En résumé de la méditation précédente, le silence de Jésus face à Hérode fut l’expression d’un acte de jugement : il jugeait sa frivolité, son irrévérence envers les choses saintes. II jugeait son rejet de la vérité que lui avait présentée le meilleur de ses prophètes, Jean Baptiste. Il jugeait sa sensualité et sa cruauté en tuant le serviteur de Dieu. Il jugeait sa conscience insensible, coupable, incapable de repentante. Oui, Jésus garda beaucoup de silences dans les scènes de la Passion parce que « lorsqu’il n’y a pas d’oreilles pour écouter. Jésus n’a pas de lèvres ou de bouche pour parler ».
Ainsi nous continuons notre réflexion sur ce thème de la Semaine Pascale. Pour cela lisons le texte suivant :
Matt 27.17 : « Comme ils étaient rassemblés. Pilote leur dit : Lequel voulez-vous que je relâche, Jésus Barabbas, ou Jésus qu’on appelle le Christ ? »
De tous les contrastes des scènes de la Passion, le plus surprenant et significatif est, sans nul doute, le récit de Christ et Barabbas. Qui était Barabbas ? Réunissant toutes les donnés bibliques, nous savons qu’il était un prisonnier célèbre qui, selon certains manuscrits anciens, s’appelait Jésus Barabbas. C’était un bandit et un assassin. Ellen White ajoute : « Cet homme s’était donné pour le Messie. Il se faisait fort d’établir un ordre nouveau en faisant triompher la justice dans le monde. Sous le couvert de l’enthousiasme religieux c’était un scélérat endurci qui s’acharnait à commettre des actes de rébellion et de cruauté. » (Jésus-Christ, p. 735)
Pilate voulut utiliser l’énorme contraste moral et humain existant entre Christ et Barabbas pour réveiller chez le peuple le sens de la justice et susciter sa sympathie pour Jésus : « Lequel voulez-vous que je relâche. Jésus Barabbas. ou Jésus qu’on appelle le Christ ? » La réponse paraissait évidente, mais Pilate se trompait : « Les grands prêtres et les anciens persuadèrent les foules de demander Barabbas et de faire disparaître Jésus » (Mt 27.20) et la réponse du peuple fut de choisir Barabbas. Quand Pilate voulut intercéder à nouveau pour Jésus, ils élevèrent à nouveau la voix, criant : « Qu’il soit crucifié ! »
Quel fut le processus psychologique de cette absurde, inique, injuste, infâme et cruelle réponse ? C’est au travers de la conscience, illuminée et éclairée par l’Esprit Saint, que Dieu nous révèle sa volonté et nous convainc. Cependant, les leadeurs religieux de Jérusalem avaient fermé leur conscience par trois actions lamentables : premièrement, ils avaient condamné Jésus à mort avant de l’avoir jugé ; deuxièmement, ils avaient manigancé toute une série d’intrigues pour mettre à exécution leurs plans ; troisièmement, ils avaient manipulé le peuple pour qu’il demande la libération de Barabbas, ils insinuèrent même à Pilate par des menaces voilées qu’ils le dénonceraient à César s’il le relâchait.
Quand la conscience s’annihile, les passions se déchainent. on peut commettre les actes les plus affreux et choisir les options les plus absurdes. Pour cela, quand nous avons besoin de choisir entre Christ et « Barabbas », nous sommes complètement sûrs de qui nous viendra une conscience propre et éclairée.
En faite, choisir entre Jésus et Barabbas nous entraine à poser cette question, que faire de Jésus ? Voilà la réponse faite par le peuple :
« Pilote demanda : Que ferai-je donc de Jésus, celui qu’on appelle le Christ ‘.’ Tous répondirent : Qu’il soit crucifié.’ » (Matthieu 27.22)
De tous les interlocuteurs de Jésus dans les scènes de la Passion, Pilate fut celui qui dialogua le plus longtemps avec lui. Jean consigna ce dialogue. Devant la surprise du choix du peuple pour la libération de Barabbas, Pilate formula une question dont la réponse fut exprimée de façon très distincte par chacun des protagonistes de la Passion : « Que ferai-je donc de Jésus, celui qu’on appelle le Christ ? » Aujourd’hui encore, l’humanité entend la même question et y répond avec ferveur et foi, ou avec indifférence et dédain.
Comment Pilate répondit-il à sa propre question ? Quel fut son péché le plus grave ? En tant que gouverneur romain, il avait entendu parler de Jésus, de ses guérisons. de ses discours et de son opposition aux autorités religieuses. Il est possible qu’avec une certaine curiosité et admiration, il le considérait, sans l’avoir vu, comme un exceptionnel maître juif. Pour Pilate, Jésus n’était pas un agitateur dangereux. La troupe sous la conduite d’un tribun qui, avec son autorisation, accompagna les gardes qui l’arrêtèrent, n’eut pas à intervenir, il ne se produit pas non plus de tumulte ou de désordre public, comme les autorités juives l’avaient prédit.
Durant le procès, il fallut peu de minutes pour que le gouverneur se rende compte de la dignité, la majesté, la sérénité et la grandeur de cet Homme. En un moment, son épouse, Claudia Procula, sans respecter le statut romain qui interdisait d’interférer dans un procès judiciaire, envoya un message à Pilate : « Ne te mêle pas de l’affaire de ce Juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en rêve à cause de lui. » (Mt 27.19) Pour un instant, la mort de Jésus sur la croix dépendit du rêve d’une femme romaine, mais elle ne fut pas entendue.
Pilate voulait libérer Jésus de la mort, mais il voulait aussi satisfaire le peuple (Mc 15.15). Selon Luc, à quatre reprises il déclara Jésus innocent et, selon Matthieu, à deux reprises Jésus fut nommé juste. Pilate essaya de se désintéresser de ce procès et le remit à Hérode. Mais il ordonna de le fouetter. Et, finalement, il ne put ou ne voulut résoudre le dilemme entre la justice et la pression du peuple et, s’en lavant les mains, il livra Jésus pour qu’il soit crucifié.
Or en désignant Jésus comme étant l’Homme par excellence, Pilate nous montre qu’il n’avait aucun pouvoir pour le condamner, mais il respecta la décision du peuple même si c’était contraire à la sienne. « Voici l’Homme », tel fut sa réponse.
« Jésus sortit donc, portant la couronne à ‘épines et le vêlement de pourpre. Et Pilote leur dit : Voici l’homme ! » (Jean 19.5)
Après avoir été fouetté, Jésus fut humilié par les soldats romains qui le revêtirent d’un manteau de pourpre, lui posèrent une couronne d’épines sur les tempes, un bâton dans la main droite et passant devant lui, genoux à terre, ils s’en moquèrent en lui disant : « Bonjour, roi des Juifs ! ». De plus, ils lui crachèrent au visage, le frappèrent à la tête avec un bâton et le giflèrent. Ainsi fut-il présenté à nouveau au peuple. Cependant, malgré la torture, son visage reflétait toujours la miséricorde : « Le Sauveur n’offrait pas à ses ennemis la vue d’un visage troublé. Chacun de ses traits traduisait la bonté, la résignation et la plus tendre pitié à l’égard de ses bourreaux. […] Quelques-uns des spectateurs ne pouvaient retenir leurs larmes. Leurs cœurs se remplissaient de sympathie pour Jésus. I) n’était pas jusqu’aux, prêtres et aux chefs qui ne fussent convaincus que le Christ était vraiment ce qu’il déclarait être. » (Ellen White, Jésus Christ, p.738) Pilate, affirmant à nouveau l’innocence de Jésus, le présenta en disant : « Voici l’homme ! »
Pourquoi le gouverneur romain utilisa-t-il cette phrase pour se référer à Jésus ? Nous ne le savons pas. Cependant, il prononça une grande vérité, puisque Jésus était le Verbe de Dieu qui s’était fait homme pour sauver la race humaine. Grâce à cela, il devint le représentant de toute l’humanité devant Dieu, prenant sur lui ses péchés et mourant pour eux sur la croix du Calvaire. Cet acte démontre l’énorme valeur que chaque humain a pour Jésus, peu importe la couleur de sa peau, sa nationalité ou sa religion. Il nous aima et donna sa vie pour nous avant que nous ne croyions en lui : « Or voici comment Dieu, lui, met en évidence son amour pour nous : le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. » (Rm 5.8)
Les leaders juifs, convaincus que Jésus était ce qu’ils affirmaient être, criaient toujours avec plus de force : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Cette rencontre avec les prêtres et les anciens d’Israël signifia l’effondrement, la rupture définitive du Messie avec le peuple de la promesse. Dans sa présentation aux juifs par Pilate, Jésus en vient à être le Messie, l’Homme, le Rédempteur et Sauveur de toute l’humanité qu’il représentait.
Ainsi en Cherchant Jésus, Pilate présente Jésus comme « l’Homme » qui peut vous aider à surmonter n’importe quel obstacle ! Et comme il y a un Dieu dans les cieux… quand c’est à vous de vous charger de votre croix au côté de Jésus-Christ, c’est un privilège. Tel fut le privilège de Simon de Cyrène.
« Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon, de Cyrène, qui venait de la campagne, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus. » (Luc 23.26)
La croix des condamnés se composait de deux bois : le vertical, d’environ trois mètres de hauteur, qui s’introduisait dans un trou sur le lieu de la crucifixion ; et l’horizontal, appelé patibulum, qui devait être porté par le condamné jusqu’au lieu du supplice, Jésus seul ne put porter ce bois qu’une courte distance du chemin de croix, affaibli par la cruelle flagellation, sans avoir mangé et épuisé après une longue nuit d’angoisse à Gethsémané. Qui porterait la croix d’un condamné ? Comme c’était une ignominie, personne n’était disposé à se charger d’une croix.
Simon de Cyrène passait par là et croisa le chemin de ce cortège funèbre. Il vit Jésus couronné d’épines, le visage ensanglanté et défaillant à terre ; il sentit de la compassion, s’arrêta, protesta et les soldats l’obligèrent à porter la croix. Les Évangiles ne précisent pas si Jésus et Simon échangèrent quelques mots mais, sans aucun doute, ils se sont regardés. Sûrement, le regard de Christ fut un regard de gratitude humaine et de compassion divine, un regard d’un irrésistible appel.
Suivant l’exemple du bon samaritain de la parabole, Simon de Cyrène s’apitoya sur Jésus, il ne resta pas neutre, il n’eut pas peur de prendre position en faveur de Jésus, et cette rencontre Rit pour lui providentielle. Cet homme porta la croix de Christ jusqu’à Golgotha. Mais en arrivant au Calvaire, Simon de Cyrène ne fut pas crucifié sur celle-ci. Cette mort, ce sacrifice était uniquement réservé au Fils de Dieu.
Que signifie l’histoire de cet homme portant la croix de Christ et marchant derrière lui ? Que signifie-t-elle pour nous croyants ? Simon de Cyrène est le prototype de l’homme pécheur. Chargé d’une croix, Simon s’apparente à un condamné à mort sur le chemin du supplice, mais il ne meurt pas : Christ mourut à sa place. De même, la croix de Simon est la croix de la souffrance humaine. Les douleurs, les angoisses, les tragédies humaines, sont représentées par la croix du Cyrénéen, dont la libération se passe quand Jésus donne sa vie pour nous. Simon et sa croix personnifient aussi les croyants et disciples de Christ qui acceptent des charges et sacrifices, qui affrontent l’opprobre et la honte pour porter la croix du Sauveur dans ce monde. Et Christ devant, Simon, chargé d’une croix, derrière, le chemin du Calvaire est un emblème de l’union de l’humain et du divin dans le plan du salut.
Enfin, la croix du Christ et ses souffrances signifiaient, premièrement, l’accomplissement de beaucoup de prophéties de l’Ancien Testament : « Parce qu’il s’est livré lui-même par la mort, et qu’il a été compté parmi les transgresseurs – alors qu’il a porté les péchés d’une multitude et qu’il est intervenu pour les transgresseurs. » (Es 53.12. Voir Lc 23.33-34) ; « Ils me lacèrent les bras et les jambes. […] ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort sa tunique » (Ps 22.17, 19. Voir Mt 27.35) ; « Ils mettent du poison dans ma nourriture, et, pour apaiser ma soif, ils me font boire du vinaigre. » (Ps 69.22. Voir Mt 27.24, 28)
La croix du Christ fut aussi un témoignage vivant du pardon divin. Jésus n’invoqua aucune malédiction ou vengeance contre les soldats, les prêtres et les Pharisiens qui l’assassinaient. La croix du Calvaire confronta, pour la dernière fois, Christ à Satan. Elle fut l’expression de la frénésie satanique contre le Fils de Dieu, l’apogée de sa rébellion et opposition au Créateur, Elle fut, à la fois, la confirmation de sa ruine et sa défaite définitive.
Mais la croix de Christ, ses souffrances et sa mort, furent aussi une opportunité finale de repentir, de conversion et de foi pour le bon larron qui mourrait à ses côtés. La servante du Seigneur dit : « En ce Jésus, meurtri, attaché à la croix, objet des moqueries, il reconnaît l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. […] » Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. » […] Quelle joie, pour le Sauveur, d’entendre le malfaiteur mourant manifester sa foi et son amour! » (Ellen White, Jésus-Christ, p. 754) Et la réponse de Christ ne se fit pas attendre : « Amen, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Lc 23.43) Par ces paroles, Christ signifie que la croix est garantie, promesse, gage de vie éternelle, à ce moment, maintenant, et toujours.
En Conclusion,
Aujourd’hui c’est votre opportunité de choisir Jésus. Faites-le et décidez de vivre votre vie pour honorer son nom. Le péché le plus grave de Pilate ne fut pas ce qu’il fit, mais ce qu’il ne fit pas : il ne libéra pas Jésus sachant qu’il était innocent, par peur de perdre sa position, Et bien qu’il déclara « Voici l’homme ! », c’est-à-dire, l’homme par excellence, il n’en fit pas son Sauveur personnel. Et vous. Que faites-vous de Jésus aujourd’hui ? Votre réponse est très importante.
Or voici des questions qu’on devrait se poser : Éprouvez-vous de graves difficultés que vous ne pouvez affronter ? Les pressions de la vie vous accablent-elles ? Vivez-vous de grandes confusions ?
Cherchez Jésus ! Voici l’Homme qui peut vous aider à surmonter n’importe quel obstacle !
Ainsi parce qu’il y a un Dieu dans les cieux… quand c’est à vous de vous charger de votre croix au côté de Jésus-Christ, c’est un privilège. Au bout du chemin une grande récompense vous attend.
Enfin remerciez aujourd’hui Dieu du don béni de Jésus !
Extrait du Livre
Méditation Quotidienne
Il y a Dans Les Cieux….