Nous Sommes 
tous des Onésime.

 

 

 

 

Philémon 1

 

La lettre à Philémon est la plus personnelle de toutes les lettres de Paul.  Il concerne l’un de ses esclaves du nom d’Onésime, qui s’était enfui de chez son maître  pour des motifs décrit au V18.  En faite, cet esclave a rencontré Paul et il est devenu chrétien grâce au témoignage de l’apôtre et il l’a rendu de nombreux service durant son séjour (« fuite »). Paul va renvoyer Onésime chez son maître Philémon, mais va demander à celui-ci de ne plus le considérer comme esclave, mais comme son frère en Christ et de l’accueillir comme s’il accueillait l’apôtre lui-même.  Ainsi l’apôtre qui savait être sévère dans certaines de ses lettres, va se montrer ici plein de tact,  de délicatesse, de respect et d’humilité. Voyons cette lettre plus en détail.

 

 

Durant cette lettre, Paul va plaider pour Onésime, comme Christ  a plaidé pour nous.  Tout comme l’apôtre a intercédé en faveur d’un esclave, le Seigneur intercède  pour nous qui est esclave du péché.  Paul a offert de payer les dettes d’un esclave.  Christ lui a payé la dette de notre péché.  Comme Onésime, nous devrons retourner cers notre  maître, Dieu et le servir.

 

Pour cela le V4-6, Paul va remercier Dieu pour la foi et l’amour de Philémon.

«  Je rends continuellement grâces à mon Dieu, en faisant mention de toi dans mes prières ; car j’entends parler de l’amour et de la foi dont tu fais preuve envers le Seigneur Jésus et pour tous les saints. Je lui demande que la communion de ta foi devienne agissante et que tu reconnaisses tout ce qui pour nous est le bien en vue de Christ… ».

 

A travers ces versets, nous pouvons penser que Philémon était une grande récompense témoignant de la grâce de Dieu, l’homme qu’on aimerait avoir comme ami ou frère.  Philémon a manifestement sur les autres chrétiens le même effet restaurateur que l’eau fraiche sur les randonneurs, car il était capable de ranimer et de fortifier leur foi. Ainsi sa foi en Christ  prouvait qu’il avait en lui la racine de la vie divine, et son amour pour tous les saints  prouvait qu’il en portait aussi le fruit.  Sa foi était productive.

 

En faite la prière de Paul pour Philémon pose le cadre de la requête qu’il va lui adresser.  Le témoignage positif que cet homme rend, devrait l’amener à une réaction appropriée.  Quelle perception les autres ont-ils de nous et de notre vie de Foi ?  Comme Philémon,  sommes-nous des sources de rafraichissements ou plutôt rajoutons-nous du poids qui pèse sur eux par notre manière d’être et de faire ?

 

La Bible nous demande d’abord d’apporter une nouvelle énergie par notre amour, nos encouragements, et avoir une attitude constructive, au lieu de rabâcher constamment nos plaintes et problèmes aux autres.  En second lieu, d’après la Bible toujours, personne ne vit que pour lui-même. Nos actions affectent les autres.  Nous ne pouvons mesurer l’envergure de notre influence. Notre potentiel est sans limite, soit pour le bien, soit pour le mal.

 

 

Après avoir remercié Dieu pour la foi et l’amour de Philémon, Paul va maintenant arriver à son sujet (V8-22).  En tant qu’apôtre et en tant qu’ainé de Philémon, Paul pourrait faire preuve d’autorité et lui ordonner  de traiter son esclave fugitif avec indulgence.

 

Ainsi Paul offre ici un bon exemple de la façon d’agir en cas de conflit entre chrétiens.  Au nom de l’amour,  il préférait adresser une prière à Philémon  plutôt que de lui donner un ordre.  L’amour de Philémon  s’étendrait-il au-delà de la mer comme un ambassadeur de Christ.  Il n’en fut pas mentionner pour attendrir Philémon, mais il espérait que Philémon en tiendrait compte quand il prendrait une décision. En faite il demande à Philémon non seulement de pardonner à son esclave fugitif,  mais aussi de le reconnaitre et l’accepter come son frère.  En tant que chrétien, nous avons  été pardonnés et nous devons donc pardonner à notre tour (Matt 6.12).

 

Mais selon l’histoire,  un maître avait le droit de tuer son esclave fugitif, Onésime pouvait donc craindre pour sa vie (V10).  Paul souligne  à Philémon qu’il jouit désormais d’une nouvelle relation avec son esclave. L’esclavage  était très répandu dans l’empire romain, et les chrétiens ne disposaient d’aucun pouvoir politique. Paul  ne condamne pas et ne défend pas non plus l’esclavage, mais il travaille à transformer les relations interpersonnelles.  Le statut de chrétien d’Onésime  modifie  radicalement sa relation avec Philémon : maître et esclave sont désormais des frères dans la famille de Dieu, égaux en Christ (V16). La valeur de notre engagement  chrétien se voit à la façon dont nous traitons nos frères et sœurs dans la famille de Dieu.

 

Or au V17, Paul demande à Philémon de considérer et d’accueillir son esclave comme s’il accueillait  lui-même, l’apôtre.  La requête de l’apôtre est surprenante, autant par son audace que par sa tendresse. Les paroles   nous rappelle celle du Sauveur : Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé » (Mt 10.40), et : « Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites » (Mt 25.40). Elles nous rappellent aussi que Dieu nous a reçus dans la personne de son Fils, que nous sommes aussi près de Dieu et autant aimés que Christ l’est. Si Philémon tenait Paul pour son ami, étant en communion avec lui, l’apôtre lui demande de recevoir Onésime sur la même base. Onésime ne serait pas traité comme un hôte perpétuel dans la famille, sans aucune obligation de travailler. Il serait toujours un serviteur dans la maison, mais, appartenant à Christ, il était aussi devenu un frère dans la foi.

 

Mais ce qui a été demandé à Philémon est valable pour nous aussi aujourd’hui.  Avons-nous suffisamment de place dans notre cœur pour réserver un accueil chaleureux aux autres chrétiens ?  Traitons-les comme de véritables associés dans la grâce et l’amour de Dieu, et non comme de simples collègues.

 

Enfin la Bible nous dit que quand Dieu s’adresse à des fugitifs,  il leur demande souvent de revenir à l’endroit qu’ils ont fui, vers ceux qu’ils ont voulu quitter.  Pour Onésime, Paul lui propose d’assumer toute réparation que Philémon pourrait exiger. Aussi difficile que cela puisse être pour lui,  l’esclave fugitif devenu chrétien doit être prêt à retourner à sa condition et à affronter son ancienne vie malgré sa nouvelle identité. 

 

 

En conclusion, avant de présenter sa requête à Philémon,  Paul rappelle fortement ce qui les unit : une foi commune qui a fait ses preuves, dont  il rend grâce à Dieu. Paul ajoute l’amour dont Philémon a fait preuve envers ses frères croyants.

 

En faite au nom de l’amour Paul demande  maintenant  que cet ancien inutile, Onésime,  soit reconnu comme utile à l’église. A cause de l’Evangile,  Onésime, ancien esclave devient un frère pour Philémon. L’exemple d’Onésime invite à une transformation spirituelle qui porte le germe d’une profonde transformation sociale.

 

Enfin Paul argumente tout en douceur, mais avec une force de conviction.  Il est prêt à assumer la dette d’Onésime, mais c’est Philémon qui sera redevable, puisque Paul lui offre de gagner un frère, dans la joie et apaisement.

 

 

 

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