12 Octobre
« Pour lui, il alla dans le désert […], et demanda la mort, en disant : C’est assez ! Maintenant, Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères.» (1 Rois 19.4)
Je n’avais jamais subi un tel déversement d’insultes et d’accusations. Je venais de recevoir le mail d’un autre étudiant, en doctorat lui aussi, qui vidait son sac, visiblement trop longtemps enfoui. Son mail n’était que remontrances et reproches. Ses arguments n’étaient pas vraiment fondés, mais j’avais été profondément touché et j’étais submergé par des émotions négatives. Je ne me souviens pas de tous les détails, mais je sais que je priais intérieurement pour chasser ces sombres idées. Puis je me dirigeai vers mon bureau pour travailler un peu. J’étais à l’avant dernier étage d’une résidence universitaire et le bureau se trouvait au fond de la chambre, près de la fenêtre. J’étais seul, aux études, loin de ma famille et de tous ceux que j’aimais et qui m’aimaient.
Alors que j’allais m’asseoir, j’entendis cette voix intérieure: « Saute par la fenêtre et tout sera réglé. Allez, saute… ».
Je regardai le sol situé à plusieurs dizaines de mètres en bas…Puis je m’éloignai de la fenêtre, quand le téléphone sonna. C’était ma bien-aimée (qui deviendrait bientôt ma femme): quelques instants avant, je lui avais expliqué avoir reçu le fameux mail et elle rappelait pour avoir des nouvelles. Sans lui donner de détails, je lui dis que je broyais encore du noir. C’était une jeune fille calme, à la voix douce, mais elle me répondit énergiquement: « Arrête de penser à cela! Tu ne vois pas que le diable essaie de te détruire par cette histoire! Change d’activité pour oublier tout ça! La vie continue… ». Je remercie encore le Seigneur pour son appel ! En entendant ses paroles, c’est comme si des écailles étaient tombées de mes yeux: C’est vrai, j’avais été insulté et blessé par ces écrits, mais la vie continuait et il y avait des choses beaucoup plus importantes. Il était inutile de donner trop d’importance à un message dont les termes avaient certainement dépassé la pensée de l’auteur.
Je tire tout de même quelques éléments de cette expérience où des pensées suicidaires m’avaient semblé proches et réelles:
- La tentation de mettre fin à ses jours peut survenir à n’importe quel âge, à n’importe quel moment, et peut toucher n’importe qui, même les croyants.
- Il faut nourrir quotidiennement sa foi et sa relation avec Dieu pour être secouru au moment opportun.
- Il faut prier régulièrement pour ceux et celles que l’on aime (famille, amis), voire ceux que l’on n’aime pas, car ces pensées suicidaires peuvent faire basculer une vie en un instant, même pour les plus forts.
Nul n’est à l’abri, mais chacun peut recevoir le secours du Tout-Puissant. Remercions-le pour cela.
Sébastien REGIS
» Tiré du livre de méditations bibliques :