Le Fruit de la
Générosité

 

 

2 Corinthiens 9.6-15.

 

Dans ces versets, l’apôtre énumère les récompenses et les bienfaits qui découlent de la générosité chrétienne. Il rappelle d’abord la loi de la moisson. C’est un fait bien connu en agriculture que si on veut une récolte abondante, il faut semer beaucoup.  Il en est de même de la libéralité chrétienne. On ne récupère pas ce qu’on a donné, mais infiniment au-delà. Evidemment la récompense ne vient pas tellement sous forme d’argent, mais sous celle de bénédictions spirituelles.

 

Ainsi béni soit Dieu pour le don inexprimable de sa grâce, par lequel il incite quelques-uns de ses fidèles à donner aux autres, et pour que ceux-ci en soient reconnaissants ; et béni soit son Nom glorieux, en toute éternité, pour Jésus-Christ, don inestimable de son amour, au travers duquel toute bonne chose, afférent à la vie et à la piété, est donnée librement pour nous, au-delà de toute expression, mesure, ou contrainte. Le Seigneur aime celui qui donne gaiement. Celui qui donne par contrainte, ou pour s’assurer des applaudissements populaires n’est pas approuvé par le Seigneur.

 

En faite notre grand adversaire est constamment à l’œuvre avec puissance pour attirer les jeunes dans la complaisance, l’orgueil et l’extravagance de manière à ce que leurs esprits et leurs cœurs soient tellement absorbés par ces choses qu’il ne reste plus de place pour Dieu dans leurs affections. Par ce moyen, il pervertit le caractère et avilit l’intelligence des jeunes de cette génération. C’est le devoir des parents de contrebalancer son action. Toute influence exercée sur les jeunes gens en vue de préserver dans leurs cœurs une humilité véritable et spontanée et la connaissance de la volonté divine, contribuera à éviter qu’ils soient corrompus par les vices de ce siècle.

 

Une des barrières les plus efficaces contre la marée montante du mal c’est de cultiver l’habitude du renoncement et de la générosité. On devrait apprendre aux enfants à repousser les habitudes de l’égoïsme et de la convoitise. Dieu a sur eux des droits sacrés, et ils doivent être instruits, ligne sur ligne, précepte sur précepte, à reconnaître ces droits et les considérer consciencieusement.

 

On devrait toujours rappeler aux jeunes et tendres esprits que Dieu déverse constamment sa bénédiction sur ses enfants dociles, à travers le soleil et la pluie, qui font prospérer la végétation, et la terre qui livre ses largesses au service de l’homme. Ces bénédictions ne nous sont pas accordées pour encourager nos natures égoïstes, en retenant les trésors de la magnificence de Dieu et en s’y attachant, mais pour que nous puissions rendre nos dîmes et offrandes à celui qui nous les a données. C’est la moindre expression de gratitude et d’amour que nous puissions, à notre tour, rendre à notre généreux Créateur.

 

Or ce qui compte pour lui, ce sont les dispositions de nos cœurs. Il trouve son plaisir dans le chrétien qui est tellement rempli de la joie du Seigneur qu’il souhaite partager ce qu’il possède avec les autres. « Dieu aime celui qui donne avec joie » (V7), car : Le don joyeux procède de l’amour ; il exprime donc l’amour d’une personne qui aime une personne aimée et la joie de leur communion. Donner est le langage propre à l’amour ; en fait, il n’a pas d’autre moyen de s’exprimer. « Dieu a tant aimé qu’Il a donné » (Jn 3.16). L’amour trouve sa raison d’être en se donnant lui-même. La seule fierté qu’il possède, c’est la joie de se livrer. Si l’amour englobe tout, il ne possède cependant rien.

 

Les parents ont fait preuve d’une grande négligence en ne cherchant pas à intéresser leurs enfants à participer à la cause de Dieu. Dans plusieurs familles, les enfants semblent être laissés en dehors du sujet, comme s’ils étaient des êtres irresponsables. Ceux qui privent le trésor de Dieu et entassent des richesses afin de les réserver à leurs enfants font courir à ceux-ci un grand danger sur le plan spirituel. Ils font de leurs richesses un rocher de scandale pour eux-mêmes aussi bien que pour leurs enfants, dont elles causeront peut-être la perte. Ils privent leurs enfants de la nécessité de l’effort personnel et, en même temps, d’une motivation à accomplir quelque chose de noble.

 

S’ils étaient encouragés dans ce sens, les enfants pourraient épargner des sous qu’ils consacreraient à des objectifs de bienfaisance et à l’avancement de la cause de Dieu ; et leur intérêt serait d’autant plus grand du fait d’avoir investi dans ces entreprises. Leurs humbles oboles apporteraient une aide matérielle, et les enfants eux-mêmes se sentiraient beaucoup mieux physiquement, mentalement et moralement d’avoir fait l’effort de contribuer. Par leur diligence et leur renoncement, ils acquerraient une expérience précieuse qui les aiderait à réussir cette vie aussi bien qu’à assurer celle à venir.

 

Pour cela, il faut d’abord que nous renoncions à conserver cette petite semence ; ensuite, nous devons la confier à la terre. Si nous la gardons en poche, elle ne donnera jamais un arbre. Un jour, un jeune garçon a accepté de donner cinq pains et deux poissons à Jésus ; le Maître en a fait un festin pour cinq mille hommes (voir Marc 6:35-44) !  Il est certain, d’après ce verset, que celui qui donne au Seigneur ne s’appauvrit jamais. Au contraire, chaque action généreuse appelle une réaction positive et une récompense sans commune mesure avec le don accordé. C’est pourquoi Paul déclare ici qu’en donnant, les chrétiens seront enrichis à tous égards pour pouvoir être encore plus généreux. A la pensée de la générosité croissante des Corinthiens, les apôtres ne pourront que rendre grâces à Dieu.

 

Ainsi, nous pratiquerons le renoncement dans nos demeures, dans nos vêtements et notre nourriture. Nous consacrerons tous nos biens à la cause de Dieu, nous nous abandonnerons sans réserve à son œuvre. » Ses besoins sont devant nous. Ses caisses vides font entendre un appel des plus pathétiques. Mille francs ont plus de valeur aujourd’hui pour la cause de Dieu que n’en auront dix mille dans un proche avenir. Travaillez, mes frères, travaillez pendant que vous en avez l’occasion, tandis qu’il fait encore jour. Travaillez, car « la nuit vient, où personne ne peut travailler ». (Jean 9. 6) Quand les ombres de cette nuit commenceront-elles à envelopper la terre ? Vous ne pouvez le dire. C’est maintenant le moment favorable ; profitez-en. S’il en est parmi vous qui ne peuvent donner de leur temps pour le travail missionnaire, qu’ils s’appliquent à vivre aussi économiquement que possible et qu’ils donnent de leurs deniers.

 

En faite toute générosité a sa source dans la grâce divine. Dieu donne la « semence » de la libéralité et sa « récolte ».  Toutes les grâces et toutes les bénédictions de Dieu nous viennent en Christ.  Ainsi obéir à l’évangile, c’est répondre aux besoins des frères et sœurs dans le dénuement (voir Jacq 2:14-17). Une telle obéissance prouve que la foi est authentique.

 

 

En Conclusion, les œuvres de charité, comme les autres œuvres de bonne cause, doivent être faites avec la réflexion. L’aide devrait être donnée plus ou moins librement, pas à contrecœur, mais gaiement. Tandis que quelques uns distribuent tout autour, et cependant croissent, d’autres retiennent plus que nécessaire et tendent vers la pauvreté. Si nous avions plus de foi et d’amour, nous gaspillerions moins pour nous-mêmes, et sèmerions plus, dans l’espoir d’une croissance abondante.

 

Enfin Dieu ne donne pas suffisamment que pour nous-mêmes, mais là aussi où nous œuvrons  pour les autres, et cela doit être pour ainsi dire une semence à répandre. Nous devons montrer la réalité de notre soumission à l’évangile, par des œuvres de charité. Cela sera le crédit de notre profession, et l’éloge à la gloire de Dieu.

 

 

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