Apocalypse 1.3
« … Heureux celui qui lit et ceux qui
écoutent les paroles de la prophétie et
Gardent ce qui s’y trouve écrit ! Car
le temps est proche… »
L’Apocalypse est un
livre prophétique qui est à la fois une
prédiction (annonce les évènements à venir) et une proclamation (annonce qui est Dieu et ce
qu’il fera). Ce livre révèle les évènements à venir, mais sans le sombre pessimisme
auquel on pourrait s’attendre. Il va
traiter de l’avenir comme du présent. Il
apporte l’espérance à tous les croyants, en particulier à ceux qui
souffrent pour leur foi, car il va
proclamer la victoire finale de Christ sur la mal et la réalité de la vie
éternelle avec lui.
Ainsi Jésus a confié son message à Jean dans une
vision, il lui a perms de voir certains
évènements futurs et lui a ordonné de les mettre par écrit afin qu’ils soient
une source d’encouragement pour tous les croyants. Nous ne sommes pas obligés de comprendre
chaque détail de ce langage symbolique, Jean lui-même n’a pas tout compris. Retenons simplement que le symbolisme qu’il utilise nous montre
Christ comme Seigneur glorieux et victorieux.
En
faite au temps apostolique, les chrétiens étaient remplis d'ardeur et d'enthousiasme. Ils travaillaient pour leur
Maître avec tant d'acharnement que dans une période relativement courte, et
malgré l'opposition qu'ils durent braver, l'Evangile du royaume retentit dans
toutes les parties du monde. Le zèle que manifestèrent à cette époque les
disciples de Jésus a été relaté par la plume inspirée, afin de servir
d'encouragement aux chrétiens de tous les temps.
Au sujet de l'Eglise
d'Ephèse, que le Seigneur cita pour symboliser l'Eglise des temps apostoliques,
le témoin fidèle et véritable déclare: « Je connais tes œuvres, ton travail, et ta persévérance.
Je sais que tu ne peux supporter les méchants; que tu as éprouvé ceux qui se
disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs; que tu
as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t'es
point lassé ». Apocalypse 2:2, 3.
L'Eglise d'Ephèse, à ses
débuts, se caractérisa par une simplicité et une ferveur enfantines. Ses
membres se faisaient remarquer par leur empressement à obéir à toutes les
paroles de Dieu, et leur vie révélait un amour profond et sincère pour le
Christ. Ils étaient heureux de faire la volonté divine, parce qu'ils
jouissaient de la présence permanente du Sauveur. Ils débordaient d'amour pour
leur Rédempteur, et leur but le plus noble était de gagner des âmes. Ils ne
gardaient pas pour eux-mêmes le précieux trésor de la grâce; ils sentaient
l'importance de leur vocation et, chargés du message: “Paix sur la terre, et
bonne volonté parmi les hommes”, ils brûlaient du désir de porter la bonne
nouvelle du salut jusqu'aux extrémités de la terre. Et c'est ainsi que les
peuples apprirent à connaître ceux qui avaient vécu avec Jésus. Les pécheurs,
repentants, pardonnés, purifiés, sanctifiés furent amenés à Dieu par son Fils.
Les chrétiens étaient unis par le cœur et par l'action. L'amour pour le Sauveur
était la chaîne d'or qui les reliait entre eux. Ils continuaient à suivre le
Christ pour le connaître toujours plus parfaitement, et leur vie reflétait sa
joie et sa paix. Ils visitaient les veuves et les orphelins dans leurs
afflictions; ils se gardaient des souillures du monde, se rendant compte que
s'ils manquaient d'observer ces choses, ils seraient en contradiction avec
leurs principes et renieraient ainsi le Rédempteur.
L'œuvre se poursuivait
dans chaque ville; les pécheurs se convertissaient, et comprenaient qu'ils
devaient transmettre à leur tour l'inestimable trésor qu'ils avaient reçu. Ils
ne trouvaient de repos que lorsque la lumière qui avait illuminé leur esprit
brillait sur leur prochain. Des multitudes d'incroyants connurent les raisons
qui faisaient espérer les chrétiens; des appels personnels, inspirés et
vibrants, étaient adressés aux égarés, aux maudits, à ceux qui, tout en
prétendant connaître la vérité, aimaient le plaisir plus que Dieu. Mais après
un certain temps, le zèle des croyants, leur amour pour le Seigneur et leur
prochain commencèrent à décliner. La froideur se glissa dans l'Eglise.
Plusieurs oublièrent la façon merveilleuse dont ils avaient connu la vérité.
L'un après l'autre, les vieux gardiens de l'idéal tombèrent à leur poste.
Quelques-uns des jeunes serviteurs de Dieu, qui, en partageant les charges de
ces pionniers, avaient été préparés pour devenir de sages conducteurs,
s'étaient fatigués de ces vérités si connues. Ils désiraient quelque chose
d'inédit et de plus frappant; ils tentèrent alors d'introduire des nouveautés
plus agréables pour certains, mais nullement en harmonie avec les principes
fondamentaux de l'Evangile. Ils ne discernaient pas, dans leur aveuglement
spirituel et leur confiance en eux-mêmes, que ces sophismes allaient susciter
le doute au sujet des expériences du passé, et provoquer la confusion et le
scepticisme.
Tandis que ces fausses
théories étaient prêchées, des différends surgirent, et de nombreux chrétiens
se détournèrent de la contemplation de Jésus, « l'auteur et le consommateur de leur
foi ». La discussion de points de doctrine sans intérêt, la
complaisance dans les fables agréables d'invention humaine absorbaient le temps
qui aurait dû être employé à proclamer l'Evangile. On négligeait d'avertir les
multitudes par une présentation fidèle de la vérité.
La piété décroissait
rapidement, et Satan semblait être sur le point d'avoir la supériorité sur ceux
qui se proclamaient les disciples du Christ. C'est à cette époque critique de
l'histoire de l'Eglise que Jean fut condamné à l'exil. Jamais celle-ci n'avait
eu un aussi grand besoin de sa voix qu'à ce moment-là. Presque tous ses
collaborateurs avaient subi le martyre; le reste des croyants devait faire face
à une opposition farouche. Selon toute apparence extérieure, le jour n'était
pas éloigné où les ennemis de l'Eglise du Christ triompheraient. Mais la main
du Seigneur se mouvait invisible dans l'ombre. Dieu, dans sa providence, plaça
Jean à l'endroit où le Christ lui donnerait une magnifique révélation de la
vérité divine en vue d'instruire les Eglises. En exilant l'apôtre, les ennemis
de l'Evangile avaient espéré réduire pour toujours au silence la voix du fidèle
témoin de Dieu. Mais à Patmos le disciple reçut un message dont l'influence devait
continuer à fortifier l'Eglise jusqu'à la fin des temps.
Bien qu'ils ne soient pas
dégagés de la responsabilité de leur acte odieux, ceux qui avaient exilé Jean
devinrent, dans la main de Dieu, des instruments pour accomplir les desseins du
ciel. Et la lutte même, entreprise pour éclipser la lumière, servit à donner à
la vérité un relief saisissant.
Ce fut le jour du sabbat
que le Seigneur de gloire apparut à l'apôtre en exil. Jean observait le sabbat
aussi fidèlement sur l'île de Patmos que dans les villes et les villages de la
Judée, alors qu'il y prêchait l'Evangile. Il revendiquait comme siennes les
précieuses promesses qui avaient été faites au sujet de ce jour. « Je fus ravi en esprit au jour du
Seigneur, écrit-il, et j'entendis derrière moi une voix forte, comme le son
d'une trompette, qui disait: Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le
dernier. [...] Je me retournai pour connaître quelle était la voix qui me
parlait. Et, après m'être retourné, je vis sept chandeliers d'or, et, au milieu
des sept chandeliers, quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme ». Apocalypse 1:10-13
(KJV).
Ce disciple bien-aimé
était richement béni. Il avait vu autrefois l'angoisse de Jésus, et assisté à
son agonie dans le jardin de Gethsémané, alors qu'il suait des grumeaux de
sang. Il avait vu son « visage
défiguré, tant son aspect différait de celui des fils de l'homme ». Esaïe
52:14. Il
l'avait vu frappé par les soldats romains, revêtu par dérision d'un manteau de
pourpre, couronné d'épines, puis cloué à la croix.
Une fois de plus, il fut
permis à Jean de contempler son Seigneur. Mais comme il était changé! Ce
n'était plus « l'homme
de douleur, méprisé et abandonné des hommes ». Il
était revêtu d'un habit resplendissant. « Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine
blanche, comme de la neige; ses yeux étaient comme une flamme de feu; ses pieds
étaient semblables à de l'airain ardent, comme s'il eût été embrasé dans une
fournaise ». Apocalypse 1:14, 15, 17. Sa
voix était comme le bruit des grandes eaux. Son aspect était semblable à celui
du soleil. Il avait sept étoiles dans sa main droite, et de sa bouche sortait
une épée aiguë à deux tranchants, emblème de la puissance de sa Parole. Patmos
resplendissait de la gloire du Sauveur ressuscité. « Quand je le vis, écrit Jean, je
tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite, en disant: Ne
crains point ! »
Des forces furent
communiquées à Jean, afin qu'il puisse subsister en présence de son Sauveur
glorifié. Avant d'assister à sa sublime vision, les gloires du ciel lui furent
révélées. Il lui fut permis d'admirer le trône de Dieu et, par-delà les
conflits terrestres, de contempler la foule des rachetés vêtus de robes
blanches. Il entendit la musique des anges et les chants de triomphe de ceux
qui avaient « vaincu
à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage ».
Dans la révélation qui
lui fut donnée, il vit se dérouler des scènes très émouvantes se rapportant à
l'histoire du peuple de Dieu, et eut un aperçu de la vie de l'Eglise jusqu'à la
fin des temps. Par des images et des symboles, des sujets de grande importance
lui furent présentés — sujets qu'il devait transcrire, afin que le peuple de
Dieu de cette époque et des temps futurs puisse avoir une claire compréhension
des périls et des conflits qu'il lui faudrait affronter.
Cette révélation — cette
Apocalypse — avait pour but de servir de guide et d'encouragement à l'Eglise
pendant toute la dispensation chrétienne. Cependant, des théologiens prétendent
que l'Apocalypse est un livre scellé et que ses mystères ne sauraient être
expliqués. C'est pourquoi beaucoup se sont détournés de la parole prophétique
et ont refusé d'en approfondir les mystères. Mais Dieu ne veut pas que son
peuple considère ainsi ce livre. C'est la « révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour
montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt ». « Heureux
celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, dit le
Seigneur, et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le temps est proche »
Apocalypse 1:1, 3. « Je le déclare à quiconque entend
les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu'un y ajoute quelque chose,
Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre; et si quelqu'un retranche
quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part
de l'arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. Celui qui
atteste ces choses dit: Oui, je viens bientôt ». Apocalypse 22:18-20.
Dans l'Apocalypse sont
dépeintes les choses profondes de Dieu. Le nom même d'Apocalypse ou de
Révélation, qui fut donné à ces pages inspirées, contredit ceux qui prétendent
que ce livre est un livre scellé. Une révélation est quelque chose de
compréhensible. Le Seigneur lui-même a révélé à son serviteur les mystères
contenus dans ce livre, et il désire qu'il soit accessible à l'intelligence de
quiconque. Ses vérités sont adressées à tous ceux qui vivront à la fin des
temps, comme à ceux qui vivaient à l'époque de Jean. Quelques-unes des scènes
décrites dans cette prophétie font partie du passé, d'autres se déroulent sous
nos yeux. Quelques-unes nous donnent un aperçu de la fin du grand conflit
déchaîné entre les puissances des ténèbres et le Prince du ciel, et d'autres
décrivent le triomphe et les joies des rachetés dans la terre renouvelée. Que
nul ne pense donc, parce qu'il ne peut saisir la signification de tous les
symboles de l'Apocalypse, qu'il est inutile de sonder ce livre pour comprendre
les vérités qu'il contient. Celui qui a révélé ces mystères à Jean donnera un
avant-goût des choses célestes à quiconque cherchera diligemment à les
connaître. Ceux dont le cœur est prêt à les recevoir seront rendus capables de
comprendre ses enseignements, et il leur sera accordé les bénédictions promises
à ceux « qui entendent
les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites ».
Tous les livres de la
Bible se résument et s'achèvent dans l'Apocalypse, qui complète le livre de
Daniel. Ce dernier est une prophétie; l'autre, une révélation. Le livre qui fut
scellé n'est pas l'Apocalypse, mais cette partie de la prophétie de Daniel qui
se rapporte aux derniers jours. L'ange ordonna: « Toi, Daniel, tiens secrètes ces
paroles, et scelle le livre jusqu'au temps de la fin ».Daniel 12:4. C'est le Christ qui
commanda à Jean d'écrire ce qui allait lui être révélé. « Ce que tu vois, lui dit-il,
écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Eglises, à Ephèse, à Smyrne, à
Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie, et à Laodicée ». « J'étais
mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. [...] Ecris donc les
choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver après
elles, le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des
sept chandeliers d'or. Les sept étoiles sont les anges des sept Eglises, et les
sept chandeliers sont les sept Eglises ». Apocalypse 1:11, 18-20.
Les noms des sept Eglises
symbolisent l'Eglise du Christ aux différentes périodes de l'ère chrétienne. Le
chiffre sept indique la plénitude et fait ressortir que les messages s'étendent
jusqu'à la fin des temps, alors que les symboles employés révèlent la condition
de l'Eglise aux différentes époques de l'histoire du monde.
Le Christ est représenté
au milieu des chandeliers d'or, symbolisant ainsi ses rapports avec les
Eglises. En effet, il est en communication constante avec son peuple. Il
connaît sa véritable condition; il observe son organisation, sa piété, sa
consécration. Bien qu'il soit grand prêtre et médiateur dans le sanctuaire céleste,
il est représenté allant et venant sur la terre parmi ses Eglises. Avec une
sollicitude qui ne se relâche jamais, il veille pour voir si la lumière de
l'une de ses sentinelles ne faiblit ou ne s'éteint pas. Si les chandeliers
étaient abandonnés aux seuls soins des hommes, la flamme vacillerait,
languirait et mourrait; mais il est, lui, la véritable sentinelle de la maison
de Dieu, le vrai gardien des parvis du temple. Ses soins vigilants et sa grâce
constante sont une source de vie et de lumière. Le Christ est aussi représenté
comme tenant les sept étoiles dans sa main droite. Ceci nous assure qu'aucune
Eglise fidèle à sa mission ne doit avoit peur d'échouer dans sa tâche, car
aucune étoile placée sous la protection de l'Omnipotent ne peut être ravie de la
main du Christ.
« Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa
main droite ». Apocalypse
2:1. Ces
paroles s'adressent aux pasteurs — à ceux qui sont chargés par Dieu de lourdes
responsabilités. Les douces influences qui doivent régner dans l'Eglise
dépendent d'eux. Il faut qu'ils reflètent l'amour du Christ. Les étoiles sont
sous le contrôle du Seigneur; il les guide, il dirige leurs mouvements. Sans
cela, elles erreraient dans la nuit. Ainsi en est-il des serviteurs de Dieu. Ce
ne sont que des instruments entre ses mains, et tout le bien qu'ils
accomplissent se fait par son pouvoir. Il fait briller sa lumière par leur
intermédiaire. C'est en lui qu'ils doivent puiser leurs énergies. S'ils
regardent à lui comme lui regarde au Père, ils seront rendus capables
d'accomplir son œuvre. Et tandis qu'ils seront sous la dépendance de Dieu, la
lumière céleste leur sera communiquée, et ils la refléteront à leur tour dans
le monde.
Dès les origines de
l'Eglise, le mystère de l'iniquité, prédit par l'apôtre Paul, commença son
œuvre néfaste. Les faux docteurs, contre lesquels Pierre avait mis les
chrétiens en garde, prêchaient leurs hérésies, et de nombreux croyants étaient
égarés par leurs fausses doctrines. Quelques-uns vacillaient dans l'épreuve, et
ils étaient tentés de renier la foi.
A l'époque où Jean
écrivit l'Apocalypse, beaucoup avaient abandonné leur premier amour de la
vérité évangélique. Mais dans sa miséricorde, Dieu ne permit pas à l'Eglise de
persévérer dans son apostasie. Par un message d'une tendresse infinie, il lui
révéla son amour et son désir de lui voir faire un travail durable pour
l'éternité: « Souviens-toi
donc, dit le Christ, d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières
œuvres ».Apocalypse
2:5.
L'Eglise était en défaut;
elle avait besoin de reproches et de blâmes sévères. Dieu inspira Jean pour
qu'il adressât des réprimandes et des avertissements à ceux qui, perdant de vue
les principes fondamentaux de l'Eglise, mettaient leur salut en péril. Mais
c'est toujours avec un tendre amour et des promesses de paix que Dieu prononce
les paroles de réprobation qu'il juge nécessaires. « Voici, je me tiens à la porte, et
je frappe, dit-il. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai
chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ». Apocalypse 3:20.
Et pour ceux qui, au
milieu du conflit, conservent leur foi en Dieu, le prophète reçut ces paroles
d'espérance et de louange: « Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as eu peu de
puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom, j'ai
mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer. [...] Parce que
tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l'heure
de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants
de la terre ». Chaque chrétien était
ainsi exhorté : « Sois
vigilant, et affermis le reste qui est près de mourir ». « Je viens
bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne ». Apocalypse 3:8, 10, 2,
11.
C'est par celui qui
déclarait être un « frère et un compagnon dans la tribulation ». Apocalypse 1:9. Que
le Christ révéla à son Eglise les souffrances qu'elle devrait endurer par amour
pour lui. En regardant à travers de longs siècles de ténèbres et de superstitions,
le vieil exilé apercevait des multitudes qui subissaient le martyre pour
l'amour de la vérité. Mais il savait que celui qui avait soutenu ses premiers
témoins n'abandonnerait pas ses disciples pendant les siècles de persécution
qu'ils devraient affronter avant la fin des temps. « Ne crains pas ce que tu vas
souffrir, déclare le Seigneur. Voici, le diable jettera quelques-uns de vous en
prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation. [...] Sois
fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie ». Apocalypse 2:10.
Et Jean entendit la
promesse faite à tous les fidèles qui luttent contre le mal: « A celui qui vaincra, je donnerai à
manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu. [...] Celui qui
vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs; je n'effacerai point son nom du
livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.
[...] Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi
j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône ». Apocalypse 2:7; 3:5, 21.
Jean vit la miséricorde,
la tendresse et l'amour de Dieu se confondant avec sa sainteté, sa justice, sa
puissance. Il vit les pécheurs qui trouvaient en Dieu un Père, alors que leurs
fautes le leur avaient rendu redoutable. Et tandis qu'il regardait le point
culminant du grand conflit, il contemplait Sion et « ceux qui avaient vaincu [...]
debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu. Et ils chantaient le
cantique de Moïse et de l'agneau ». Apocalypse 15:2, 3.
Le Seigneur fut montré à
Jean sous le symbole « du lion de la tribu de Juda » et
d'« un agneau qui
était là comme immolé ». Apocalypse 5:5, 6. Ces symboles représentent
l'union de la toute-puissance et de l'amour immolé. Le lion de Juda, si terrible
aux contempteurs de sa grâce, deviendra l'agneau de Dieu pour tous ceux qui
sont fidèles et obéissants. La colonne de feu, qui parle de colère et de
terreur au transgresseur de la loi, est un gage de lumière, de grâce et de
délivrance pour celui qui observe les préceptes divins.
Le bras puissant qui
réprime les rébellions sera aussi fort pour délivrer l'homme intègre. Tous ceux
qui sont fidèles seront sauvés: « Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et
ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux
jusqu'à l'autre ». Matthieu 24:31.
Comparativement aux
millions d'hommes qui occupent la terre, le peuple de Dieu sera, comme il l'a
toujours été, un petit troupeau. Mais s'il persévère dans la vérité, telle qu'elle
est révélée dans la Parole, Dieu sera pour lui un refuge: l'immense bouclier du
Tout-Puissant le protégera. Dieu représente toujours une majorité. Quand le son
de la dernière trompette se fera entendre, quand la justice triomphera, et que
ces paroles seront prononcées: « O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon? »
1 Corinthiens 15:55. Alors,
avec Dieu, avec le Christ, avec les anges et avec les hommes fidèles et
sincères de tous les temps, les élus constitueront de beaucoup la majorité.
Les vrais disciples du
Christ suivent leur Maître dans les rudes combats de la vie; ils renoncent à
eux-mêmes et endurent les plus amères contrariétés. Mais ces difficultés leur
font mieux comprendre la malignité du péché, et ils sont amenés à considérer celui-ci
avec horreur. Participant aux souffrances du Christ, ils participeront aussi à
sa gloire. Dans sa vision sublime, Jean aperçut le triomphe final du « reste »
de l'Eglise de Dieu. Il écrit: « Je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui
avaient vaincu [...] debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu. Et
ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de
l'agneau, en disant: Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu
tout-puissant! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations ! »
Apocalypse 15:2, 3. « Je regardai, et voici, l'agneau se tenait sur la montagne
de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom
et le nom de son Père inscrits sur leurs fronts ». Apocalypse 14:1.
Leurs pensées, ici-bas, avaient été consacrées à Dieu; ils l'avaient servi par
leur intelligence et leur cœur, et maintenant le Seigneur pouvait placer son
nom sur leurs fronts. « Et
ils régneront aux siècles des siècles ». Apocalypse 22:5. Ils
ne cherchent pas de-ci de-là, comme s'ils étaient en quête d'une place; ils
font partie du nombre de ceux à qui le Christ a dit: « Venez, vous qui êtes bénis de mon
Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du
monde ». Dieu les accueille comme ses enfants, et
dit à chacun d'eux: « Entre
dans la joie de ton Maître ». Matthieu 25:34, 21.
« Ils suivent l'agneau partout où il va. Ils ont été
rachetés d'entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l'agneau ».
Apocalypse 14:4. La
vision de Jean décrit les rachetés se tenant debout sur la montagne de Sion,
parés pour le service divin et revêtus « d'un fin lin, éclatant, pur » —
ce fin lin qui est la justice des saints. Cependant, ceux qui suivent l'Agneau
dans le ciel doivent d'abord l'avoir suivi sur la terre, non par contrainte,
non par impulsion, mais avec une obéissance volontaire, faite d'amour et de
fidélité, comme le troupeau suit le berger. « Et la voix que j'entendis était comme celle de joueurs de
harpes jouant de leurs harpes. [...] Et personne ne pouvait apprendre le
cantique, si ce n'est les cent quarante-quatre mille, qui avaient été rachetés
de la terre. [...] Et dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge,
car ils sont irrépréhensibles ». Apocalypse 14:2, 3, 5. « Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville
sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour
son époux. [...] Son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse,
d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal. Elle avait une grande et
haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des
noms écrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël. [...] Les douze portes
étaient douze perles; chaque porte était d'une seule perle. La place de la
ville était d'or pur, comme du verre transparent. Je ne vis point de temple
dans la ville; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple ». Apocalypse 21:2, 11, 12,. « Il n'y aura plus d'anathème. Le
trône de Dieu et de l'agneau sera dans la ville; ses serviteurs le serviront et
verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. Il n'y aura plus de nuit; et
ils n'auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les
éclairera ». Apocalypse
22:3-5.
« Et il me montra un fleuve d'eau de la vie, limpide comme
du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'agneau. Au milieu de la place
de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie,
produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les
feuilles servaient à la guérison des nations ».
« Heureux ceux qui gardent ses commandements, afin d'avoir
droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville ! » Apocalypse 22:1, 2, 14
(V. Lausanne).
« Et j'entendis du trône une forte voix qui disait: Voici
le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son
peuple, et Dieu lui-même sera avec eux ». Apocalypse 21:3
En Conclusion, la
vérité triomphera en dépit de tous ceux
qui le méprisent et la rejettent. Bien
que parfois retardés en apparence, ses progrès n'ont
jamais été arrêtés. Quand le message évangélique rencontre de l'opposition, le
Seigneur lui donne un supplément de force qui lui permet d'exercer une plus
grande influence. Avec cette énergie divine, il renversera les plus fortes
barrières et triomphera de tous les obstacles