Semaine du 10 au 17 Juin 2023
Esaïe 53 nous décrit les souffrances que Jésus a dû endurer à cause du péché. Mais cette description commence au V13 d’Esaïe 52. Les commentateurs bibliques déclarent que ce chapitre est le 4e chant du serviteur (Christ) dont le 1er commence à Es 42.1. Ce 4e chant révèle de façon bouleversante, quelle sera la « destinée » de ce serviteur, en butte à l’hostilité des humains. Il souligne les souffrances du Serviteur, mais de manière bien plus profonde et précise.
Ainsi dans Es 52.13, le prophète ne décrit pas tout de suite les souffrances, mais affirme au début et à la fin l’exaltation du Serviteur, « haute place, très élevé », dont écrit le prophète Esaïe.
Mais au V14, le prophète commence à décrire les souffrances du Serviteur nous voyons que ces souffrances ont défiguré son visage, et il devient méconnaissable.
Au V15, nous voyons que le monde le reconnaîtra, malgré son visage déformé, de même les rois et les nations connaîtront des choses sur Lui, grâce à son actes, et ses œuvres susciteront l’étonnement. Et Paul dans Rom 15.21, veut prolonger l’œuvre du Serviteur, en la proclamant et l’expliquant.
Voilà ce que nous pouvons dire de ces 3 versets d’Esaïe 52, et maintenant nous verrons Esaïe 53 dans sa totalité, qui sera divisé en 4 strophes.
ESAIE 53 :
- V 1- 3: Prophète souligne l’incrédulité d’Israël.
Ainsi au V2, nous voyons que le Serviteur est comparé à une pousse qui vient de sortir de terre, et ne porte pas encore de branches, ni de fruits. Elle justifie l’association des titres Serviteur et Germe que fera Zacharie 3.8.
Ainsi le prophète déclare qu’ayant commencé par mépriser son apparence insignifiante, il l’avait interprété comme le signe d’un abandon par Dieu, voir d’une preuve de culpabilité.
- V 4-6 : décrit le sens théologique de la souffrance du Sauveur.
En faite le V4, est repris dans Matt 8.17, qui a un lien avec le ministère de guérison de JC. Le Serviteur dans Es 53 prend sur lui les souffrances des hommes pour y mettre fin.
Ainsi au V5, il est dit qu’il a été « percés pour nos péchés », càd que le Serviteur prend la place du coupable, il prend sur Lui le châtiment (péché) qui doit tomber sur le pécheur et il leur donne la paix et la guérison des conséquences de leurs fautes. Ces versets sont repris dans 1 Pierre 2.24-25 concernant la mort de JC sur la croix.
De même au V6, le peuple dénonce les fautes du peuple, car au lieu de vivre dans la communion avec l’Eternel, il vivait selon leur envie, loin de l’Eternel. Et pour cela que le V6 termine en disant que « l’Eternel a fait retomber sur lui les fautes de nous tous ».
3. V 7–9: décrivent la mort et l’ensevelissement du Serviteur.
Le V7-8 sont repris dans Actes 8.32-33. Ainsi, dans cette description, nous voyons les souffrances dont JC ont fait face, devant les Grands Prêtres, Pilate et Hérode, JC garda le silence.
Or au V8, nous retrouvons le cadre judiciaire de la 2e strophe (V4-6). Il a été arrêté, jugé, supprimé (crucifié), mais personne ne se souciait de Lui. Personne n’était inquiet pour Lui.
En faite, nous voyons au V9 qu’il a été traité comme un coupable, un criminel, comme un homme qui s’est enrichi malhonnêtement, car il a été enseveli parmi les riches.
- V10 -12 : soulignent la glorification du Serviteur par l’Eternel, suite à son abaissement et sa souffrance.
Au V10, le prophète Esaïe souligne l’origine divine de la vocation, et de la passion du Serviteur. Il annonce une vie après la mort pour le serviteur, ce qui implique une résurrection qui atteste son innocence. Dans les écrits de sagesse, une descendance nombreuse et une grande longévité constituent le sort du juste (Job 42.13, 16).
De même au V11, il est dit qu’il s’agit d’une connaissance personnelle, qui trouve son équivalent dans la foi dont parle le Nouveau Testament. Le Serviteur a pu mourir en sacrifice expiatoire et substitutif pour d’autres (V4-6), et ainsi les délivrer de leur dette à l’égard de la Loi et de la justice divine, parce qu’il était lui-même juste. On a ici l’exposé de la doctrine de la Justification par la Foi placé par le Serviteur.
La résurrection du Serviteur lui permet d’appliquer lui-même les bénéfices de sa mort à ceux qui le connaissent, une idée reprise par Paul dans Rom 4.25.
Enfin au V12, nous voyons qu’il recevra une part avec les grands. Il évoque même me caractère volontaire du don de sa vie. Et la fin du V12 souligne à nouveau le sens de la mort du Serviteur.
Conclusion :
Esaïe 53 nous a décrit les souffrances du Serviteur, symbolisant les souffrances de JC. Mais Dieu donne un sens à ce chemin de souffrance. Parfaitement conscient des révoltes de son peuple, le Serviteur choisit par amour et par solidarité d’en supporter lui-même les conséquences, laissant à Dieu le jugement. Il a accepté d’être méprisé, condamné et mis à mort.
En voyant comment Dieu approuve et redonne la vie à celui qui se laisse ainsi humilier, ils discerneront le projet de Dieu : faire reconnaître la grandeur cachée de celui que l’on charge de tous les maux et qui intercède pour les pécheurs.
En faite, le Serviteur a été puni pour des crimes qui n’étaient pas les siens, et beaucoup de personnes ont été acquitté de leurs fautes.
Enfin, la souffrance du Serviteur prend un caractère tout à fait particulier, il offre sa propre vie comme en sacrifice de réconciliation. La Tradition chrétienne a vu dans le destin de ce serviteur une annonce des souffrances, dans la mort et résurrection du Christ.
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