« Au commencement, Dieu créa les deux et la terre. » (Genèse 1.1)
Au commencement, Dieu créa… » Ce premier verset résonne comme le préambule ou le titre du récit de la semaine durant laquelle Dieu rendit possible la vie sur la planète Terre. Il désigne un événement positif qui englobe tout ce qui suit : Dieu créa, produisit la matière première et universelle de laquelle il tira les deux et la terre. Cette déclaration nie avant tout l’existence indépendante de cette matière qui, dans tous les systèmes cosmogoniques antiques, était considérée comme coexistant éternellement avec la divinité.
Le mot bereschith, « au commencement », n’est pas suivi ici d’un complément, comme cela arrive d’ordinaire, car, comme dans Jean 1.1, il désigne le commencement absolu, le commencement du temps, ainsi que de tous les êtres finis qui se développent en lui. Quant au verbe bara, « créer », il signifie à l’origine « couper ». Il n’implique donc pas nécessairement, comme notre verbe actuel « créer », l’absence d’une matière déjà existante. Car, lorsque ce verbe désigne une action exercée sur une matière existante, il recourt à une autre forme verbale ayant pour sujet un être humain, et pour complément la matière même utilisée comme support du travail, alors que la tonne employée dans ce texte a toujours Dieu comme sujet et sa parole comme complément, parole qui désigne le résultat de l’action accomplie. Mise en relation avec l’idée du principe absolu, comme c’est le cas dans le texte ci-dessus, l’action verbale bara ne peut signifier autre chose que la formation initiale même de la matière. Enfin, l’expression « les cieux et la terre » désigne toujours dans l’Ancien Testament la totalité de l’univers. Par conséquent, le premier texte des Écritures affirme catégoriquement que Dieu créa l’univers.
Mais il est très facile aujourd’hui de douter que Dieu créa les cieux et la terre. Cette affirmation n’a d’ailleurs quasiment plus cours dans la société. En outre, plus grandes sont les réalisations de l’être humain, moins les prodiges divins sont appréciés. Par moment, la rhétorique provocante actuelle ressemble fort à celle des constructeurs de la tour de Babel qui croyaient que leurs avancées technologiques les rendaient aptes à rivaliser avec le Père céleste.
Mais il y a un Dieu dans les cieux… quand le inonde nie son pouvoir créateur. Il est là, disposé à intervenir dans la vie des êtres humains quand ceux-ci prétendent défier son autorité, comme cela arriva lors de l’édification de la tour de Babel.
Ainsi les Versets 3-5 nous parle du mystère de la lumière. Lisons ces versets :
« Dieu dit : Que la lumière mit.’ Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour el les ténèbres nuit. Ainsi il y eut un soit et un matin : ce fut le premier jour. » (Genèse 1.3-5)
On m’a souvent interrogé sur la signification du mystère de la lumière du premier jour de la création. Il ne peut y avoir de vie sans lumière. Alors, quelle était la nature de cette lumière ? Impossible d’envisager que c’était la lumière solaire, apparue seulement le quatrième jour.
Les trois premières actions créatrices de Dieu évoquent le principe de séparation. Ainsi Dieu sépare la lumière des ténèbres, les eaux supérieures des eaux inférieures, la terre des mers. Et, alors que dans toutes les cosmogonies connues le monde est une émanation de l’être ou de la pensée de la divinité, dans le récit de la Genèse, il est le produit de la libre volonté de Dieu. C’est ce qu’indiqué l’expression « Dieu dit », qui apparaît huit fois dans la narration. La parole est la manifestation externe de la volonté divine. Moïse emploie cette image pour définir la création comme résultat de la volonté divine. 11 y a ici une différence significative entre le premier verset de la Genèse et ceux qui suivent. Dans le premier, Dieu créa. Nous ne savons pas bien quand ni comment. Dans les suivants, l’acte créateur de chaque jour commence par « Dieu dit »: pour souligner que le Seigneur créa au moyen de la parole.
La Genèse ne se réfère pas à la lumière du soleil lorsqu’elle dit : « Que la lumière soit ! » Cette lumière, dont l’apparition vient après la période de ténèbres qui entouraient la terre, nous est présentée comme provenant de Dieu même, source de lumière : « Dieu est lumière. » (1 Jn 1.5) Ainsi sera aussi la nouvelle terre. Ses habitants « n’auront plus besoin, ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. » (Ap 22.5)
La séparation de la lumière d’avec les ténèbres donna lieu le premier jour à une division du temps en soir et matin, jour et nuit, non encore régulé par le mouvement de rotation de la terre. L’intention de l’auteur est de souligner que la durée de chaque jour de la semaine de la création était de vingt-quatre heures et non pas de périodes de milliers ou de millions d’années.
Or dans les versets suivant, la Bible nous parle de l’étendue, différence entre ciel et terre. Lisons cela :
« Dieu dit : Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux, Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus de l’étendue. Et cela fat ainsi. Dieu appela l‘étendue ciel. Ainsi il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le second jour. » Genèse 1,6-8)
L’étendue dont parle ici Moïse désigne l’enveloppe atmosphérique de notre planète. Si les eaux d’en bas sont celles dont les mers sont formées, les eaux d’en haut ne peuvent être autre chose que celles contenues dans les nuages. Les nuages ne se situent pas au-dessus de l’atmosphère mais flottent en général au-dessus de la partie de l’atmosphère où se trouve l’air que nous respirons.
Nous pouvons nous imaginer ce qui se passa ce jour-là de la manière suivante. La terre était entourée d’une atmosphère épaisse, lourde, fortement polluée. Au moment où les substances gazeuses se séparèrent de celles qui saturées, passèrent à l’état liquide ou solide, surgit l’étendue, cette couche transparente et légère que nous appelons atmosphère. Par ailleurs, au-dessus de la couche la plus proche de la terre s’élevèrent des vapeurs, plus légères que l’air, qui se condensèrent en arrivant dans des régions plus froides, formant ainsi la toiture de nuages qui entourent le globe terrestre. Voilà pour les eaux d’en haut.
L’oxygène que nous respirons se situe en dessous, les nuages et la vapeur d’eau au milieu, et la couche d’ozone de l’atmosphère au-dessus, pour nous protéger des radiations solaires. Dieu définit tout de manière à rendre possible un climat équilibré et tempéré sur la terre. Aujourd’hui, quand l’activité irresponsable de l’humanité réduit cette couche d’ozone ou la détruit, le changement climatique qui s’ensuit peut entraîner pour nous des catastrophes naturelles énormes, la désertification d’importantes zones de la planète, la fonte d’une partie des glaces polaires, accompagnées de l’augmentation correspondante du niveau des eaux marines et de l’inondation de nombreuses zones côtières. Dieu fit bien les choses le second jour, mais l’homme est en train de les abîmer en altérant cet équilibre original.
Mais il y a un Dieu dans les cieux… quand les êtres humains semblent en avoir terminé avec sa merveilleuse création et quand la pollution couvre le ciel et la mer. C’est par sa miséricorde que nous pouvons encore vivre et profiter des espaces de bonheur qu’il nous octroie chaque jour, malgré tant de destructions dues à la surexploitation de la planète.
En faite alors que nous détruisons ce Paradis terrestre, Dieu continue de nous nourrir avec ces verdures. Lisons ce verset :
« Puis Dieu dit : Que la terre produise de la verdure, de l’herbe parlant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre. Et cela fut ainsi…. » (Genèse 1.11)
Résumons jusqu’ici l’activité créatrice de Dieu : le premier jour, il a donné naissance à la lumière vivifiante en séparant la lumière des ténèbres ; le second jour, il a formé [‘atmosphère respirable en séparant les eaux d’en haut de celles d’en bas ; le troisième jour, le sol habitable est créée en séparant l’eau de la terre. Le récit présuppose que la terre existait déjà mais qu’elle a émergé des eaux lorsque Dieu a rassemblé celles-ci (Ps I04.6-S). La formation des continents remplit la première moitié du troisième jour ; la création des plantes qui les couvrent comme un manteau en remplit la seconde moitié. Nous voilà au point culminant de la première partie de la semaine de la création. C’est à cet effet que devaient servir les œuvres antérieures, puisque la force organique des végétaux est supérieure à la matière brute.
L’apparition de ce premier être vivant organisé est attribuée au pouvoir divin ; « Dieu dit. » Mais il en va de même pour la terre, de laquelle Dieu se sert pour produire les plantes : « Que la terre produise. » Dieu montre par là qu’il a doté la nature d’une force qui lui appartient en propre, un peu comme un précurseur de la liberté octroyée plus tard à l’homme. Le sol cultivable, condition nécessaire à l’existence des plantes, était bon, car les plantes en extraient les matières inorganiques qu’elles transforment en organiques. Combien de merveilles prodigieuses n’y a-t-il pas dans l’organisation de la vie sur la planète !
La Bible fait aussi référence au don béni de la fécondité. La phrase « Que la terre produise. » montre que Dieu a fait don de la reproduction aux êtres vivants pour qu’ils continuent son œuvre créatrice et la complètent.
Contrairement à ce que croyaient les Anciens, la fécondité n’est pas une force divine à laquelle il faut rendre un culte. Dans le récit de la création, c’est une bénédiction parmi tant d’autres, octroyée par la Providence.
Tout comme la terre produit, les êtres humains sont aussi appelés à être productifs dans les différents domaines de leur vie.
Ainsi pour être productif, nous devons suivre un cycle de vie qui a été établi depuis la création par le système de jour /nuit et mois/ années. Lisons ce passage :
« Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires dons l’étendue du ciel, pour séparer le jour d’avec la nuit ; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années ; et qu’il serve de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fit ainsi. » (Genèse 1.14-15)
Combien de fois avez-vous observé un soleil couchant rutilant ou une lune resplendissante dans le firmament ? En ce qui me concerne, ces occasions évoquent toujours en moi ce moment où Dieu a donné forme au monde.
Le quatrième jour ouvre la seconde moitié de la semaine de la création. Il existe une curieuse correspondance, et pas seulement littéraire, entre les deux moitiés des six jours de la création : le premier jour, Dieu créa la lumière ; le quatrième, les corps célestes qui illuminent la terre. Le second jour, Dieu créa l’eau et l’air ; le cinquième jour, les poissons et les oiseaux. Le troisième jour apparut le sol en tant que zone sèche ; le sixième jour, les animaux terrestres, et parmi eux, l’homme comme colophon ou couronne, non seulement de cette seconde partie de l’œuvre créatrice, mais aussi de toute la création. Quel magnifique dessein ! Que vous en semble ? Oui, la création est un grand œuvre issu d’un projet, et non le résultat du hasard aveugle.
Voici venu le moment où apparaissent le soleil, la lune et les étoiles. Ici, l’on pourrait donner à l’ordre divin un sens moins fort : « Que les astres apparaissent comme luminaires dans le firmament. » Étant donné, bien sûr, qu’ils existaient dans l’ombre depuis le commencement où Dieu créa « les cieux et la terre », mais que ce fut seulement à partir du quatrième jour, quand Dieu ordonna qu’ils déterminent les cycles astronomiques de notre système solaire et illuminent la terre dès que la masse aqueuse qui l’enveloppait se dissiperait, qu’ils devinrent visibles. Le Créateur voudrait-il nous enseigner que le développement des cieux en fonction de la terre fut graduel, tout comme celui de notre planète ? Peut-être…
En tous cas, le récit ne prétend pas spéculer sur la relation des astres (qui nous illuminent) avec le reste de l’univers. Son intention est de centrer tout le processus créatif sur la terre où l’homme vivra. Et s’il utilise la formule « grands luminaires », c’est pour montrer que les astres, adorés comme des dieux par les peuples voisins d’Israël, n’étaient que de simples œuvres de Dieu au service de l’homme.
En Conclusion
Reconnaissez l’autorité divine dans votre existence. Cela vous aidera à mieux organiser votre vie. Pour cela c’est la grâce de Dieu qui permet que nous voyions chaque matin la lumière du jour. Comme dit le psalmiste : « Par ta lumière nous voyons la lumière. » (Psaume 36.10).
Enfin, demandez à Dieu de vous aider à contempler aujourd’hui son amour à travers sa création. Vivez aujourd’hui pour édifier les autres et faire de ce monde un meilleur endroit où vivre. Souvenez-vous que si Dieu eut la faculté de créer le soleil, la lune et les étoiles, il détient aussi le pouvoir de résoudre n’importe quel genre de problème que vous rencontreriez aujourd’hui. Confiez-vous donc en lui !
Extrait du Livre Méditation
Quotidienne Dans Les Cieux….