Le
titre traditionnel, le Cantique des Cantiques a conservé la forme utilisée pour le superlatif en
hébreux. Le Cantique présente l’amour entre un homme et une femme, et la
sexualité, comme étant des réalités bonne, belles et désirables, comme des dons
de Dieu. Tout au long du Cantique,
l’aimé apparaît ou disparaît brusquement. Elle souhaite un rendez vous et lui
demande par quel moyen elle pourra le retrouver sans être reconnue comme une
femme errante. Nous avons vu que la bien aimée rêvait de sa rencontre avec son
bien aimé, et sa rencontre se résulte avec des compliments pour la flatter.
En
faite nous avons vu que la Sulamite était toujours seule, car elle n’avait pas
répondu aux appels du bien aimé. Mais le poème se termine en concluant
qu’elle sera toujours liée à son bien
aimé, et personne ne pourra les séparer l’un de l’autre. Ainsi nous avons vu le
bonheur d’être aimé. Elle voudrait
comparait son bien aimé à son frère pour pouvoir l’embrasser en public. En conséquence, nous verrons les 4 derniers poèmes durant cette
semaine.
1.
4e poème :
Rendez-vous manqués (Chap 5.2- 6.3)
Nous
parle de ce rendez vous manqué, et reprend
le thème de la recherche mutuelle qui reste infructueuse dans un 1er
temps. Ainsi les 7 premiers versets nous
parlent de l’amour fugitif. Or les V2-8, nous dit que lui, le bien aimé la
sollicite, mais comme elle ne répond pas tout de suite, il se vexe et n’est plus disposé
lorsqu’elle finit par répondre à sa
sollicitation (V6).
De même on voit dans les V6-7, que la femme est l’objet du mépris à
cause de son teint hâlé. Ses frères se
sont fâchés contre elle, elle vit exilée.
Elle souffre de l’absence de son bien aimé. « Ainsi l’amour vrai peut-il
prétendre au définitif ? A chaque instant, ne doit il pas
recommencer à chercher l’autre ?
Ceci vaut aussi pour notre relation avec Dieu. » On
pourrait conclure que ce poème est un
poème de la rencontre et de l’union
amoureuse, qui est tout autant le chant du désir et de la soif de l’autre. Ensuite dans les 11 derniers versets, nous
voyons le portrait du bien aimé.
Ainsi
au V9,
nous voyons que la bien-aimée exalte la
beauté de celui qu’elle aime, répondant ainsi au chant de louange du bien aimé.
L’épreuve que traverse leur amour lui donne l’occasion d’exprimer ses
sentiments pour son bien aimé.
Au
V11,
elle décrit le visage en commençant par la chevelure de son bien aimé à des
fruits noirs d’un palmier, ou à une chaîne de colline. Et au V12,
elle reprend les mots du bien aimé concernant les yeux comme une colombe. Enfin au V13, le mot « joues » pourrait être
comparé à sa barbe parfumée, et à « l’huile de myrrhe » par ses
baisers.
En
faite les V14-15,
décrivent le reste de son corps. Son
bras ou ses mains (selon certaines versions) sont des pierres précieuses, càd
que ce pourrait être ses « veines » qui sont comparés à du saphir.
De
même au Ch.
6.1, les filles de Jérusalem reviennent avec leurs
questions pour savoir où est son bien
aimé pour le rechercher. Enfin au V2-3, la Sulamite répond que son bien aimé est parti dans son jardin
pour faire paître son troupeau. C’est
une réponse curieuse, car au V8, elle demande aux filles si elles
rencontreraient son bien aimé, dit lui qu’elle est malade d’amour.
Ainsi selon certains commentateurs, elle évoquerait ici le souvenir du
moment où il est venu la solliciter (V2). Et le V3 pourrait alors signifier que
malgré ce qui s’est passé, elle est à lui.
De même toujours selon eux, les filles de Jérusalem (Ch6.1) servent à faire avancer
l’action. Le bien aimé est reconquis par
les paroles de la Sulamite (V10-16), il revient vers elle et entre dans
son jardin qui s’est de nouveau ouvert pour lui. Ainsi le V2-3 exprimerait alors la réconciliation du
couple et l’harmonie
2.
5e
poème : Portrait de la Bien-aimée (Chap 6.4-7.11)
lui
nous fait le portrait de la Sulamite, sa Bien aimée. Ainsi dans les V4-7,
le bien aimé refait une nouvelle description de sa bien aimée
en célébrant sa beauté. Il prend
quelques parti du chap. 4 et c’est peut
être une manière de dire que ces sentiments n’ont pas changé depuis le 1er
jour. De même le mot « Tirtsa »,
ville Cananéenne sous Jéroboam 1er pourrait se traduire par
plaisance, qui laisse entendre que la
ville était belle, et ainsi lui faire perdre ses moyens comme il est dit à la
fin du V4.
Or
au V8,
nous voyons des chiffres qui pourraient avoir ici des les valeurs plus
poétiques ou conventionnelles qu’historique.
C’est une manière d’exprimer une quantité considérable. Et le V9 souligne
le caractère unique de la Sulamite.
Si le roi a plusieurs femmes, le bien aimé lui est plus heureux, car il
est aimé par la plus belle des femmes, celle qu’il chérit. Et les autres femmes en la
voyant disent qu’elle est la bienheureuse, car sa situation est nettement
meilleure que la leur.
De
même au V10,
nous voyons que la bien-aimée est vantée par les filles de Jérusalem. Elle est même
comparée à des astres, souvent
divinisé chez les peuples païens et ainsi on pourrait la voir ici comme
une déesse.
Ainsi
au Chap.
7.1-11, nous voyons un idéal d’amour et de paix. Au V1, les filles de Jérusalem lui demandent de revenir vers elles, car la
bien-aimée se dirige vers son bien aimé.
Et le bien-aimé leur demande pourquoi elles veulent requérir la Sulamite
qui ne veut être admiré que par son bien aimée.
En
faite au V2,
le bien aimé va effectivement contempler
la Sulamite et louer a nouveau sa beauté. Il
décrit en partant des pieds et en
remontant jusqu’à sa tête. C’est pour
lui comme une nouvelle découverte. Or au V2-3, le bien aimé fait une « métaphore
sexuelle ».
Ainsi,
il arrive à son visage (V5-6). Il compare son cou à de l’ivoire
(utilisé pour la fabrication d’objet luxueux).
Ensuite ses yeux à des étangs, qui sont situé à l’Est du Jourdain. Cette image évoque le calme, et la profondeur
du regard. Enfin il dit que sa « tête sur son corps est comme le Carmel »,
càd que sa tête domine son corps pour sa beauté.
Enfin
au V10-11,
nous voyons que c’est la bien aimée qui répond et lui
invite à venir. Elle s’offre à lui.
3.
6e
poème : Bonheur d’Etre Aimée (Chap 7.12- 8.5a).
Ce
3e poème nous parle du bonheur d’être aimé, et invite le bien aimé à
venir la rejoindre. Ainsi au V12-13,
elle reprend ce qu’elle avait dit au Ch. 6.11.
Elle invite son bien aimé à venir réaliser l’intention exprimé au Chp6.11.
De
même au V14,
elle emploie le mot « pomme d’amour » qui selon certains
favoriseraient encore aujourd’hui la fécondité.
En faite en Héb, la racine de ce mot est
synonyme de « caresse et chéri ». L’idée est donc peut être que le temps de l’amour est arrivé.
Or
au chap. 8.1,
il semble qu’en Orient, il n’était pas bienséant pour une femme d’embrasser son
mari en public, alors qu’il lui était
permis d’embrasser son frère. Elle
souhaiterait avoir un peu de liberté.
Enfin
au V2-3,
selon certain commentateurs, la bien aimée
se prend à rêver d’une relation
enfin apaisé, accepté par les siens. De
même, toujours selon eux, ils ont vu dans ces versets une allégorie de la
recherche de la sagesse, de la relation comme
la sagesse qui vient de Dieu. Le
bien aimé qui est Salomon représenterait la sagesse, tandis que la
Sulamite représente l’âme qui a soif de
sagesse.
4.
7e
poème : Force de l’Amour (Chap 8.5b-14)
Le
7e poème et le dernier poème nous parlent de la force de
l’amour. Au V5-6, nous voyons qu’après avoir évoqué la Genèse de leur bien
amour, la Sulamite exprime le désir que
celle-ci se perdure. Ainsi, le sceau
doit être toujours porté avec soi, soit
sur le cou ou au doigt. Le Sceau de
l’amour évoque la puissance formidable de l’amour, et du fait que telle la
mort, il ne relâche pas ceux qu’il
tient. De même, dans la phrase « flamme ….
Venant de l’Eternel », certains
y voient simplement une tournure superlative : une flamme immense,
très puissante, mais on ne doit pas
oublier que l’amour vient de l’Eternel.
Ainsi
au V7,
nous voyons que l’amour authentique sait
triompher des obstacles que se présente en travers de son chemin, car il est
don volontaire de soi à son conjoint.
L’amour véritable est libre et
volontaire, il ne s’achète pas.
Or,
dans les V8-9,
on peut voir que ces versets constituent
un retour en arrière rappelant quelle a été
l’attitude de la Sulamite jusqu’à ce quelle donne son cœur à son bien
aimé. Ainsi on désire que sa sœur
reçoive le même bonheur que la Sulamite en amour. On ne
voudrait pas qu’elle donne son cœur au 1er venu, c’est
pour cela qu’on la bloquera et la protègera de tout danger, afin de ne pas être séduit par quels séducteurs
venus.
Enfin
au V10,
nous voyons que la Sulamite fait un retour sur elle-même, elle a su se
garder. Ainsi la jeune fille ne peut pas
toujours rester sur la défense, elle doit ouvrir la porte, ainsi avec le bien
aimé, elle a rencontré non l’attaquant, mais celui avec qui elle a fait la paix.
En
faite au V11-12,
nous voyons la vigne de Salomon,
càd la Sulamite qui est sa vigne unique,
au milieu des femmes de Salomon. Lui, il a sa vigne à ses cotés et jouit de sa
présence à chaque instant par rapport à Salomon qui en a beaucoup.
Enfin
au V13-14,
nous voyons que ce Cantique semble s’achever en point de suspension, peut être
pour souligner que l’histoire de l’Amour Authentique n’a pas de fin, un désir
jamais éteint, d’être en présence de l’être aimé.
En
conclusion
Dans
ce 4e poème, nous voyons que la bien-aimée est de nouveau seul.
L’homme vient, frappe à la porte et déçu il repart. Elle s’élance à sa recherche. Elle revient à
la bouche pour souligner la prééminence de la parole. Ainsi à la question du Ch6.1 qui sous entend un
éloignement du bien aimé avec la formule de l’appartenance (elle réaffirme avec
la (Ch2.16),
qu’aucune distance ne pourra la séparer de lui.
En
faite nous avons vu le portrait de la bien aimée fait par le bien aimé. L’amour
ne se lasse pas de s’émerveiller et de choisir l’autre comme au 1er
jour. Il décrit tout son corps. Ainsi,
il chante cette femme unique au monde, avec laquelle il n’envisage pas autre
chose qu’une relation exclusive.
Or
Son épanouissement passe à travers les étapes de la germination faite de patience et d’espérance. A 5
reprises, le bien aimé l’a appelé
« ma sœur » comme dans la poésie amoureuse d’Orient. En appelant « mon frère », elle cherche à
exprimer le désir d’une intimité plus grande et plus régulière
avec lui et la possibilité de l’introduire
dans la maison familiale sans avoir à se cacher.
Enfin
Le dénouement du Cantique donne en quelques verset
un hymne à l’amour, avec de profonde
résonance biblique. L’amour renouvelle tout. La conception et la naissance du bien aimé
sont rappelées, mais une autre réalité est là. le nom
de Dieu apparaît pour la première foi dans ce livre au Chap 8.6. Chacun est invité à s’éveiller à cette
présence sécrète de Dieu, en l’autre et entre eux, qui brûle
sans consumer l’autre. Là se
trouve le mystère profond de la personne et du couple.
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