Matt 26.36 …..
Nul ne peut aborder l’épisode du Jardin de
Gethsémané sans se dire qu’il foule une terre sainte. Ce passage
évoque un très profond sentiment
de respect et de crainte.
Jésus
qui va bientôt être le dernier agneau de Pâques, mange
le repas traditionnel avec ses disciples dans la chambre haute. Après cela, Jésus et ses disciples vont se rendre dans la Jardin sur le Mont
des Oliviers.
Ainsi au V35, tous les disciples se
disent prêts à mourir sans renier Jésus.
Pourtant quelques minutes plus tard,
ils s’enfuirent. Les mots sortent
facilement de nos lèvres, quoi de plus facile de clamer notre attention
à Christ ? Nos déclarations ne
prennent sens que lorsqu’elles passent par le test de la persécution.
En
faite, Jésus s’était
entretenu sérieusement avec ses
disciples jusqu’au jardin en les instruisant, mais en s’approchant, il
devint singulièrement silencieux. Ses disciples, très perplexes, regardaient
son visage avec inquiétude, espérant y lire une explication du changement qui
était survenu chez leur Maître. Ils l'avaient fréquemment vu abattu, mais ils
ne l'avaient jamais vu si triste et si silencieux. A mesure qu'il avançait,
cette étrange tristesse augmentait; et pourtant, ils n'osaient lui en demander
la cause. Il chancelait comme s'il était sur le point de tomber.
Ainsi à l’approche des souffrances
physiques qui l’attendait, de sa séparation
avec le Père et de sa mort pour les péchés du monde, Jésus connait une
terrible angoisse. Il déclara à Pierre, Jacques et Jean que « son âme est
triste jusqu’à la mort ». Cela
révèle sans doute la répulsion indicible qu’éprouve son âme sainte à la
perspective de devenir le sacrifice offert pour notre péché. Nous qui sommes
pécheurs, nous ne pouvons pas imaginer ce que fut pour lui, qui n’a jamais
péché, le fait de devenir péché pour nous (2 Corin 5.21).
Chaque pas que le Sauveur faisait
alors, lui coutait un effort
pénible. Il gémissait à haute voix, « Mon âme est triste
jusqu’à la mort, restez ici et veillez avec moi… » (V38), comme souffrait sous le poids d’un terrible fardeau, pourtant il ne voulut
pas effrayer ses disciples qui étaient
parti avec lui.
Or il s’éloigna à
une courte distance des disciples, pas assez loin pour qu’ils puissent le voir, l’entendre et tomber
le visage contre la terre humide. Il était surmonté par une terrible crainte
que Dieu eût retiré sa présence de lui. Il se sentait séparé de son Père par un
abîme de péché si large, si sombre et si profond, que son esprit frémissait à
ce spectacle. Il embrassait convulsivement le sol froid et insensible, comme
pour ne pas se laisser entraîner encore plus loin de Dieu. La fraîche rosée de
la nuit tombait sur le Rédempteur prosterné sans qu'il y prenne garde. De ses
lèvres pâles et contractées s'échappait ce cri amer : « Mon Père! que
cette coupe passe loin de moi, s'il est possible! Toutefois, qu'il en soit non
comme je le voudrais, mais comme tu le veux » (V39). Ce n'était point la crainte des souffrances
physiques qu'il devait bientôt endurer, qui mettait à l'agonie le Fils de Dieu.
Il endurait la peine de la transgression de l'homme, et frémissait à la pensée
de la colère de Dieu. Il ne devait point faire usage de sa puissance divine
pour échapper à cette agonie; mais, comme homme, il devait supporter les
conséquences du péché de l'homme et le déplaisir du Créateur envers ses sujets
désobéissants.
En faite, dans le V39,
Jésus n’est pas entrain de se révolter contre la Volonté de son Père
lorsqu’Il demande que cette coupe soit écartée de lui. En effet il réaffirme son désir de faire la
volonté de Dieu. Sa prière nous révèle l’intensité de sa
souffrance. Les hommes lorsqu’ils
traversent des épreuves, ils souhaitent parfois connaitre l’avenir ou
comprendre les raisons de leur supplice.
Jésus sait ce qui l’attend et il
connait les raisons.
Ce fut la destinée
de la race humaine qui avait été enjeu dans la lutte qui eut lieu entre Christ
et Satan dans le désert de la tentation. Mais Christ fut vainqueur, et le
tentateur le quitta pour un temps. Il était alors revenu pour une lutte
dernière et terrible. Satan s'était préparé à cette attaque finale durant les
trois ans du ministère de Christ. Pour lui, tout était en jeu. S'il échouait
ici, ses espérances de domination étaient ruinées; les royaumes du monde
seraient finalement à Christ qui “lierait l'homme fort”, Satan, et le jetterait
dehors.
Il faut une confiance
totale dans les plans de Dieu,
une vie faite de
communion et d’obéissance. La prière est donc essentielle parce que la
puissance de Dieu consolide nos défenses
et nous aide à obtenir la victoire sur notre ennemi.
Enfin pour terminer notre réflexion, Jésus vit que les transgresseurs de la loi, abandonnée à
eux-mêmes, doivent périr sous le déplaisir du Père. Il voit la puissance du péché,
et l'impuissance de l'homme à se sauver. Les malheurs et les lamentations d'un
monde perdu s'élèvent devant lui; il considère le sort qui menace la race
humaine, et sa décision est prise. Il veut sauver les hommes à tout prix. Il
accepte son baptême de sang, afin que les millions qui périssent puissent
obtenir la vie éternelle par son moyen. Il a quitté la cour céleste où tout
était pureté, bonheur et gloire, pour sauver sa brebis perdue, le seul monde
qui fût tombé par la transgression; il ne se détournera point de la mission
qu'il a choisie. Il veut descendre aux profondeurs mêmes de la misère pour
sauver une race perdue et ruinée. Sa décision prise, et étant arrivé à la crise
finale, Jésus tomba anéanti sur le sol d'où il s'était un peu relevé.
Extrait
du Livre
Vie
de Jésus