Le Sauveur se penche avec une tendresse et une pitié inexprimables sur ceux qu’il a rachetés par son sang, et il leur dit: “Veux-tu être guéri?” Il vous ordonne de vous lever pour jouir de la santé et de la paix. N’attendez pas de sentir que vous êtes guéris. Croyez à la Parole du Sauveur. Placez votre volonté du côté du Christ. Décidez de le servir: en agissant d’après sa Parole, vous recevrez des forces. Quelle que soit la mauvaise habitude, la passion maîtresse qui depuis longtemps enchaîne votre âme et votre corps, le Christ est capable de vous délivrer et il désire le faire. Il communiquera sa vie à l’âme morte par ses péchés. Il délivrera celle qui est captive de sa faiblesse et de son malheur et qui gémit dans les chaînes du péché.
Ainsi ceux qui cheminent sur la route étroite s’entretiennent de la joie et du bonheur qu’ils éprouveront à la fin du voyage. Si leurs visages sont souvent tristes, ils rayonnent souvent aussi d’une joie sainte. Ils ne s’habillent, ne parlent, ni n’agissent comme ceux qui sont sur l’autre route. Un modèle leur a été donné. Un homme de douleur, habitué à la souffrance, a ouvert cette route et l’a parcourue jusqu’au bout. C’est un réconfort et un encouragement pour ceux qui viennent après lui de voir la trace de ses pas. En la suivant, ils marcheront sûrement, comme lui-même a marché.
Sur la route large, chacun s’occupe de sa propre personne, de ses vêtements, des plaisirs du moment. On se laisse aller à une franche hilarité, sans penser à la fin du voyage, à la destruction certaine qui approche un peu plus chaque jour. Avec une folle insouciance, on va toujours plus vite. Combien cela me parut terrible!
J’en ai vu beaucoup, sur cette large route, qui avaient ces mots écrits sur eux: “Morts au monde. La fin de toutes choses est proche. Vous aussi, soyez prêts.” Ils avaient la même apparence de vanité que ceux qui les entouraient, mais je remarquai une ombre de tristesse sur leur visage. Leurs propos étaient tout à fait semblables à ceux des personnes gaies et insouciantes qui les entouraient; mais à l’occasion, ils montraient avec un air de grande satisfaction les lettres qui étaient peintes sur leurs habits, invitant les autres à les avoir aussi. Ils étaient sur la route large, tout en professant faire partie du nombre de ceux qui cheminent sur la route étroite. Ceux qui les accompagnaient leur disaient: “Il n’y a pas de différence entre nous. Nous sommes semblables dans nos vêtements, nos paroles et nos actes.” —
J’ai vu à quel point certains observateurs du sabbat se conforment au monde. Par là, ils déshonorent leur profession de foi, ils sont un opprobre pour la cause de Dieu. Ils infligent un démenti à leur religion. Ils s’imaginent n’être pas du monde, mais ils s’en rapprochent tellement par le vêtement, par la conversation et par les actes, qu’en réalité il n’y a pas de différence. Je les ai vus occupés à orner leur pauvre corps mortel, que le doigt de Dieu peut toucher à chaque instant, les jetant sur un lit de souffrance. Quand surviendra le dernier moment, une angoisse mortelle secouera leur corps et cette grave question se posera: “Suis-je prêt à mourir? Prêt à paraître en jugement devant Dieu, à passer la grande revue?”
Demandez-leur, alors, s’ils songent encore à orner leur corps; s’ils ont la moindre idée de ce que veut dire se préparer pour paraître devant Dieu, ils vous diront que s’ils pouvaient retourner en arrière et recommencer leur vie, ils se corrigeraient, évitant les folies du monde, ses vanités, son orgueil, et donneraient à tous un exemple de modestie dans le vêtement. Ils vivraient à la gloire de Dieu.
Pourquoi trouve-t-on si difficile de vivre dans l’humilité et le renoncement? C’est que l’on n’est pas encore mort au monde. On croit être mort, et l’on vit encore. Nombreux sont ceux qui soupirent après les poireaux et les oignons d’Egypte. On prétend aller au ciel tout en imitant autant que possible le monde dans le vêtement et la conduite. C’est vouloir entrer par une autre porte, au lieu d’entrer par la porte étroite et de suivre le sentier étroit….
A cela il n’y a pas d’excuse. Il en est qui s’habillent comme le monde pour avoir de l’influence. C’est commettre une erreur triste et fatale. Veut-on exercer une influence vraiment salutaire, que l’on se conforme à sa profession de foi, que l’on prouve sa foi par des œuvres de justice, que l’on montre toute la différence qui existe entre les chrétiens et le monde. J’ai vu que les paroles, le vêtement et les actes devraient parler en faveur de Dieu. Alors tous ressentiraient une sainte influence, et verraient que ces chrétiens ont été avec Jésus. Les incrédules verraient une sainte influence se dégager de la vérité que nous professons; ils verraient comment le caractère d’un homme ou d’une femme qui croit au retour du Christ est affecté par cette croyance. Voulez-vous exercer une influence en faveur de la vérité? mettez-la en pratique, imitant ainsi votre humble Modèle.
J’ai vu que Dieu déteste l’orgueil: tous les orgueilleux et les méchants seront comme de l’étoupe; le jour qui vient les consumera. J’ai vu que le message du troisième ange doit encore agir comme un levain sur bien des cœurs professant de croire, afin de les purifier de l’orgueil, de l’égoïsme, de l’avarice, de l’amour du monde.
Jésus vient: trouvera-t-il un peuple qui se conforme au monde? Le reconnaîtra-t-il comme celui qu’il a purifié? Sûrement pas. Seuls les purs et les saints seront reconnus comme siens. Il ne reconnaîtra comme lui appartenant que ceux qui auront été purifiés et blanchis par les épreuves, et qui se seront tenus éloignés du monde, sans souillure.
J’ai éprouvé une profonde angoisse en constatant le fait terrifiant que le peuple de Dieu se conforme au monde et que seul le nom distingue des incrédules beaucoup parmi ceux qui font profession de suivre le doux et humble Jésus. J’ai vu que cela blesse Jésus et le couvre de honte. Alors qu’avec douleur il voyait le prétendu peuple de Dieu aimant le monde, partageant son esprit et suivant ses modes, l’ange s’écriait: “Séparez-vous! Séparez-vous ! De peur qu’il ne vous donne votre portion avec les hypocrites et les incrédules, hors de la cité. Votre profession de foi ne fera qu’accroître votre détresse; votre châtiment sera d’autant plus grand que vous connaissiez sa volonté, mais ne l’avez pas faite.”
Par leur légèreté, leurs plaisanteries, leur frivolité, ceux qui professent croire au message du troisième ange font souvent du tort à la cause de Dieu. Il m’a été montré que ce mal est très répandu dans nos rangs. J’ai vu qu’il y a lieu de s’humilier devant le Seigneur. L’Israël de Dieu devrait déchirer son cœur et non son vêtement. Rien de plus rare qu’une simplicité enfantine; on recherche l’approbation humaine plus qu’on ne redoute le déplaisir de Dieu.
L’ange dit: “Ramenez votre cœur à l’ordre, de peur qu’il ne vous visite par ses jugements, et que, le fil fragile de votre vie étant brisé, vous ne soyez déposés dans la tombe, sans défense, avant d’être prêts. Ou alors, si votre vie est conservée, et que vous ne fassiez pas la paix avec Dieu, en vous arrachant au monde, vos cœurs endurcis s’appuyant sur un étai trompeur, une préparation factice, quand vous vous rendrez compte de votre erreur, ce sera trop tard pour chercher une espérance fondée.”
En faite le Christ nous demande de faire notre examen de conscience. Etablissons soigneusement notre bilan, et mettons Jésus sur l’un des plateaux de la balance, c’està-dire les trésors éternels, la vie, la vérité, la joie des âmes rachetées; et sur l’autre, tous les attraits que peut nous offrir le monde. D’un côté mettez la perte de votre âme et de celles pour lesquelles vous auriez pu travailler; de l’autre, pour vous et pour elles, une vie qui se mesure sur celle de Dieu. Pesez pour le temps et l’éternité. Tandis que vous ferez cela, écoutez la voix du Christ qui vous dit: “Que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme?”
Dieu veut que nous portions toute notre attention sur les réalités célestes et non sur les choses terrestres. Il nous donne l’occasion de faire un placement à la banque du ciel, il n’a de cesse qu’il n’ait exalté nos aspirations les plus nobles et mis en lieu sûr nos plus chers trésors. C’est lui qui déclare: “Je rendrai les hommes plus rares que l’or fin, je les rendrai plus rares que l’or d’Ophir.” Quand les richesses que gâte la rouille et que la teigne ronge et dévore n’auront plus aucune valeur, les disciples du Christ se réjouiront dans la possession des richesses indestructibles du ciel.
Or “Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu’un héros, et celui qui est maître de lui-même que celui qui prend des villes.” Il a remporté la victoire sur son moi, l’ennemi le plus formidable avec lequel l’homme ait à compter.
La preuve la plus évidente d’une noblesse chrétienne c’est la maîtrise de soi-même. Seuls les héros de Dieu savent rester calmes sous une pluie d’injures.
Gouverner son esprit, c’est se discipliner soi-même; c’est résister au mal; c’est régler chacune de ses paroles et chacun de ses actes d’après la sublime règle de justice que Dieu nous a donnée. Celui qui a appris à gouverner son esprit, saura s’élever au-dessus des manques d’égards, des rebuffades, des vexations auxquels il est exposé tous les jours, et qui cesseront, dès lors, de l’assombrir.
Dieu veut assurer la domination, dans la vie des êtres humains, du pouvoir royal d’une raison sanctifiée, dirigée par la grâce divine. Ce pouvoir est en possession de celui qui sait gouverner son esprit. Le caractère des enfants et des jeunes gens est très impressionnable. C’est à cet âge qu’il faut acquérir l’habitude de se maîtriser. Des influences qui auront des résultats éternels s’exercent au foyer, autour de la table familiale. Mieux que tous les dons naturels, les habitudes contractées au cours des premières années décideront de la victoire ou de la défaite dans la bataille de la vie.
Il n’est pas d’erreur, peut-être, que jeunes et vieux soient plus enclins à excuser dans leur conduite que des paroles impatientes. Ils se contentent de dire, pour leur justification: “Je n’ai pas réfléchi, je n’avais pas l’intention de dire cela.” Mais la Parole de Dieu est d’un autre avis. L’Ecriture dit: “Si tu vois un homme irréfléchi dans ses paroles, il y a plus à espérer d’un insensé que de lui.” “Comme une ville forcée et sans murailles, ainsi est l’homme qui n’est pas maître de lui-même.”
La plupart des ennuis de la vie, des peines de cœur et des colères sont dus à un tempérament irritable. Par des paroles promptes, emportées, prononcées à la légère, on peut faire, en un instant, un tort qu’une vie de repentir ne pourra effacer. Que de cœurs brisés, que d’amitiés perdues, que de vies ruinées par les paroles dures et emportées de ceux qui auraient pu faire tant de bien! Le surmenage entraîne parfois l’irritabilité. Mais le Seigneur ne nous contraint pas à des mouvements précipités et compliqués. Beaucoup se chargent de fardeaux que le tendre Père céleste ne leur avait jamais destinés. Des devoirs qu’il n’a jamais songé à nous assigner se suivent en une rapide succession. Dieu veut nous faire comprendre que ce n’est pas glorifier son nom que de se charger de fardeaux trop lourds, qui fatiguent notre cœur et notre cerveau, nous rendant de mauvaise humeur, colériques et grondeurs. Contentons-nous des responsabilités que le Seigneur place sur nous, nous confiant en lui, gardant des cœurs purs, débonnaires et pleins de sympathie.
Aucune tentation ne doit servir d’excuse à un acte coupable. Satan exulte quand il entend ceux qui font profession d’être disciples du Christ chercher à justifier leurs défauts de caractère. C’est ainsi qu’on se trouve conduit à pécher. Le péché n’a aucune excuse. Un tempérament sanctifié, une vie semblable à celle du Christ sont accessibles à tout enfant de Dieu qui se repent et qui croit.
En faite Le Seigneur nous fait connaître sa volonté de trois manières….
Dieu nous révèle sa volonté par sa Parole, les saintes Ecritures.
Sa voix se fait aussi entendre par les actes de la Providence; nous saurons la reconnaître si nous restons unis à lui, nous abstenant de suivre nos propres voies, d’agir à notre guise, d’obéir aux suggestions d’un cœur non sanctifié, ce qui aurait pour effet de nous ôter le discernement des choses éternelles et de nous faire échanger la voix de Satan pour la voix de Dieu.
Dieu fait entendre sa voix par les appels de son Saint-Esprit, produisant sur nos cœurs une impression qui se manifestera dans la formation du caractère.
Si vous êtes dans l’incertitude sur un sujet quelconque, commencez par interroger les Ecritures. Si vraiment vous êtes initiés à la vie de la foi, vous vous êtes donnés au Seigneur pour lui appartenir entièrement, et il s’est emparé de vous pour vous façonner selon son dessein, et faire de vous des vases d’honneur. Soyez animés d’un sincère désir de vous montrer souples entre ses mains, le suivant partout où il vous appelle à passer. Dès lors, vous vous abandonnez à lui pour qu’il réalise sa volonté à votre égard, en même temps que vous coopérez à votre propre salut, avec crainte et tremblement.
Ainsi Jésus s’était dépouillé de lui-même au point que le moi n’apparaissait jamais dans ses actions. Il subordonnait toutes choses à la volonté de son Père. A la fin de sa mission terrestre il pouvait dire: “Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire.” Et voici l’exhortation qu’il nous adresse: “Recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur. “Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même. Le moi doit être détrôné et ne plus dominer l’âme.
Celui qui contemple le Christ dans son renoncement et son humilité sera obligé de répéter les paroles de Daniel lorsqu’il aperçut quelqu’un ayant l’apparence du Fils de l’homme: “Mon visage changea de couleur et fut décomposé.” … La nature humaine cherche toujours à se mettre en avant et à surpasser autrui, mais le disciple du Christ se dépouille de lui-même, de son orgueil, de son esprit de domination. Le silence s’établit dans son âme. Il s’abandonne à la volonté du Saint-Esprit et ne cherche plus à obtenir la première place; son ambition n’est plus de se signaler à l’attention d’autrui, mais de se tenir aux pieds du Sauveur, ce qu’il considère comme un immense privilège. Il regarde à Jésus, certain que sa main le conduira et que sa voix le dirigera. Telle fut l’expérience de l’apôtre Paul: “J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui même pour moi.
En Conclusion la religion de Jésus-Christ comporte plus que le pardon des péchés, elle exige leur abandon et la réception de l’Esprit, la connaissance et la joie divines, un cœur dépouillé du moi et rempli de la présence du Sauveur. L’âme dans laquelle le Christ habite est pure, nettoyée de tout péché. En elle se réalise le plan de l’Evangile dans toute sa gloire, dans toute sa plénitude et sa divine perfection. Les conséquences de notre acceptation du Christ sont la paix, l’amour et la confiance. Une vie pénétrée de la beauté et du parfum de son caractère prouve que Dieu a vraiment envoyé dans le monde son Fils comme Sauveur….
Le Christ aura été pour ses fidèles disciples un compagnon de chaque jour et un ami intime, parce qu’ils auront vécu en étroite communion avec Dieu. Sur eux s’est levée la gloire de l’Eternel, et la connaissance de cette force qui se dégage de la face du Christ aura été manifestée en eux. Maintenant, ils se réjouissent dans la gloire de la Majesté du ciel. Ils sont prêts à entrer dans la communion du ciel, car ils ont déjà le ciel dans leurs cœurs.
Extrait du Livre
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