« Les cieux ont été faits par la parole de l’Eternel, Et toute leur armée par le souffle de sa bouche. … Car il dit, et la chose arrive ; II ordonne, et elle existe. » (Psaume 33 : 6, 9.)
« II a établi la terre sur ses fondements, A tout jamais elle est inébranlable.» (Psaume 104 : 5.)
« Dès que la terre fut couverte de végétation et peuplée d’animaux innombrables, l’homme, chef-d’œuvre de la création, l’être pour lequel ce séjour enchanteur venait d’être préparé, fut appelé à l’existence. » — Patriarches et prophètes. p 21,22.
«L’homme devait porter l’image de Dieu, aussi bien physiquement que par son caractère, Le Fils de Dieu seul est « l’empreinte même » du Père; mais l’homme a été fait ,,se)on sa ressemblance ». Sa nature était en harmonie avec la volonté du Créateur; son intelligence pouvait s’élever jusqu’aux choses divines; ses affections étaient pures; ses appétits et ses Cassions, sous l’ascendant de la raison. Il était saint, heureux de porter l’image de Dieu, et parfaitement soumis à sa volonté. » —
-Toutes choses belles et ravissantes étaient à leur disposition pour qu’ils [Adam et Eve] en jouissent, et tout semblait pleinement adapté à leurs besoins. Mais parmi toutes les bénédictions, celle qu’ils appréciaient le plus était la compagnie du Fils de Dieu et celle des anges du ciel. » —
« Adam et Eve n’étaient pas seulement les heureux enfants de leur Père céleste ; ils étaient ses élèves, et jouissaient des leçons de sa sagesse infinie. .,, L’ordre et l’harmonie de la création leur révélaient une puissance et une sagesse infinies. A chaque pas, ils découvraient quelque merveille qui leur inspirait un amour plus profond, et leur arrachait de nouvelles actions de grâces.
Le tentateur fait irruption dans le paradis
Dans la pensée du Créateur, si Adam et Eve demeuraient fidèles à la loi divine, leurs facultés d’apprendre, de jouir et d’aimer ne devaient cesser de grandir. De nouveaux trésors de connaissances, de nouvelles sources de bonheur, des perceptions toujours plus claires de l’indéfectible et incommensurable amour de Dieu, devaient être leur doux partage.
«Bien que créés innocents et saints, nos premiers parents n’échappaient pas à la possibilité de faire le mal. Doué du libre arbitre, à même d’apprécier la sagesse et la bienveillance de Dieu, ainsi que la justice de ses exigences, l’homme restait parfaitement libre d’obéir ou de désobéir. Il jouissait de la société de Dieu et des saints anges ; mais il ne pouvait être en état d’éternelle sécurité tant que sa fidélité n’avait pas été mise à l’épreuve. » —
La défense de manger de l’arbre de la connaissance avait pour but de servir de pierre de touche à l’obéissance du premier couple, et, partant, à son amour pour Dieu. C’était la seule restriction mise à la jouissance de tout ce qu’il V avait dans le Paradis. Mais la désobéissance dans ce seul cas suffira pour les exposer à la peine du péché. D’ailleurs, il ne sera pas permis à Satan de les harceler sans cesse de ses tentations. Ce n’était qu’au pied de l’arbre défendu que cela lui soit possible. Chercher à sonder la nature de cet arbre, c’était s’exposer à tomber dans les pièges de l’ennemi. Aussi leur fut-il recommandé de prêter attention à l’avertissement de Dieu, et de suivre les instructions qu’if avait jugé bon de leur donner. » —
« Au couple maître de l’Eden, Satan s’attache à insinuer qu’il y a des avantages à violer la loi de Dieu. N’entend-on pas aujourd’hui des raisonnements tout semblables ? Bien des gens qui se vantent de leur grande liberté, raillent l’étroitesse de ceux qui obéissent aux commandements divins. N’est-ce pas là un écho de la voix qui retentit en Eden : « Le jour où vous en mangerez — en transgressant l’ordre de l’Eternel — vous serez comme des dieux » (Genèse 3 ; 5). » —
« Son péché consommé, il [Adam] a tout d’abord l’impression qu’il entre dans une sphère plus élevée. Bientôt, cependant, la pensée de sa faute le remplit de terreur. L’atmosphère, qui avait toujours été douce et uniforme, paraît glaciale au couple désobéissant, leur vêtement lumineux disparaît. N’osant se présenter dévêtus devant Dieu et devant les anges, ils se mettent à façonner quelques vêtements. En outre, l’amour et la paix qui, jusqu’alors, ont été leur partage, font place à un sentiment de culpabilité et de désenchantement, à une frayeur de l’avenir. ..
Satan triomphe de son succès, il a poussé la femme à manquer de confiance en Dieu, à douter de sa sagesse, à transgresser sa loi. Par elle, il a consommé la chute d’Adam.
Mais le Législateur suprême se prépare à faire connaître aux coupables les conséquences de leur transgression. Sa divine présence apparaît dans le jardin. Dans son innocence et sa sainteté, le premier couple avait salué avec joie l’approche du Créateur. Mais maintenant, frappés de terreur, Adam et Eve s’enfuient et se cachent dans les taillis les plus épais du jardin Or, l’Eternel Dieu appela Adam, et lui dit: Où es-tu? Il répondit : J’ai entendu le bruit de tes pas dans le jardin ; j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. L’Eternel dit encore : Qui t’a appris que tu es nu ? As-tu mangé le fruit que je t’avais défendu de manger ? » » —
La sentence divine
« L’avertissement donné à nos premiers parents : ,,Le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement » (Genèse 2 : 17) n’implique pas qu’ils mourraient le jour même de la désobéissance, mais qu’en ce jour-là, la sentence irrévocable serait prononcée. L’immortalité leur était promise à condition qu’ils obéissent. La transgression commise, ils perdaient la vie éternelle. Le jour même de leur premier péché, ils étaient voués à une mort certaine. » —
Adam ne pouvait pas plus nier qu’excuser son péché. Mais au lieu d’en manifester du repentir, il rejette la faute sur sa femme, et partant sur Dieu lui-même ; La femme que tu m’as donnée pour compagne, m’a offert ce fruit et j’en ai mangé. » (Genèse 3 : 12.) Celui qui, par amour pour Eve, s’est froidement déterminé à sacrifier l’approbation de Dieu, le Paradis et une vie éternelle de joie, n’hésite pas, en ce moment, à rejeter la responsabilité de sa faute sur sa compagne et sur le Créateur ! Telle est la puissance du péché !
» Dieu interroge la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? » Elle répond : Le serpent m’a séduite; et j’ai mangé ce fruit. » (Genèse 3 : 12.) Pourquoi as-tu créé le serpent ? Pourquoi l’as-tu laissé pénétrer dans l’Eden ? Tels étaient les reproches impliqués dans l’excuse d’Eve. De même qu’Adam, elle rejette sur Dieu la faute de leur commune désobéissance. L’esprit de justification a pour auteur le père du mensonge. Manifesté par nos premiers parents aussitôt qu’ils eurent subi l’ascendant de Satan, il s’est reproduit, depuis, chez tous les fils et toutes les filles d’Adam. Au lieu de confesser humblement son péché, on cherchée s’en disculper et à en rejeter la responsabilité sur ses semblables, sur les circonstances et sur Dieu. On va jusqu’à prendre occasion de ses bienfaits pour murmurer contre lui !
« L’Eternel prononce alors la condamnation du serpent : Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes des champs ; tu ramperas sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie. » (Genèse 3 : 14.) … La deuxième partie de la sentence s’applique directement à Satan lui-même dont elle annonce la défaite et la destruction finales : Et je mettrai de l’inimitié entre toi et la femme; entre ta postérité et sa postérité; elle t’écrasera la tête, et toi, tu la blesseras au talon. » (Genèse 3:15.)
Le péché suscite la discorde
« Puis Eve est informée des chagrins et des douleurs qui doivent être désormais sa part. L’Eternel lui dit : Tes désirs se porteront sur ton mari, et il dominera sur toi. » (Genèse 3 : 16.) En la créant, Dieu avait fait Eve égale à Adam. S’ils étaient restés obéissants à Dieu, en harmonie avec sa grande loi d’amour, l’accord le plus parfait n’eût cessé d’exister entre eux. Mais le péché avait engendré la discorde, et, dès lors, l’union et l’harmonie ne pouvaient se maintenir que par la soumission de l’un ou de l’autre des époux. »
« A Adam, Dieu déclara : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre ; Tu n’en mangeras point !… la terre sera maudite à cause de toi ; tu en tireras ta nourriture avec peine tous les jours de ta vie. Et elle produira pour toi des épines et des chardons, et tu te nourriras de l’herbe des champs. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre d’où tu as été tiré; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. »» —
« La nouvelle de la chute de l’homme plongea le ciel dans la consternation. Le monde nouvellement créé, contaminé par le péché, allait être habité par une race vouée à la souffrance et à la mort ! Cette catastrophe souleva d’universelles lamentations. On n’entrevoyait aucune possibilité de sauver les coupables.
Mais l’amour divin avait à l’avance conçu un plan pour le rachat de l’homme. La loi, violée, demandait la vie des transgresseurs. Or, cette loi était aussi sacrée que Dieu lui-même, et seul un être égal au Très-Haut pouvait, en fournissant la rançon du pécheur, devenir son substitut et le réconcilier avec lui. Cet être, c’était le Fils de Dieu, le glorieux commandant des armées du ciel. Pour accomplir cette mission, il devait prendre sur lui la coulpe et le stigmate du péché, descendre jusqu’au dernier échelon de l’ignominie, et se voir séparé de son Père.
Devant celte effroyable perspective, le Fils de Dieu ne recule pas. Emu de compassion pour le couple infortuné, étreint d’une pitié infinie à la pensée des douleurs d’un monde perdu, il accepte cette entreprise avec tous ses aléas. Il se sacrifiera pour réaliser la pensée éternelle de l’amour de Dieu. —
« Perverti par le péché, l’homme était incapable par lui-même de se réconcilier avec celui qui n’est que bonté et pureté. D’autre part. Dieu ne pouvait, réconcilier le monde avec soi » (2 Corinthiens 5:19) qu’en se manifestant par l’intermédiaire de son Fils. En outre, ce Fils, après a voir racheté l’homme de la condamnation de la loi, allait pouvoir associer la puissance divine à l’effort humain. Ainsi, les enfants d’Adam pourront redevenir, enfants de Dieu » (1 Jean 3 : 12) par la conversion et la foi au Rédempteur.» —
La première nouvelle du plan de la rédemption qui parvint à Adam était renfermée dans la sentence prononcée sur Satan au Paradis : Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité. Celle-ci t’écrasera la tête, et tu la blesseras au talon. » Cette sentence, prononcée devant nos premiers parents, contenait pour eux une promesse. Tout en prédisant une guerre entre l’homme et Satan, elle déclarait que la puissance du grand adversaire serait finalement abattue. … Ils entendirent alors ces paroles qui firent naître dans leurs cœurs une espérance consolante : s’ils devaient souffrir de la puissance de leur grand ennemi, ils entrevoyaient cependant une victoire finale. » —
Dieu dit : « Je mettrai inimitié… » Cette inimitié est produite surnaturellement ; elle n’est pas entretenue naturellement. Lorsque l’homme pécha, sa nature se pervertit : il devint non en désaccord, mais en harmonie avec Satan. Ayant réussi à séduire nos premiers parents comme il avait séduit les anges, l’usurpateur hautain comptait bien obtenir leur sujétion et leur coopération en vue de réaliser tous ses projets contre le gouvernement du ciel. Il n’y avait pas d’inimitié entre lui et les anges déchus…. Mais quand Satan apprit que la postérité de la femme écraserait la tête du serpent, il comprit que s’il avait réussi à corrompre la nature humaine et a l’assimiler à la sienne, cependant, par quelque moyen mystérieux. Dieu redonnerait à l’homme ses facultés perdues et le rendrait capable de résister à son dominateur et de triompher de lui.
C’est la grâce que le Christ communique à l’âme qui crée l’inimitié contre Satan. Sans elle, l’homme continuerait à être sous la coupe de Satan, un esclave toujours prêt à obéir à ses ordres. Le nouveau principe qui régit l’âme crée un antagonisme là où, auparavant, régnait la paix. La puissance que le Christ communique met l’homme en mesure de résister à celui qui est un tyran et un usurpateur. —
La leçon des sacrifices
« L’homme n’eut pas plutôt désobéi que des anges furent envoyés pour lui interdire l’accès à l’arbre de vie. La lumière qui flamboyait autour d’eux avait l’apparence d’une épée étincelante. Aucun membre de la famille d’Adam n’a donc pu manger de ce fruit. » —
«Ayant péché, Adam et Eve furent avertis qu’ils ne pouvaient plus demeurer en Eden. … Humiliés, accablés d’une tristesse inexprimable, Adam et Eve dirent adieu à leur ravissante demeure, et s’en allèrent vivre sur une terre frappée de malédiction. »
«C’est à la porte de ce jardin, porte gardée par les deux chérubins auréolés de gloire, que se rassemblaient les adorateurs. C’est là qu’ils dressaient leurs autels et présentaient leurs offrandes. » —
« Pour rappeler constamment à l’homme le souvenir de son péché et lui donner l’occasion de confesser humblement sa foi en un Rédempteur futur, Dieu institua le rite des sacrifices. Le premier holocauste offert par Adam lui causa une douleur cuisante. De sa propre main, il dut ravir à un être la vie que Dieu seul pouvait donner. C’était la première fois qu’il voyait la mort, qui, sans lui, n’eût jamais frappé les hommes ni les animaux. En égorgeant l’innocente victime, il frissonna à la pensée que son péché ferait couler le sang de l’Agneau de Dieu. Cette scène lui donna un sentiment plus profond et plus vif de la gravité d’une faute qui ne pouvait être expiée que par la mort d’un être cher au cœur du Très-Haut. Puis Adam s’émut devant la bonté infinie de celui qui consentait à offrir au pécheur une telle rançon. Une étoile d’espérance illumina dès lors l’avenir qui lui avait paru si sombre et si redoutable.
La rédemption implique une restauration
» Mais le plan de la rédemption avait un dessein bien plus vaste encore que le salut de l’humanité. Ce plan n’était pas seulement destiné à faire respecter la loi de Dieu par les habitants de notre petite planète. Il s’agissait de justifier le caractère de Dieu devant les habitants des autres mondes. C’est à cela que le Sauveur faisait allusion quand il disait, immédiatement avant sa crucifixion : C’est maintenant qu’a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors. Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tout à moi, « (Jean 12 : 31, 32.) La mort du Fils de Dieu a liait rendre le ciel accessible aux hommes ; mais elle allait aussi justifier devant tout l’univers l’attitude de Dieu et de son Fils concernant la révolte de Satan. Elle établirait la perpétuité de sa loi et révélerait la nature et les résultats du péché. » —
» II fut prescrit à Adam d’apprendre à sa postérité à craindre l’Eternel ; par son exemple et son humble soumission, il devait enseigner à considérer avec respect les offrandes qui préfiguraient la venue d’un Sauveur. Adam garda précieusement le souvenir de ce que Dieu lui avait révélé, et il le transmit oralement à ses enfants et aux enfants de ses enfants. » —
Quand il fut créé, Adam avait reçu la domination du globe. En cédant à la tentation, il devint le captif du tentateur, et son domaine passa entre ses mains. C’est ainsi qu’en usurpant la domination de la terre confiée à Adam, Satan est devenu le Dieu de ce monde » (2 Corinthiens 4 :4). En payant la pénalité du péché, le Sauveur a racheté non seulement l’homme, mais aussi son empire. Tout ce qui a été perdu par le premier Adam sera restauré par le second. Et toi, tour du troupeau, colline de la fille de Jérusalem, dit un prophète, à toi viendra, à toi arrivera l’ancienne domination, » L’apôtre Paul parle également de la rédemption de la possession acquise » (Ephésiens 1 : 14). » —
« Nous pouvons attendre de Dieu de grandes choses. Ce n’est pas comme si … Jésus avait accepté de nous sauver à contrecœur. La croix du calvaire manifeste quel prix l’âme humaine revêt à ses yeux, et révèle son amour pour la race déchue. Se penchant sur l’homme qu’il a racheté par son sang, il lui demande avec une tendresse et un amour indicibles. Veux-tu être guéri ? » (Jean 5 : 6). Par mes meurtrissures, tu le peux. Jésus, est plus disposé à donner le Saint-Esprit que des parents à faire des cadeaux à leurs enfants. Mais nous devons chasser l’iniquité de nos cœurs. Jamais il ne se révélera à nous comme un Sauveur qui pardonne aussi longtemps que nous n’éprouverons pas le sentiment que sans lui nous sommes irrémédiablement perdus et que vivre dans le péché équivaut à la misère, au désespoir et à la mort. Jésus, notre précieux Rédempteur ! Vous ne sauriez trop pleinement ni trop promptement vous confier en lui. » —
Ellen G. White
Extrait d’une Revue
Adventiste de 1980