Semaine du 14 au 20 Septembre 2024
La Présence de Dieu.
Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? » demanda Jésus, « Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres, Élie ; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes », répondirent ses disciples.
« Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? » (Mt 16.13-15)
Tout repose sur cette question de l’identité du Christ – y compris mon identité, la vôtre, et celle de tous les autres.
Pierre donna la bonne réponse : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. »
Jésus de Nazareth est entré dans ce monde en tant que fils humain, né d’une femme galiléenne ordinaire. Si vous l’aviez croisé sur une route poussiéreuse, vous ne l’auriez peut-être même pas remarqué. Jésus semblait être un homme ordinaire, mais il était bien plus que ça ! Il était le divin Fils de Dieu – « la Parole ». « Au commencement était la Parole [Jésus], et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. » (Jn 1.1-2)
Cette même Parole « a été faite chair, et elle a habité parmi nous » (Jn 1.14). C’est ainsi que Jésus, la Parole, a été appelé « Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous » (Mt 1.23). Ce n’est qu’à travers lui – vraiment Dieu et vraiment homme – que l’humanité a pu être réconciliée avec la Divinité, de sorte que les êtres humains puissent vivre avec Dieu pour toujours.
Mais nous ne sommes pas encore avec Dieu comme il l’avait prévu à l’origine, c’est-à-dire de la manière dont les premiers êtres humains jouissaient de sa compagnie en Éden avant le péché, lorsqu’il « parcourait le jardin vers le soir » (Gn 3.8). L’entrée du péché dans le monde a gravement perturbé la plénitude de la présence de Dieu parmi nous. Satan est devenu temporairement « le prince de ce monde » (fn 12,31 ; 14.30 ; 16.11) et dès lors, le mal, la souffrance et la mort ont fait partie de l’expérience humaine.
Mais Dieu a répondu par une grâce étonnante, promettant qu’un descendant d’Eve viendrait et écraserait la tête du serpent (Gn 3.15)-promesse annonçant que Christ endurerait l’ultime souffrance pour vaincre Satan et finalement éliminer le mal, afin que Dieu puisse être à nouveau avec nous dans la plénitude, à tout jamais.
LA PRÉSENCE DE DIEU : AU CŒUR MÊME DE LA FOI ADVENTISTE
Pour beaucoup, la présence de Dieu constitue le thème central des Écritures. La présence de Dieu est donc au cœur de la théologie et de l’identité adventistes, et intégrée dans notre nom même : adventiste du septième jour. « Adventiste » identifie notre foi en la seconde venue du Christ, après laquelle « nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Th 4.17). « Du septième jour » met l’accent sur le sabbat, le septième jour mis à part en vue de l’adoration et de la communion avec Dieu dans le repos, en souvenir de son œuvre créatrice (Ex 20.11) et rédemptrice (Dt 5.15).
De cette manière et de bien d’autres encore, la foi adventiste est liée à l’espérance d’une communion ininterrompue avec Dieu. Dans l’ensemble, le nom adventiste du septième jour souligne la présence de Dieu avec nous dans le « temps » (le don du sabbat) et la restauration finale de la présence personnelle de Dieu avec nous (la seconde venue).
À côté de cela, il y a le système du sanctuaire, par lequel Dieu se fraie un chemin pour être avec nous malgré les perturbations qu’entraîné le péché. Toute l’histoire de la rédemption tourne autour de la présence de Dieu, les œuvres d’expiation du Christ apportant l’accomplissement ultime des promesses de Dieu d’être avec son peuple.
Examinons brièvement ces trois piliers de la foi et de l’identité adventiste : le sabbat, le sanctuaire, et la seconde venue de Jésus.
LE DON DU SABBAT
Certains considèrent le sabbat comme un fardeau, alors que c’est tout le contraire : le sabbat est un don extraordinaire de la grâce ! Ce saint jour est un don de la présence de Dieu – un jour où nous pouvons nous reposer dans ses œuvres, de sorte que nous n’avons pas à travailler (le contraire d’une religion basée sur les œuvres). Comme l’explique Jacques Doukhan : « En obéissant au quatrième commandement, le croyant ne nie pas la valeur de la grâce, [mais] par l’obéissance à la loi de Dieu, il exprime sa foi en la grâce de Dieu ».
Le sabbat est un signe que Dieu sauve son peuple – Dieu sanctifie (rend saint) son peuple par son œuvre de grâce dans laquelle les croyants peuvent se reposer. C’est ce que Dieu proclame dans Ézéchiel 20.12 : « Je leur donnai aussi mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu’ils connussent que je suis l’Éternel qui les sanctifie. »
Le sabbat est donc le signe de l’identité du peuple de Dieu, de ceux qui lui appartiennent et qui sont sauvés par lui. En même temps, le sabbat rejette toute tentative de situer notre valeur ou notre identité dans notre productivité ou nos accomplissements, appelant les êtres humains à se reposer dans ce que Dieu a fait et fait encore.
Le sabbat est aussi un jour de délivrance, car il nous rappelle comment Dieu a sauvé Israël de l’esclavage en Egypte (voir Dt 5.15). Esaïe 58 replace le sabbat dans le contexte de la préoccupation de Dieu pour la justice. Il appelle le peuple de Dieu à « détacher les chaînes de la méchanceté, [à] dénouer les liens du joug, [à] renvoyer libres ceux qu’on écrase, et [à] rompre tout joug », à « partager [son] pain avec celui qui a faim et [à] ramener à la maison les pauvres sans abri », à vêtir celui qui est nu et à ne pas se détourner de ses frères et sœurs et de leurs besoins (Es 58.6,7, NES) – bref, le genre de choses que l’on reprochait à Jésus de faire le jour du sabbat (Mt 12 ; Jn 5 ; cf. Le 4.18, 19). Dans un chapitre sur le sabbat dans son livre Jésus-Christ, Ellen White a écrit notamment : « Toute religion dénaturée apprend à ses adeptes à ne pas se soucier des besoins, des souffrances et des droits de l’homme. »
À cet égard et à d’autres encore, le sabbat est un signe d’allégeance à Christ et à son royaume d’amour désintéressé et de justice – un signe contre les puissances de ce monde qui suivent le dragon, c’est-à-dire Satan (voir Ap 12-14). Le sabbat est aussi un temple dans le temps – un jour que Dieu réserve au repos et à la relation, un jour pour se réjouir dans l’amour de notre créateur et soutien.
Contrairement à notre monde obsédé par la réussite – ce qui favorise l’anxiété et l’épuisement – le sabbat nous offre un temps pour célébrer l’œuvre de Dieu pour nous au lieu de nous focaliser sur nos œuvres. Il nous offre un temps pour communier avec lui, pour apprécier ce qu’il a fait au lieu de courir après ce que nous pourrions nous efforcer de faire de nous-mêmes, un temps pour nous reposer en lui. À une époque où les gens sont de plus en plus seuls, occupés, anxieux et distraits, ce temps sacré est de plus en plus important,
Le sabbat offre, entre autres choses, un temps sacré pour une relation sans distraction avec Dieu et avec nos semblables. Quel don extraordinaire ! Jésus vous y invite : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Mt 11.28)
LA BONNE NOUVELLE DU SANCTUAIRE
Outre le sabbat – un temple dans le temps – il y a le sanctuaire. Le tabernacle et les temples terrestres préfiguraient le sanctuaire céleste dans lequel Christ intercède pour nous
en tant que Souverain sacrificateur (He 8.1, 2 ; 9.11, 12), afin de nous réconcilier éternellement avec Dieu.
Il s’agit là d’une excellente nouvelle ! Pourtant, nombreux sont ceux qui ne comprennent pas à quel point cette nouvelle est bonne.
À l’idée du sanctuaire, bon nombre pensent au jugement – et certainement pas en termes positifs. Il faut dire qu’à première vue, ça se comprend ! Personne n’aime à être jugé. Mais pour ceux qui ont besoin d’être délivrés, le jugement est, en fait, une très bonne chose – le moyen de l’amour désintéressé de l’Agneau pour vaincre et supplanter la voie cruelle et oppressive du dragon.
Imaginez un homme dans une salle d’audience, attendant le verdict Tout dépend de ce verdict. Sera-t-il bon ou mauvais ? C’est l’incertitude ! Il attend pendant ce qui lui semble être une éternité. Finalement, le verdict tombe. Coupable de tous les chefs d’accusation. L’auteur des faits est condamné à payer un dédommagement complet.
Cet homme est-il désemparé ou heureux ? Cela dépend s’il est le coupable, ou s’il est la victime du coupable, espérant désespérément être dédommagé.
Dans ce dernier cas, l’homme et sa famille sont soulagés. La justice a enfin été faite ! Ils vont récupérer ce qu’ils ont perdu. Le jugement a apporté la délivrance.
Dans les Écritures, le jugement est une chose merveilleuse : il apporte la justice et la délivrance aux victimes du mal. Ceux qui sont fidèles aux Écritures crient donc pour que Dieu rende son jugement. Ils n’essaient pas d’éviter le jugement, ou ne se demandent pas pourquoi Dieu le rend. Par contre, ils se demandent souvent pourquoi il ne le rend pas plus rapidement et de manière plus décisive.
Par le biais des services du sanctuaire, Dieu finira par rendre justice. Par eux, il justifie son caractère et fait l’expiation pour nous, nous réconciliant avec lui, afin que tous ceux qui désirent être sauvés puissent vivre avec lui pour toujours.
Cette merveilleuse nouvelle nous invite à réfléchir à notre position. Suivons-nous le dragon (Satan) et ses voies, ou la voie de l’Agneau de l’amour désintéressé ? Où est notre allégeance ? À qui nous identifions-nous ?
Si Christ n’intercédait pas pour nous, nous serions condamnés. Mais tout jugement a été remis à Christ (Jn 5.22). Il agit en tant qu’Avocat de tous ceux qui mettent leur foi en lui (1 Jn 2.1) – de tous ceux qui fondent leur identité sur lui en tant que Sauveur et Seigneur. Sans lui, on ne peut pas gagner. Mais avec lui, on ne peut pas perdre !
Le ministère de fésus en tant que Souverain sacrificateur apporte la réconciliation nécessaire à la pleine restauration de la présence personnelle de Dieu parmi toute la création. Le Créateur œuvre non seulement pour votre délivrance personnelle, mais aussi pour redresser tous les torts de l’univers, pour instaurer un royaume éternel d’amour désintéressé. Si vous l’invoquez, il vous sauvera. Il est suffisant. Comme l’a écrit Ellen G. White : « Vous [..,] sortirez complètement démuni de la tombe. Mais si vous avez Jésus, vous aurez toutes choses. Il est tout ce dont vous avez besoin pour rester debout au jour du Seigneur. Que vous faut-il de plus ? »
Le dragon et ses suppôts seront finalement condamnés, mais tous ceux qui se repentiront du mal et embrasseront l’amour désintéressé de Dieu seront pardonnes et purifiés (cf. l Jn 1.9). Et ce cri s’élèvera vers Dieu : « Tes voies sont justes et véritables, roi des nations !» et « tes jugements ont été manifestés » (Ap. 15.3, 4).
D’une manière que je ne peux pas même commencer à décrire ici, le système du sanctuaire illustre le magnifique amour du Christ, ainsi que son œuvre pour nous et en nous, laquelle consiste à nous racheter et à nous transformer afin que nous puissions être avec lui pour l’éternité.
LA BIENHEUREUSE ESPÉRANCE DU RETOUR DE JÉSUS
Ceci nous ramène à la bienheureuse espérance de la seconde venue de Jésus. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’étiquette « adventiste » nous identifie en tant qu’individus attendant avec impatience le retour de Jésus et s’y préparant avec ferveur.
Après le retour de Jésus, Dieu « habitera » à nouveau avec nous (Ap 21,3). C’est alors qu’il « essuiera toute larme de [nos] yeux ; il n’y aura plus ni mort, ni tristesse, ni cri. Il n’y aura plus de douleur, car les premières choses ont disparu »(Ap21.4).
Entre-temps, les adventistes sont chargés de proclamer le message des trois anges (Ap 14,6-12) dans le but d’aider le monde à se préparer au retour imminent du Christ – à se préparer à être à nouveau avec Dieu dans la plénitude. Le message des trois anges souligne, entre autres choses, que la voie du dragon – lequel tente, dans son égoïsme, de changer la loi de Dieu, d’imposer l’adoration et de dominer le monde – est diamétralement opposée à la voie de l’Agneau : l’amour désintéressé.
Lors de la seconde venue, la présence personnelle de Dieu avec nous sera enfin pleinement rétablie, ^histoire des Écritures est l’histoire de la quête de Dieu pour restaurer la plénitude de sa présence parmi nous, telle qu’il l’avait prévue à l’origine. Dieu désire tellement être avec nous que Christ s’est fait homme – « Dieu avec nous » dans la chair – et est mort pour nous.
En fin de compte, « le tabernacle de Dieu [sera] avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. a II n’y aura plus ni mal, ni souffrance, ni mort-à tout jamais (Ap 21.3-4; cf. 1 Co 2.9).
Le message adventiste est une merveilleuse théologie de la présence de Dieu, une théologie profondément imbriquée dans l’histoire de la rédemption, histoire dont le thème est Dieu avec nous. C’est un message de grande joie, d’espérance et d’amour – Dieu à nouveau avec nous pour toujours ! Nous devons non seulement présenter notre foi et l’enseigner comme une nouvelle aussi merveilleuse, mais aussi vivre et aimer en conséquence.
UNE IDENTITÉ ENRACINÉE EN CHRIST
Alors que nous attendons le retour de Jésus et nous y préparons, chacun d’entre nous doit répondre à la question suivante de Jésus : « Qui dites-vous que je suis ?» (Mt 16.15) Eh bien, qui dites-vous qu’il est ? La façon dont vous répondez à cette question ne concerne pas seulement son identité, mais aussi la vôtre. Que vous le reconnaissiez ou non, il est votre créateur, il est le Seigneur de tous et le seul nom par lequel nous pouvons être sauvés (Ac 4.12).
En tant que créature de Dieu, faite à son image, vous avez déjà une valeur incommensurable ! Par conséquent, Dieu vous invite à une relation toujours plus profonde avec lui. Si vous croyez en Christ, alors vous êtes en Christ par la foi – un enfant adoptif de Dieu, avec tous les droits d’héritage que cela implique (voir Rm 8.15-17). C’est là votre identité ultime. En tant qu’adventistes, notre foi est centrée sur la présence de Dieu – notre identité est liée à l’attente du retour de Jésus et à notre préparation à ce grand jour, car nous nous considérons comme morts au péché, mais vivants en Christ (Rm 6.11). En fin de compte, notre identité est enracinée en Christ, qui était, qui est et qui vient, par qui tout a été créé, qui a donné sa vie pour nous, qui est ressuscité des morts, qui exerce maintenant son ministère pour nous en tant que Souverain sacrificateur dans le sanctuaire céleste, et qui reviendra bientôt pour emmener avec lui tous ceux qui se confient en son nom, afin qu’ils soient avec Dieu pour l’éternité. Telle est notre identité : enfants de Dieu, enracinés en Christ, dans l’espérance. Puissions nous toujours nous rappeler qui nous sommes et vivre notre foi adventiste en conséquence !
Extrait de la Revue
Adventist World
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