaines règles. Etre chrétien, c'est être libre! Pour protéger
notre liberté, nous devons nous tenir près de Christ et refuser de croire ceux
qui prônent toutes sortes de voies subtiles pour gagner le salut.
Enfin,
comme Paul, sachons défendre la vérité de l’Evangile, de résister
à tous ceux qui voudraient
ajouter à la vérité ou la
déformer. Nous sommes livre en Christ,
donc avançons en pleine lumière et
célébrons-le.
Tel
est mon souhait pour chacun de nous.