Texte de base.
Après cela, voici ce qui arriva. Absalom, fils de David, avait une soeur qui était belle et qui s`appelait Tamar; et Amnon, fils de David, l`aima. 2 Samuel 13: 1
Méditation.
L’histoire que nous retrouvons dans 2 Samuel 13 est sûrement l’histoire la plus sordide des Ecritures. Elle aurait pu faire la une des quotidiens d’aujourd’hui.
Amnon est le demi-frère de Tamar. Pourtant, il en tombe éperdument amoureux. Amoureux jusqu’à mettre en place un stratagème pour la faire venir dans sa chambre et la violer.
Le pire, c’est qu’après l’avoir déshonoré, il la chasse et la traite comme une malpropre. Il a eu ce qu’il voulait et n’a plus besoin d’elle. Quelle attitude misérable!
J’ai beaucoup réfléchi en choisissant cette histoire ce matin. Mais nous ne pouvons ignorer que dans nos familles, il y a des prédateurs qui, comme Amnon, abuse de personnes de leur propre famille. nous ne pouvons plus feindre de ne pas savoir que certains jeunes filles subissent des attouchements de la part d’un parent. Que des femmes se font violés par leur propre mari.
Nous parlons ici de conduites touchant à la sexualité. Mais il y en a d’autres. Combien de femmes sont battus, harcelés psychologiquement et sont sommés de se taire pour ne pas subir de représailles?
Oui, dans nos familles, il existe des situations qui ne devraient pas s’y trouver, des situations qui engendrent mal être, déprime, dépression, souffrances,…
L’histoire d’Amnon se reproduit souvent dans nos églises. Quelle est notre réaction lorsque nous venons à avoir connaissance de ces choses? Dans le cas d’Amnon, une phrase me gêne à la fin du chapitre. Le texte biblique déclare: «Absalom, son frère, lui dit: Amnon, ton frère, a-t-il été avec toi? Maintenant, ma sœur, tais-toi, c`est ton frère; ne prends pas cette affaire trop à coeur. Et Tamar, désolée, demeura dans la maison d`Absalom, son frère. Le roi David apprit toutes ces choses, et il fut très irrité.»
Un frère (Absalom) qui demande à Tamar de se taire, de faire avec, de passer à autre chose. Un père (David) qui est irrité mais qui ne fait rien. La lourde loi du silence qui oublie la victime.
Lorsque nous utilisons le silence face à de tels actes, nous devenons complices. Lorsque nous restons silencieux face à des cas avérés d’attouchements, de viol, nous admettons l’inadmissible et donnons le droit à l’agresseur de continuer.
Absalom attendra deux ans pour se venger d’Amnon. Pendant deux ans, rien n’a été fait. Tamar a vécu dans ses souffrances. Elle a complètement été oublié. Il ne fallait pas faire de bruit, il s’agissait quand du fils du roi. Il ne fallait pas salir l’image de la royauté.
Combien de fois pour ne pas salir l’image d’un homme, d’un dirigeant, nous acceptons l’inadmissible. Aucune fonction, aucune situation ne doit nous empêcher d’agir pour soustraire une victime des mains de celui qui l’agresse.
Tamar a vécu une souffrance que personne n’a pris en compte. Elle, la victime, a du se cacher. Quelle tristesse! Je prie Dieu pour toutes celles et ceux qui vivent ces souffrances. Je prie Dieu pour toutes les familles qui vivent ces moments difficiles. Je prie Dieu pour que nous ne détournions pas le regard de ces situations.
Réflexions
Dois-je dénoncer des faits d’abus sexuels, de violences ou d’attouchements lorsque j’en viens à être au courant? Quel serait la réaction de Jésus? L’amour fraternel ne nous incite-t-il pas à protéger les victimes et à prier pour ceux qui sont les auteurs de tels actes? Comment ne pas être complices de tels faits?
Prière
Seigneur Jésus, la réflexion du jour est difficile. Elle réveille en chacun de nous des sentiments difficiles. Mais aide-nous à agir comme il le faut, à prendre les décisions qu’il faut au moment où il le faut. Aide-nous à ne jamais être passif face à la souffrance des autres. Au nom de Jésus.
Saxemard Guy-Emyl