Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la croix a pris les disciples de Jésus de court ? À plusieurs reprises, Jésus avait clairement dit à ses disciples qu’il devait « beaucoup souffrir (… et) être mis à mort » (Mt 16.21; voir aussi Mt 17.22-23 ; 2O.17-19). Comment les disciples ont-ils ignoré des avertissements aussi clairs ? Leurs oreilles étaient-elles fermées ?
Ne voulant pas croire que Jésus allait mourir. Os ont tout simplement résisté à l’idée (Mt 16.22-23 ; Mc 8.32-33). Après tout, ils aspiraient à ce que Jésus soit un roi terrestre ! Négligeant ou oubliant les prophéties ; ils ont passés à côté du Messie souffrant ; à côté du fait qu’en écrasant la tête du serpent, il serait blessé au talon (Gn 3.15 qu’il serait « retranché » (Dn 9.26), « blessé pour nos péchés » et « brisé pour nos iniquités » (Es 53.5). Ces passages allaient drastiquement à rencontre de ce qu’ils avaient toujours cru à propos du Messie – et peut-être plus important encore, à l’encontre de leur puissant désir de voir Jésus mater les Romains et établir un royaume terrestre. Bref, ils n’avaient pas « d’oreilles pour entendre » !
Alors, vous vous demandez peut-être comment avoir des « oreilles pour entendre » ce que Dieu dit à travers, sa Parole, la Bible. Comment peut-on étudier la Bible ; d’une manière qui la laisse parler d’elle-même ? Cet article présente quelques étapes simples et pratique pour étudier la Bible avec soin, après avoir cherché la direction du Saint-Esprit par la prière.
PRIEZ ET DEMANDEZ AU SAINT-ESPRIT DE VOUS GUIDER
La première étape consiste à aborder la Bible avec la bonne attitude, c’est-à-dire en demandant à Dieu de nousguider afin que nous puissions voix au-delà de notre propre inclinations et désirs. Demandez au Saint-Esprit de vous guider dans toute la vérité (Jn 16.13). En d’autres termes, demandez à Dieu d’ôter vos désirs et vos incompréhensions, et de vous donner des oreilles pour entendre.
Après sa résurrection, Jésus est apparu à deux disciples sur le chemin d’Emmaüs. « Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua toutes les Écritures ce qui le concernait. » (Lc 24.27) Écrasés par la déception et en quête de réponses, les disciples avaient désormais des oreilles pour entendre ce que les Écritures avaient à dire sur Jésus.
Nous devons, tout comme eux, être disposés, écouter Dieu à travers la Bible, à entendre « toutes les Écritures », même si certains passages contredisent nos croyances ou nos désirs. Ellen G. White écrit : Si Jésus était au milieu de nous aujourd’hui, il nous dirait ce qu’il a dit à ses disciples : « J’ai encore bien des choses à vous dire : mais elles sont maintenant au-dessus de votre portée. » (Jn 16.12, Synodale). Jésus désirait vivement ouvrir devant les esprits de ses disciples des vérités profondes et vivantes, mais il ne le pouvait pas, à cause de leur compréhension terrestre, obscure, déficiente. Ils ne pouvaient profiter de vérités grandes, glorieuses, solennelles. Par manque de croissance spirituelle on ferme sa porte aux riches rayons de la lumière émanant du Christ. Nous n’atteindrons jamais un moment où nous n’aurons pas besoin d’une lumière accrue. »
Souvent, les fausses interprétations des Écritures ne viennent pas de la tête, mais du cœur (voir 2 Th 2.10, 12 ; 2 Tm 4.1-4). Demandez donc à Dieu d’ouvrir votre cœur pour recevoir ses enseignements.
ANALYSEZ LE TEXTE
Comprendre un teste nécessite des efforts, y compris la lecture non seulement de textes individuels, mais aussi la lecture de textes individuels à la lumière d’autres textes qui les entourent.
Commencez par sélectionner un paragraphe – l’unité de compréhension de base dans la Bible. Les Bibles identifient parfois les paragraphes avec un espace supplémentaire entre les lignes, ou avec une indentation au début de la phrase. Dans fa plupart des cas, un chapitre de la Bible n’est pas la même chose qu’un paragraphe.
Ensuite, analysez le paragraphe selon les quatre étapes suivantes.
Premièrement, identifiez l’idée principale du paragraphe. Qu’est-ce que l’auteur essaie de dire ?
Deuxièmement, considère comment il développe cette idée. Quelle est la structure logique du paragraphe et la forme de ses affirmations ?
Troisièmement, identifiez les éléments historiques et culturels qui pourraient avoir un impact sur le sens du texte. Comment une meilleure compréhension de l’auteur, du public et des circonstances historiques pourrait-elle nous aider à mieux comprendre le passage ?
Quatrièmement, cherchez les mots importants. Y a-t-il des mots que nous devons mieux comprendre ?
Une fois ces quatre étapes franchies, lisez le même paragraphe dans deux ou plusieurs autres traductions (si possible).
EXPLOREZ LA STRUCTURE LITTÉRAIRE
Pour comprendre le rôle que joue le passage dans la transmission du message du livre et du message global des Écritures, nous devons comprendre la structure littéraire du livre dans lequel se trouve notre paragraphe. Si le message du paragraphe ne semble pas bien correspondre au message du livre, alors cela indique que nous n’avons pas interprété correctement le paragraphe.
Le paragraphe est une pièce de puzzle qui s’aligne avec les autres pièces des Écritures. Le problème des disciples, c’est qu’ils avaient manqué de croire tout ce que les prophètes avaient dit à propos de Jésus (Lc 24.25). Par exemple, si on veut comprendre l’instruction de Paul selon laquelle les femmes gardent le silence à l’église, on doit regarder d’autres versets qui parient des femmes dans l’église. En faisant ainsi, on constate que les conseils de Paul concernaient l’ordre pendant le culte et non le fait d’empêcher les femmes de parler (comparez 1 Corinthiens 14.34-35 avec 14.33, 40 ; Le 2.36 ; Act 21.9),
De bonnes Bibles d’étude et de bons commentaires bibliques fournissent des infos sur la structure et la fonction littéraires dans l’introduction de chaque livre de la Bible. Ces introductions décrivent le message du livre et la structure de ce message. Rappelons cependant que les commentaires et notes d’étude sont rédigés conformément aux hypothèses de leurs auteurs. Recherchez ceux qui ont une haute opinion des Écritures – qui croient que les Écritures sont la Parole inspirée de Dieu (2 Tm 3.16}. Et donnez toujours la priorité à ce que disent les Écritures elles-mêmes. Les écrits d’autrui peuvent vous aider à comprendre les enseignements de la Bible, mais ne doivent jamais être utilisés pour juger les enseignements de la Bible ou les remplacer.
CONSIDÉREZ LE GENRE
Ensuite, considérez le type d’écriture (le genre) d’un passage et le livre dans lequel il se trouve. S’agit-il d’un récit, d’une poésie, ou de quelque chose d’autre (par exemple, d’écrits sapientiaux ou prophétiques, ou d’une épître) ? Ce détail fait une grande différence dans la façon dont le passage doit être compris.
Par exemple, les récits tels que Genèse 1, ou 1 et 2 Samuel, décrivent des événements historiques. Mais en règle générale, ils ne nous disent pas exactement quelles leçons tirer de ces histoires. Abraham, Jacob et David ont eu plus d’une femme, mais la Bible n’approuve pas la polygamie. Au contraire, ces histoires décrivent simplement ce qui s’est passé avec précision. Nous devons examiner les conséquences de tels actes, décrites dans les livres eux-mêmes, pour comprendre la leçon et nous tourner vers d’autres enseignements clairs des Écritures sur l’idéal de Dieu (Gn 2.24).
Les épîtres (lettres) de la Bible, en revanche, proposent des leçons spécifiques, mais sont écrites pour un public spécifique et bien distinct (davantage d’infos à ce sujet ci-dessous). Par exemple, lorsque Paul a laissé Timothée comme pasteur à Éphèse (1 Tim 1.3), il lui a demandé de ne pas inscrire sur la liste des veuves assistées par l’Église celles âgées de moins de 60 ans, et a exprimé son désir que les jeunes veuves se marient et aient des enfants (1 Tim 5.9-16, SEM). À Corinthe, cependant, il a suggéré que les célibataires et les veuves ne se marient pas s’ils pouvaient l’éviter (1 Co 7.1-9). Paul ne se contredisait pas ; il parlait de circonstances historiques et culturelles différentes à Éphèse et à Corinthe.
Les passages poétiques utilisent un langage figuratif ou métaphorique pour imprimer un message dans nos esprits ; cependant, la poésie n’est pas censée être comprise littéralement. Lorsque Jésus parlait du feu éternel ou inextinguible qui détruirait les méchants, il faisait référence au langage poétique d’Es aïe 34.9-15. Ce passage parle de la destruction d’Édom comme d’un feu éternel qui a tout détruit pour toujours. Il est clair que le feu n’a pas duré éternellement puisque le passage dit aussi que des animaux et des oiseaux habiteraient dans ce pays.
EXPLOREZ LE CONTEXTE HISTORIQUE ET CULTUREL
II est important de comprendre les valeurs culturelles, les coutumes, les symboles et les pratiques pertinents à un passage pour en comprendre correctement la signification. Par exemple, on ne peut comprendre pleinement l’histoire du bon Samaritain si on oublie la restriction culturelle et légale interdisant aux prêtres de toucher le cadavre de quiconque, à l’exception de leurs plus proches parents (voir Lev 21.1-4). De même, on comprend mal la démarche de Ruth (voir Ruth 3.6-15) ou les instructions de Paul concernant le voile (1 Co 11.2-16) si on ne comprend pas d’abord les coutumes culturelles et légales de l’époque.
Vous pouvez en découvrir davantage sur le contexte historique et culturel d’un passage à partir d’un bon dictionnaire ou commentaire biblique. Cependant, donnez toujours la priorité à ce que la Bible enseigne sur l’histoire et la culture en rapport avec le passage.
Premièrement, il est essentiel d’interpréter le passage dans le contexte de l’histoire humaine. Par exemple, il nous faut comprendre les épîtres de Paul dans le contexte de l’histoire de l’Église dans les Actes, Nous ne comprendrons pas l’épître aux Galates si nous ne savons pas d’abord ce qui s’est passé au Concile de Jérusalem (Act 15). Nous ne pourrons pas comprendre correctement Daniel 8 et 9 indépendamment des prophéties de Jérémie. De même, Malachie sera mieux compris dans le contexte de la vie et du ministère de Néhémie.
Deuxièmement, il est essentiel d’interpréter le passage dans le contexte de l’histoire du salut. La meilleure façon de comprendre l’évolution des relations de Dieu avec l’humanité est de lire l’histoire racontée dans les Écritures. De merveilleux aperçus de cette histoire peuvent être trouvés dans les cinq volumes de la série « La grande controverse » d’Ellen White (Patriarches et prophètes, Prophètes et rois, Jésus-Christ, Conquérants pacifiques, et La Tragédie des siècles).
EXPLOREZ LA SIGNIFICATION DES MOTS IMPORTANTS DANS LE PASSAGE
Vous pouvez approfondir les mots importants d’un passage en utilisant une concordance ou une Bible numérique. Les concordances répertorient chaque utilisation d’un mot par un auteur biblique ou dans toute la Bible.
Comprendre comment les mots clés d’un passage sont utilisés dans d’autres parties de la Bible nous aide à mieux comprendre les concepts, les personnages ou les thèmes bibliques. Par exemple, une recherche sur le mot nous permet de découvrir que lorsque Jésus dit qu’il est « le bon Berger » (Jn 10.11), il prétend, indirectement être Yahvé, venant secourir ses brebis maltraitées et dispersées (Jn 10.11) (voir ps 23 ; 80.2 ; Jr 23 ; Ez 34),
De plus, quiconque parle plus d’une langue sait que les différentes langues n’ont souvent pas d’équivalant exactes pour certains mots. Par exemple, le mot grec « parfait », mais aussi « mûr », « adulte », et « initié ». Ainsi, « perfection » dans le Nouveau Testament ne signifie pas exactement la même chose qu’en français. Un bon commentaire peut vous aider à cet égard. Il existe sites Web gratuits qui donnent accès aux mots originaux de la Bible, lesquelles peuvent être utilisées même par ceux qui ne lisent pas ces langues.
LISEZ LA BIBLE AVEC D’AUTRES PERSONNES
Dieu nous demande de nous rassembler pour lire les Écritures et nous encourager les uns les autres (He : 3.13; 10.25; 1 Th 5.27; 1 Tm 4.13). Lire la Bible avec d autres personnes est important car cela nous aide à voir nos propres hypothèses et nos angles morts. En lisant ensemble les Écritures et en étudiant son texte pour en comprendre le sens, nous pouvons nous entraider en vue d’une compréhension biblique plus riche et plus profonde.
METTEZ EN PRATIQUE CE QUE VOUS AVEZ APPRIS
Enfin, l’obéissance est une étape importante dans la compréhension des Écritures, Jésus a dit que ceux qui choisissent de faire la volonté de Dieu connaîtront la vérité (Jn 7.17)
Ce fut le cas des disciples sur le chemin d’Emmaüs. Lorsqu’ils exhortèrent Jésus à rester avec eux, suggérant qu’ilsavaient accepté son message et qu’ils en voulaient davantage, « leurs yeux s’ouvrirent » et ils purent le reconnaitre (Lc 24.31). D’un autre côté, les Écritures expliquent que le défaut crucial de ceux qui seront séduits à la fin des temps ne sera pas le manque de connaissance, mais le manche d’amour de la vérité (voir 2 Th 2.9-12).
Le premier pas vers la tromperie n’est pas l’ignorance mais le manque de disposition à obéir, Jésus a comparé ceux qui entendent ses paroles et les mettent en pratique à un homme qui a bâti sa maison sur le roc. Lorsque la ploieest tombée, que les torrents sont venus et que les vents ont soufflé, sa maison a tenu bon. Mais il compare qui entendent ses paroles et ne les mettent pas à un homme qui a bâti sa maison sur le sable. Lorsque les vents des fausses doctrines et des faux enseignements venus, sa maison s’est effondrée (Mt 7.24-27).
En outre, Paul nous prévient qu’il « viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais ayant la démangeaison d’entendre des choses agréable ? Ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables » (2 Tm 4.3-4),
Plus nous mettrons en pratique ce que nous apprenons, plus nous comprendrons Dieu et l’aimerons. Un amour accru rendra possible une meilleure compréhension. En faisant l’expérience de la vérité de sa Parole, notre confiance dans le fait que sa Parole est vraie, et que ses promesses sont certaines, s’accroîtra. Et en faisant l’expérience de la bonté de la Parole de Dieu, nous ne voudrons pas – en fait, nous ne pourrons même pas – rester silencieux ! Tout comme les disciples d’Emmaüs.
Extrait de la Revue
Adventist World