ENFANTS, imaginez un instant que vous viviez à Bethléhem la nuit où Jésus est né. Qu’auriez- vous vu et entendu ?
Vous êtes là, toi et ton frère. La nuit est chaude. Vous êtes allongés sur le toit plat de la maison. Vos parents sont endormis, mais vous êtes éveillés, et vous regardez le ciel en essayant de compter les étoiles.
— Je n’ai jamais vu tant de monde dans notre ville, dis-tu.Je me demande combien de temps ils vont rester,.., dit ton frère.
— Jusqu’à ce que le recensement soit terminé, je pense. Le silence tombe. Puis tu dis :
— Je me demande..,
Quoi ?
— Tu te souviens de ce que père nous a dit dernièrement. Tu sais, au sujet de la venue du Messie. Il dit que le temps est presque arrivé et que les vieilles prophéties sont sur le point de se réaliser.
— Ne doit-il pas naître à Bethléhnn :
— Oui. Le prophète Michel le dit. Mais je me demande quand ?
Un nouveau silence. Puis, une exclamation :
— Regarde ! Là, dans Je ciel !
— Quoi ? Où ?
— Cette belle lumière, ce grand point brillant !
— Cela ressemble à une étoile. Elle est juste au-dessus de l’auberge. Non, au-dessus de l’étable, derrière l’auberge. Allons voir ! Doucement… N’éveillons personne !
Silencieusement, vous vous faufilez jusqu’en bas, traversez la route et marchez vers l’auberge. Vous vous arrêtez, car la lumière semble s’être déplacée jusqu’en dehors de la ville.
Vous passez en courant près des gardes qui veillent aux portes de la cité, et, à travers les champs, vous atteignez l’endroit où les bergers gardent leurs moutons durant la nuit.
Vous voyez un groupe d’hommes debout, stupéfaits, tandis qu’un être glorieux leur parle. Se pourrait-il que ce soit le Messie ? vous demandez-vous. Non, ce doit être un ange ? Vous l’entendez dire : « Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie ; c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. »
— As-tu entendu ? Il dit que le Messie est ici, qu’il vient de naître !
— Chut ! Ecoute ! L’ange parle de nouveau.
« Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche. »
A cet instant, une merveilleuse vision s’offre à vos yeux : une multitude d’anges resplendissants apparaissent — des milliers et des milliers — chantant tous ensemble : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre, bienveillance envers les hommes ».
Les cieux entiers sont inondés de lumière. II fait partout aussi clair qu’en plein jour. Vous pouvez voir les montagnes escarpées, les bergers frappés de crainte, les moutons tremblants, et toutes les maisons de Bethléhem.
« Gloire à Dieu ! Gloire à Dieu ! Gloire à Dieu dans les lieux Très hauts ! » La majestueuse musique semble s’envoler autour du monde et vers les étoiles : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts ! »
Puis, plus doucement ; « Paix sur la terre, bienveillance envers les hommes ! » Comme ils chantent avec tendresse et confiance ces derniers mots de leur ravissant hymne de louanges ! Il semble qu’il leur tarde de voir les hommes — en tous lieux — accueillir leur Sauveur les bras ouverts et faire de lui le Seigneur de leur vie.
Aussi soudainement qu’ils étaient arrivés, les anges disparaissent. L’obscurité recouvre à nouveau les champs et les collines. Vous regardez les bergers. Vous les entendez dire : « Allons jusqu’à Bethléhem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. »
« Allons-y tout de suite ! » s’exclament-ils tous. Et vous les voyez se précipiter vers la porte de la ville, trébuchant, dans leur hâte, sur les roches et dans les ronces, mais se relevant et se dépêchant, impatients de publier la grande nouvelle…
Vous courez derrière eux. Ils passent devant un homme somnolant près de l’auberge.
— Est-ce qu’un bébé est né par ici ce soir ? demande l’un des bergers.
— Oui, là-bas dans l’étable.
Ils continuent à courir. Il fait encore sombre, bien que l’aube commence à poindre. Les voici devant l’étable. Une faible lumière filtre à travers les fentes de la porte. Qu’entendent-ils ? Un bébé qui pleure ! Ce doit être l’endroit. Ils poussent la porte et regardent. Vous êtes juste derrière eux.
Dans le coin le plus éloigné, un homme est debout. A côté de lui, une jeune femme se repose sur un tas de paille. Près d’elle se trouve un bébé emmailloté.
Voici l’enfant dont l’ange a parlé, le Sauveur promis, le Christ, le Seigneur !
Avec respect, les bergers s’avancent dans l’étable. Joseph et Marie regardent avec étonneraient, se demandant ce que ces hommes, étranges et rudes, font là à cette heure avancée de la nuit. Sont-ils venus pour les mettre à la porte ? Oh, non !
L’un des bergers commence à expliquer. Ils étaient dans les champs, dit-il, gardant les troupeaux, quand soudain, ils virent un ange qui leur dit que cette nuit même le Messie naîtrait et qu’ils le trouveraient couché dans une crèche.
Les yeux de Marie s’illuminent. Elle comprend. Elle est heureuse- Maintenant elle est persuadée que Dieu ne les a pas oubliés.
Les bergers ne se lassent pas de raconter leur histoire, s’interrompant mutuellement pour ajouter un détail nouveau sur les événements de la nuit. Et à chaque instant ils se penchent vers le nouveau-né pour l’admirer.
A mesure qu’il leur paraît plus clair que cet enfant est vraiment le Messie depuis longtemps promis, le Fils du Dieu vivant, ils s’agenouillent à côté de la crèche ; ils sont les premiers adorateurs de Jésus.
Puis, silencieusement, ils disent « au revoir » à Joseph et à Marie et reprennent la route, tandis que le soleil se lève au-dessus des montagnes. Un jour nouveau commence pour Bethléhem et pour le monde.
C’est l’heure où les gens se réveillent ; quelques-uns soignent déjà leurs animaux. Ils regardent avec étonnement les bergers, ces hommes habillés grossièrement, qui, le visage rayonnant, louent et glorifient Dieu ! Avec empressement, les bergers arrêtent les passants et leur racontent les merveilles dont ils ont été les témoins la nuit passée.
— Vous dites que vous avez vu des anges ? leur demande quelqu’un. Des anges, ici, à Bethléhem ?
— Oui, vraiment, une multitude d’êtres célestes, louant Dieu et disant…
— C’est impossible !
— Les anges nous ont dit que le Messie était né.
— Le Messie, né ici la nuit dernière ! Oh, non ! Cela ne se peut pas.
— Mais certainement. C’est la vérité ! Il est dans cette étable, là-bas, derrière l’auberge.
« Tous ceux qui les entendirent furent dans l’étonnement de ce que leur disaient les bergers. »
Certains crurent leur histoire ; d’autres furent incrédules. Certains allèrent jusqu’à l’étable voir le Christ enfant ; d’autres n’en prirent même pas la peine. Ils laissèrent le plus grand événement de tous les âges passer près d’eux sans lui donner une seule pensée. Ils s’occupèrent de leurs besognes quotidiennes — nettoyer la maison, laver la vaisselle, nourrir les animaux, gagner de l’argent — tandis que celui qu’ils prétendaient désirer tellement était si près d’eux. Nous devons faire très attention de ne pas être occupés au point d’oublier la présence de Jésus tout près de nous.
Parmi ceux qui allèrent jusqu’à l’étable ce matin-là, quelques-uns ne virent qu’un bébé ordinaire, mais plusieurs virent Dieu. Il en sera toujours ainsi.
Quand vous regardez à lui, qui voyez-vous ?
Extrait du livre Belle Histoire de Bible
Voir pour plus de renseignement