C’EST LE PREMIER JOUR d’école et un nouvel élève est arrivé. Il est timide et semble effrayé. Bien que tous les regards soient rivés sur lui, personne ne s’approche pour lui souhaiter la bienvenue. L’atmosphère n’est pas agréable. S’apercevant de la situation, la maîtresse présente le jeune garçon et exige que nous lui souhaitions tous la bienvenue. « Bienvenue Charles ! » entonne toute la classe. Mais la stratégie de la maîtresse ne fonctionne pas car, bien que les soixante premières minutes de cours soient vite passées, pour Charles, il lui semble que soixante heures se sont écoulées. Enfin sonne la cloche qui annonce la première récréation. Dans la bousculade, nous sortons vers la cour de récréation.
En un clin d’œil, les équipes sont formées et le match de football commence. Ce sont huit minutes intenses. Il n’y a pas de stratégie de jeux et nous courons tous derrière le ballon. Mais déjà, on entend le coup de sifflet qui annonce la fin du match. Il ressemble beaucoup à la sonnerie de l’école. Peut importe le score car nous nous sommes tous bien amusés. Et Charles ? Charles aussi était présent. Voilà qu’il est déjà notre meilleur ami et nous avons l’impression qu’il a passé de nombreuses années à l’école. Le football a tout changé.
Le football est un outil qui peut être employé pour le bien, ou pour le mal. Il est clair que, dans le cas de Charles, il l’a aidé à s’intégrer. Cependant, il a aussi provoqué d’innombrables querelles et décès car c’est un sport qui génère d’intenses passions. C’est pourquoi certains se demandent s’il est possible d’être footballeur professionnel et d’être à la fois fidèle aux principes chrétiens.
Professionnels
Aujourd’hui, le joueur chrétien le plus célèbre est le brésilien Ricardo Kakà. En 2008, il a reçu le Ballon d’or (celui du meilleur joueur de l’année), le plus grand prix qu’un joueur de football puisse gagner. Malgré ce succès épatant, Kakâ a employé le football pour témoigner de sa foi en Jésus. Par son esprit sportif sur le terrain, ses salutations cordiales aux joueurs adverses et ses messages sur Twitter, il a démontré qu’on peut à la fois être un footballeur célèbre et un vrai chrétien.
Mais, le football n’est pas le seul domaine dans lequel on peut réussir et compromettre notre foi. Peu importe le milieu où nous sommes, sur le chemin qui mène au succès, nous croiserons des carrefours où nous devrons faire le choix de renoncer ou d’affirmer nos convictions. Tout comme Kakâ a prouvé qu’on peut garder ses convictions tout en étant footballeur professionnel, d’autres personnalités l’ont aussi démontré dans d’autres domaines de la vie.
Floyd Morris, Président du Sénat en Jamaïque, est connu pour son sens de la justice et pour ses principes moraux élevés et chrétiens. Lors d’une interview, Madame le Premier Ministre, Portia Simpson-Miller, a déclaré : « J’ai toujours admiré la solidité du sens de l’éthiques, la discipline et la conduite basée sur des principes du sénateur ». Il convient de souligner que le sénateur Morris est malvoyant.
De Von Franklin est vice-président de production chez Columbia Pictures et il a réussi à maintenir sa foi ferme dans un environnement où peu de chrétiens oseraient ne serait-ce s’approcher. Récemment, j’ai assisté à un séminaire qu’il a tenu. Pendant sa présentation, il a dit que la clé du succès dans notre carrière professionnelle est de « ne pas ouvrir la porte à une occasion où notre foi ne pourrait entrer ».
Chrétiens sans profession
S’il est certain que de nombreux chrétiens ont triomphé dans le milieu professionnel, d’autres, dans l’anonymat, ont pris la décision difficile de renoncer à leur profession pour rester fidèles à la Parole de Dieu.
Kenneth Cooper, du Costa Rica, était promis à une brillante carrière en tant que footballeur professionnel. Pendant les premières années de sa carrière, il avait réussi à obtenir que les clauses de son contrat favorisent sa foi. L’une d’elle stipulait qu’il ne s’entraînerait, ni ne jouerait du vendredi, à 18 heures jusqu’au samedi, à la même heure. Cependant, quelques années plus tard, plus aucun club n’a accepté cette clause. Ainsi, Cooper a dû abandonner sa brillante carrière sportive. Dans une interview publiée dans le journal La Naciôn [La Nation], il a déclaré : « Je suis adventiste et ma religion est plus importante que le football parce que l’argent et la gloire passent. Mais Jésus est éternel ».
« Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par surcroît. » (Matthieu 6.33, TOB). De plus, dans Actes 5.29, il est dit : « II faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».
Oui, il est possible d’être un excellent professionnel et à la fois un bon chrétien. Lorsque nous arrivons au moment imminent de notre vie où nous devons décider que faire, n’oublions pas que le Christ a déjà pris la décision : « Lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, […] il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix » (Philippiens 2.6,8). Cette décision a mis le score en notre faveur. Un score qui ne nous fait pas gagner la coupe du monde de football, mais la vie éternelle.
Ivanhoe Sànchez,
Extrait de la Revue Priorité 2014