1 Tim 2.19
La mode gouverne le monde; et elle est une
maîtresse tyrannique, qui contraint souvent ses sectateurs à se soumettre aux
plus grands inconvénients et à renoncer à tout confort. La mode impose sans
raison et opère ses recouvrements sans miséricorde. Elle possède une puissance
fascinatrice, et elle est toujours prête à critiquer et à ridiculiser tous ceux
qui ne veulent pas la suivre.
Satan, l'instigateur et le principal acteur
des décrets de la mode qui varient chaque jour, et qui ne sont jamais
satisfaisants, est toujours à combiner quelque chose de nuisible à la santé
physique et morale; et il jubile de voir que ses entreprises sont couronnées
d'un tel succès. La mort rit de voir que la frénésie d'un suicide lent de la
santé et le zèle aveugle des adorateurs de l'idole de la mode les conduit si
facilement sous son empire. Le bonheur et la faveur de Dieu sont sacrifiés sur
son autel.
Le monde est absorbé par de vains
amusements. Les premières et les meilleures pensées d'une grande proportion de
nos femmes sont consacrées aux vêtements, et la culture de l'intelligence et du
cœur est négligée. Même parmi celles qui professent aimer et observer les
commandements de Dieu, il en est qui suivent cette catégorie de gens d'aussi
près que possible tout en conservant leur profession de christianisme. Il est
des jeunes filles qui sont tellement dévorées par le désir de paraître qu'elles
seraient même disposées à abandonner leur profession de christianisme si cela
est nécessaire pour satisfaire leur vanité dans le vêtement.
Le dimanche, nombre d'églises populaires
ressemblent davantage à des théâtres qu'à des lieux consacrés au culte du vrai
Dieu. Toutes les variétés de la mode y sont étalées. Nombre de pauvres n'ont
pas le courage d'entrer dans de tels lieux de culte. Leur robe simple, bien
qu'elle soit propre, présente un tel contraste avec celles de leurs sœurs plus
opulentes, qu'elles se sentent mal à l'aise au milieu d'elles. Quelques-unes
tentent d'imiter leurs sœurs riches en choisissant des étoffes d'une qualité
inférieure qui imitent celles qui sont plus chères. Pauvres filles! avec les
petits gages qu'elles peuvent gagner, elles dépensent souvent leur dernier
centime pour .être vêtues comme celles qui ne sont pas obligées de travailler
pour gagner leur vie. En conséquence de cela, elles n'ont fait aucune économie
en prévision de la maladie, n'ont rien eu à mettre dans le trésor de la maison
de l'Eternel, n'ont pas trouvé le temps de cultiver leur esprit par l'étude et
la méditation de la Parole de Dieu; elles n'ont pas trouvé de temps pour la
prière secrète, ni pour les réunions de prière.
C'est un fait déplorable que beaucoup de
femmes chrétiennes sont parmi les premières à suivre la mode; et celles qui ne
font aucune profession de piété emboîtent le pas derrière elles. Certaines
personnes, qui ont une situation de fortune des plus modestes, dans leurs
efforts pour suivre les variations incessantes de la mode, s'imposent des
privations, et travaillent au-delà de leurs forces afin de conserver leur place
dans la bonne société. Cette tentation est si forte que quelques-unes, pour
atteindre leur but, ne reculent même pas devant les procédés déshonnêtes et le
vol. Plusieurs sont entraînées à la ruine par leur désir de suivre la mode. Des
chrétiennes de profession qui ont, par leur exemple, induit en tentation leurs
sœurs plus faibles, auront un terrible compte à rendre au jour des rétributions
finales. De pauvres filles inexpérimentées, électrisées par les honneurs rendus
à celles qui sont mises à la mode, s'en infatuent à tel point qu'aucun
sacrifice ne leur coûte en échange de quelques décorations artificielles.
Bien qu'il faille éviter toute
ornementation superflue et inutile comme opposée à notre profession, comme
disciples de l'humble et doux Jésus, nous ne pouvons qu'encourager le bon goût,
la propreté, et l'ordre dans le vêtement. Il est des personnes qui négligent
leur toilette, et qui sont sans cesse à discourir contre l'orgueil dans le
vêtement. Elles croient que c'est une vertu d'être sans ordre ni goût dans sa
mise. Elles confondent la décence et la propreté avec l'orgueil, et excusent le
désordre de leur tenue, même le Sabbat, sous prétexte que la Parole de Dieu
exige que son peuple se sépare du monde. Si ces personnes devaient se rendre à
un rendez-vous d'un ami que le monde honore, et si elles désiraient
spécialement entrer en faveur auprès de lui, elles s'efforceraient de se
présenter devant lui aussi bien vêtues que possible. Et néanmoins, quand elles
se réunissent au jour du Sabbat pour adorer le grand Dieu, elles n'attachent
aucune importance au vêtement dans lequel elles se présentent devant lui, ou à
l'état de propreté de leur personne. Elles vont dans Sa maison, qui est le
cabinet d'audience du Très-Haut, le lieu que les anges célestes honorent de
leur présence, sans crainte ni respect. Tous ceux qui se réunissent pour le
culte au jour du Sabbat devraient, autant due faire se peut, avoir des
vêtements propres, bien confectionnés et convenables. Porter le jour du Sabbat,
pour se rendre au culte, des vêtements sales qu'on a portés pendant toute la
semaine, alors qu'on pourrait faire autrement, c'est déshonorer le Sabbat,
déshonorer Dieu, déshonorer sa maison.
Christ représente ses disciples comme le
sel de la terre et la lumière du monde. Privé de l'influence salutaire des
chrétiens, le monde périrait dans sa corruption. Considérez les chrétiens de
profession décrits, qui sont négligents au sujet de leur vêtement et de leur
personne, et peu scrupuleux dans leurs relations commerciales. Pensez-vous que
si le Sauveur était sur la terre, il les désignerait comme le sel de la terre
et la lumière du monde ? — Non, jamais. Les vrais chrétiens ont une
conversation élevée; et tout en considérant comme un péché de s'abaisser à une
vaine flatterie, ils sont courtois, aimables et généreux. Leurs discours sont tous
faits de sincérité et de vérité. Ils sont fidèles dans leurs rapports avec
leurs frères et avec le monde. Ils évitent dans leur vêtement l'éclat et le
superflu; mais leur vêtement est modeste, adapté à leur personne avec ordre et
avec goût. Ils ont plus de souci de garder leur corps dans un état où il puisse
glorifier Dieu que de se conformer aux derniers décrets de la mode.
Il est impossible d'évaluer les souffrances
occasionnées chez les femmes par des vêtements contraires aux lois de
l'hygiène. Nombre d'entre elles se sont rendues invalides pour la vie pour
avoir voulu répondre aux exigences de la mode. La santé et la vie sont
sacrifiées sur l'autel de cette déesse insatiable. Plusieurs croient avoir le
droit de traiter leur corps comme bon leur semble; mais elles oublient que leur
corps ne leur appartient pas. Le Créateur qui les a formées a sur elles des
droits qu'elles ne sauraient méconnaître. Toute transgression inutile des lois
de notre être est une transgression virtuelle de la loi de Dieu, et constitue
un péché aux yeux du ciel. Le Créateur savait ce qu'il faisait lorsqu'il créait
le corps humain. Il n'a pas eu besoin de consulter la couturière pour connaître
ses idées au sujet de la beauté. Dieu, qui a créé tout ce qui est glorieux et
aimable dans la nature, a certainement su comment il devait s'y prendre pour
donner au corps humain la beauté et la santé. Les améliorations que l'on tente
aujourd'hui d'apporter à son plan constituent une injure pour le Créateur. On
ne fait que de déformer ce qu'Il avait fait parfait.
Le dessein de Satan est de pervertir
chacune des fonctions de notre être de manière à rendre notre existence
misérable, afin que Dieu soit déshonoré dans les créatures de ses mains.
Les femmes qui prennent pour critère les
coutumes du monde se disqualifient au double point de vue physique et
intellectuel pour les devoirs de la vie. Plusieurs se sont fait un tort
incalculable en se comprimant la taille. Leurs facultés pour faire du bien dans
la famille et dans la société en sont grandement diminuées; et si elles
deviennent mères, elles privent leurs enfants de vitalité. Quand la taille est
comprimée, la circulation du sang est entravée, et les organes internes, gênés
et repoussés de leur place, ne peuvent pas fonctionner convenablement. Il est
impossible, dans de telles circonstances, de prendre une inspiration complète.
C'est ainsi que se forme la pernicieuse pratique de n'utiliser que la partie
supérieure des poumons. Un affaiblissement et la maladie en sont souvent la
conséquence.
Bien que des plumes compétentes se soient
déjà employées à signaler les dangers résultant de la compression de la taille,
la grande majorité des femmes ne s'en rendent pas encore compte. Plusieurs
prétendent qu'on ne se serre presque plus la taille aujourd'hui, et que par
conséquent les remarques qui précèdent sont des coups d'épée dans l'eau; mais
il n'en est pas moins vrai que les vêtements que portent encore aujourd'hui la
plupart des femmes sont trop étroits pour permettre le libre fonctionnement des
organes vitaux. Toutes les pièces du vêtement devraient être assez amples pour
que, lorsqu'on lève le bras, les parties correspondantes du vêtement soient
toutes relevées.
Une autre erreur du vêtement des femmes de
nos jours, c'est celle de porter des jupes dont le poids repose exclusivement
sur les hanches. En reposant sur les intestins, ce poids lourd les fait
descendre et occasionne un affaiblissement de l'estomac, et une sensation de
lassitude qui porte la personne qui en souffre â s'incliner en avant. Cette
charge tend aussi à entraver le libre fonctionnement des poumons, et à en
empêcher le jeu normal. Le sang se charge d'impuretés, le fonctionnement de la
peau se ralentit, et bientôt viennent la pâleur et la maladie; c'en est fait
alors de la beauté et de la santé. Les dames peuvent avoir recours aux
cosmétiques pour rendre à la peau sa couleur naturelle, mais ce n'est pas ainsi
qu'elles peuvent ramener l'incarnat de la santé. Ce qui assombrit le teint
assombrit aussi le caractère, et détruit la gaieté et la paix. Toute femme qui
apprécie la santé doit éviter de faire reposer sur les hanches le poids de
lourdes jupes. C'est sur les épaules que doit reposer le poids de tout le
vêtement. Cette simple mesure contribuera grandement à combattre l'état de
faiblesse qui afflige les femmes à un degré si alarmant.
Les jambes, qui devraient être même plus
chaudement vêtues que toutes les autres parties du corps, parce qu'elles sont
plus éloignées du grand centre de la circulation, sont souvent insuffisamment
protégées; tandis que sur les organes vitaux, où il y a naturellement plus de
chaleur que dans les autres parties du corps, il y a superfluité de vêtements.
Les châles lourds dont on se recouvre généralement le dos tendent à
congestionner les organes sensibles qu'ils recouvrent. Cette pièce de vêtement
à la mode est une des causes les plus fréquentes de maladie chez les femmes. La
santé dépend de la régularité de la circulation. Si les jambes sont bien
habillées, il n'est pas nécessaire de porter autant de jupes. De plus, le poids
de celles-ci ne devrait pas être tel que le mouvement des jambes en soit entravé., elles ne devraient pas non plus être assez longues
pour prendre l'humidité et les ordures de la rue; il faut qu'elles soient
supportées par les épaules. La robe devrait être assez ample pour ne gêner ni
la circulation du sang, ni une respiration naturelle. Les pieds devraient être
convenablement protégés contre le froid et l'humidité. Ainsi vêtus on peut
prendre de l'exercice au grand air, même par la rosée du matin et du soir, ou
après la neige ou la pluie, sans crainte de prendre un refroidissement.
L'exercice à l'air vivifiant du ciel est nécessaire à la circulation normale du
sang; il est la meilleure sauvegarde contre les refroidissements, les rhumes,
et les congestions internes, qui sont la source de tant de maladies. Une
réforme véritable du vêtement en règle tous les détails. Si les dames dont la
santé périclite voulaient seulement mettre de côté les robes à la mode, se
vêtir convenablement pour pouvoir prendre de l'exercice au grand air, si elles
commençaient par un exercice modéré d'abord, et si elles en prolongeaient la
durée à mesure que les forces le leur permettraient, plusieurs d'entre elles
pourraient recouvrer la santé, et vivre pour être en bénédiction au monde, tant
par leur exemple que par le travail de leurs mains.
Il n'entre pas dans les desseins de Dieu
que des hommes et des femmes descendent prématurément dans la tombe en laissant
leur œuvre inachevée. Son bon plaisir est que nous remplissions la mesure de
nos jours avec des organes qui remplissent chacun la fonction qui lui est
dévolue. Plusieurs se plaignent des dispensations divines lorsque la maladie et
la mort s'abattent sur la famille; mais ils sont injustes, parce qu'ils
imputent à Dieu les conséquences fatales de leurs transgressions des lois
naturelles.
Les mères élégantes habillent leurs
fillettes d'une manière aussi antihygiénique qu'elles-mêmes. Elles commencent
de bonne heure à leur comprimer la taille, et leur habillent fort peu les
jambes, à un moment où la nature a besoin de réquisitionner toutes les
ressources dont elle dispose pour réussir à former un corps parfait. Les jambes
n'ont pas été faites pour braver les intempéries comme le visage. Les enfants
vêtus d'après les exigences de la mode ne peuvent guère stationner au grand air
que quand la température est douce. Aussi les tient-on enfermés dans des
chambres mal aérées, de crainte du froid, — et ce n'est pas sans raison qu'on
redoute le froid avec les vêtements à la mode. Mais s'ils étaient
confortablement vêtus, ils pourraient sans dommage prendre librement de
l'exercice au grand air, hiver et été. Des vêtements antihygiéniques font de
nombre d'enfants des invalides, ou, ce qui est préférable dans bien des cas,
amènent une mort prématurée. C'est ainsi que la mode remplit d'invalides les
maisons de ses esclaves, et nos cimetières de petites tombes.
Mère, voulez-vous que votre enfant vive et
porte l'incarnat de la santé? Apprenez-lui à se vêtir hygiéniquement. Si vous l'aimez et si vous
voulez son bien, pourquoi lui enseignez-vous par votre exemple que ce n'est pas
un péché de déformer un corps fait à l'image de Dieu? Quelle est la raison que
vous pourrez donner au Créateur pour gâter son œuvre? Détournez-vous des
journaux de mode et étudiez l'organisme humain. Nous avons été faits d'une
manière étonnante et merveilleuse, et notre devoir est de présenter notre corps
à Dieu en sacrifice vivant. Comment des mères chrétiennes pourraient-elles
s'incliner devant l'autel de la mode et conserver leur fidélité au Dieu du
ciel? C'est une impossibilité; «vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.»
(Lu.16:13) Vous ne pouvez pas consacrer au monde votre temps et vos talents, et
en même temps vous acquitter de la tâche que le Seigneur vous a assignée:
élever vos enfants pour Dieu, et veiller sur leur développement physique, ce
qui leur sera en bénédiction jusqu'à la fin de leurs jours.
Les petits garçons sont aussi vêtus de telle
manière que les jambes sont moins bien recouvertes que le reste du corps. Les
jambes, éloignées comme elles le sont du grand centre de la circulation, ont
besoin d'être plus chaudement vêtues que les autres parties du corps. Les
vaisseaux qui transportent le sang aux extrémités sont grands; ils transportent
suffisamment de sang pour alimenter et réchauffer les extrémités. Mais quand le
sang se glace dans ces extrémités, les vaisseaux se contractent, et la
circulation est ralentie. Non seulement les enfants souffrent alors du froid
des jambes; mais privée d'une nutrition suffisante, celles-ci ne parviennent
pas à un degré naturel de développement. Une bonne circulation purifie le sang
et assure la santé; tandis qu'une mauvaise circulation charge le sang
d'impuretés, et prédispose les organes vitaux au congestionnement.
Mères, pourquoi ne pas vêtir convenablement
vos garçons et vos filles? Faites-leur des vêtements simples, amples et
confortables; habillez chaudement et également les jambes, surtout les chevilles;
puis permettez-leur de prendre de l'exercice au grand air: ce sera leur santé
et leur bonheur. Il faut du courage moral pour secouer le joug de la mode, se
vêtir et vêtir ses enfants selon les exigences de l'hygiène; mais les résultats
seront de nature à vous dédommager de tous les renoncements et de tous les
désagréments que cela peut occasionner.
Des mères consacrent à la mode le temps que
Dieu leur a donné en vue de s'occuper de la formation du caractère de leurs
enfants. On compromet sa santé en restant penchée sur un travail de couture
toute la journée et en se privant ainsi de l'air pur et du soleil. Des
occasions dont on devrait profiter pour former l'esprit et le meubler de
connaissances utiles sont ainsi perdues. Des mères se disqualifient ainsi pour
leur grande mission qui consiste à former leurs enfants en vue d'une carrière
d'utilité dans ce monde, et d'une place dans un monde meilleur. Les femmes se
chargent d'une lourde croix. Si Christ imposait à ses disciples un aussi lourd
fardeau, elles trouveraient son joug trop blessant et sa croix trop lourde.
Christ ne demande d'aucun de ses disciples de porter un joug aussi lourd que
celui auquel se soumettent les esclaves de la mode.
Si les chrétiennes se mettaient à la tête
d'une bonne réforme, si elles donnaient l'exemple de se vêtir proprement, mais
simplement, et en tenant compte des besoins du corps, on verrait s'opérer une
réforme universelle. Si elles considéraient les choses à un point de vue élevé,
elles conformeraient leurs habitudes aux lois de leur être, et se
conformeraient, dans toute leur conduite, aux lois physiques et morales que
Dieu a établies. On dépenserait alors moins d'argent, moins d'énergie nerveuse,
moins de force physique en vue de décorations artificielles, au grand
détriment, pour ne pas dire au sacrifice, de la beauté naturelle. Il nous
faudrait des femmes et mères plus pratiques, et un heureux changement se
produirait dans bien des familles, maintenant misérables à cause des notions
erronées qu'elles ont de la vie.
Jamais le cœur humain n'a été soumis à la
volonté de Dieu. Le raisonnement humain s'est toujours efforcé d'éluder ou
d'anéantir les instructions les plus simples et les plus directes de la Parole
de Dieu. Les préceptes qui enjoignent le renoncement et l'humilité, qui exigent
la modestie et la simplicité dans la conversation, la conduite, et le vêtement,
ont été méconnus de tout temps, même par la grande majorité de ceux qui
professent être disciples de Christ. Le résultat de cette infidélité a toujours
été le même: l'adoption des modes, des coutumes, et des principes du monde.
Ils sont peu nombreux ceux qui connaissent
leur cœur. Les vaines et légères adoratrices de la mode peuvent se réclamer du
nom de Christ, mais leurs vêtements et leurs discours montrent ce dont leur
esprit est occupé, et ce sur quoi elles ont placé leurs affections. L'extérieur
démontre ce qui est dans le cœur. Un esprit véritablement élevé ne saurait
trouver son plaisir à s'occuper de l'ornement du corps en vue de paraître. Une
femme modeste et pieuse se vêtira modestement. La simplicité dans le vêtement
mettra toujours en relief les grâces d'une femme sensée. Un esprit distingué et
cultivé se manifestera dans le choix de vêtements simples, mais bien assortis.
Il n'y a pas de place, dans un cœur sanctifié, pour penser à des ornements
inutiles.
Etudiez moins la mode et davantage le
caractère de Christ. Le plus grand et le plus saint des hommes était aussi le
plus doux et le plus humble. La majesté et l'humilité étaient unies dans son
caractère. Les armées célestes étaient soumises à sa volonté; les mondes
obéissaient à sa Parole puissante; néanmoins, par amour pour nous il est devenu
pauvre afin que, par sa pauvreté, nous devinssions riches. Les attraits de ce
monde, sa gloire et son orgueil, n'avaient pas de prix sur lui. Dans la gerbe
des grâces chrétiennes, ce sont la douceur et l'humilité qui sont mises le plus
fortement en relief. Christ a vu la place qu'occupait le vêtement dans les
préoccupations de plusieurs, aussi conseille-t-il, que dis-je, ordonne-t-il à
ses disciples de ne pas trop s'en préoccuper. « Et pourquoi vous inquiéter au sujet du
vêtement? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent
ni ne filent; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a
pas été vêtu comme l'un d'eux. » (Matt 6.28-29)
L'apôtre décrit comme suit l'ornement des
chrétiennes: « Ayez,
non cette parure extérieure, qui consiste dans les cheveux tressés, les
ornements d'or, ou les habits qu'on revêt, mais celle qui convient à la
personne cachée dans le cœur, parure incorruptible d'un esprit doux et
paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu. » (1 Pierre 3.3) «Je veux aussi que
les femmes, vêtues d'une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent
ni de tresses, ni d'or, ni de perles, ni d'habits somptueux, mais qu'elles se
parent de bonnes œuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de
servir Dieu.» (1 Tim 2.19) L'orgueil et l'extravagance dans les
habits sont des péchés auxquels la femme est particulièrement sujette; c'est
pourquoi c'est à elle que ces exhortations sont spécialement adressées.
Oh, combien insignifiante est la valeur de
l'or, des perles, et des vêtements somptueux quand on les compare à la douceur,
à l'humilité et à la beauté de Christ! C'est la symétrie de toutes les parties
que constitue la beauté physique; mais c'est la conformité avec Christ qui
constitue la beauté spirituelle. La grâce de Christ est sans contredit un
ornement de grand prix. Elle élève et ennoblit celui qui la .possède; et elle
exerce aussi une influence sur d'autres, et les attire vers la source de la
lumière et des bénédictions.
Sœurs chrétiennes, travaillez beaucoup
moins pour vous tenir au courant de la mode du jour. Etudiez plutôt le grand
modèle, Jésus-Christ, afin de ne pas vous éloigner de lui. Prenez la
détermination bien arrêtée de demeurer attachées au cep. Si vous demeurez en
Christ, vous porterez beaucoup de fruit. Mais le sar- ment ne peut produire
aucun fruit s'il ne demeure attaché au cep.» Ainsi, dit Christ, « vous ne le
pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. » (Jacq 2.17)
C'est petit à petit que l'âme croît en
grâce, en pureté, en beauté — cette œuvre est progressive; mais elle doit se
poursuivre constamment. Le fruit approche constamment de la perfection; le
chrétien s'assimile sans cesse les voies et la volonté de Christ. Mais pour bon
nombre de ceux qui se réclament du nom de Christ, on peut avoir une pénible
certitude qu'ils ne progressent pas dans la direction du ciel, mais qu'ils sont
entraînés par les coutumes et les pratiques du monde. Les modes les plus
disgracieuses et les plus nuisibles, les plus opposées aux lois de la nature,
sont adoptées par elles sans hésitation. Par la contemplation de ces modes,
elles sont transformées à la ressemblance de ce qu'elles admirent tellement.
Elles se hâtent ainsi d'adopter la règle du monde, où l'orgueil et la mode
achèvent en elles la transformation qui fait les délices de Satan, et elles
deviennent aussi instables que l'eau. L'action ferme et silencieuse de la
véritable piété perd de sa vitalité et de sa force; « il en est ainsi de la foi: si elle n'a pas
les œuvres, elle est avorte en elle-même. » (Jn 15.4)
Il est une parure que tout enfant, toute
jeune personne, peut innocemment rechercher. C'est la justice des saints. S'ils
la recherchent avec autant d'ardeur et de détermination qu'ils ne s'efforcent
de façonner leurs vêtements sur l'idéal de la société mondaine, ils ne
tarderont pas à être vêtus de la justice de Christ, et jamais leurs noms ne
seront effacés du livre de vie. Du cœur des mères, aussi bien que de celui des
enfants devrait monter cette prière: « O Dieu ! crée en moi un cœur
pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. » (Ps 51.12). Cette pureté du cœur et cet esprit aimable
sont plus précieux que l'or, et pour le temps et pour l'éternité. Ceux-là seuls
qui ont le cœur pur verront Dieu.
Mères, enseignez donc à vos enfants, ligne
sur ligne, et précepte sur précepte, que la justice de Christ est le seul
vêtement avec lequel ils pourront se présenter à la porte du ciel, et que
lorsqu'ils seront couverts de ce vêtement, ils feront constamment dans cette
vie des œuvres qui glorifieront Dieu.