- Le creuset du berger.
- Les creusets à venir.
- La cage à oiseaux.
- Voir le visage de l’orfèvre.
- Chaleur extrême.
- Lutter avec toute son énergie.
- Espérance indestructible.
- Voir l’invisible.
- Une vie de louange.
- Soumis dans le creuset.
- Attendre dans le creuset.
- Mourir comme une graine.
- Christ dans le creuset.
LE CRÉATEUR CRUCIFIÉ
« Tout est venu à l’existence par [lui] et rien n’est venu à l’existence sans [lui] » (Jn 1.3). « Tout » a été fait par Jésus, et pourtant, d’après les Écritures, « Jésus pleura » (Jn 11.35, Second 21). Le Créateur, pleurer? Plus encore, Jésus était «méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance » (Es 53.3). Le Créateur, un homme de douleur, méprisé et rejeté ? Et il s’est un jour écrié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27.46). Comment tout cela a-t-il pu arriver ? C’est parce que Jésus, notre Créateur, était aussi notre Rédempteur, et à ce titre, il était le Dieu crucifié, le Créateur qui prit sur lui l’humanité et qui, dans cette humanité, a souffert une vie de privation et de labeur qui s’est achevée sur une croix romaine.
Ainsi, notre Créateur, celui en qui « nous vivons, nous nous mouvons et nous sommes » (Act 17.28), a souffert dans son humanité de manières que nul d’entre nous ne connaîtra jamais. Nous ne pouvons faire l’expérience que de nos propres souffrances, de nos propres douleurs. À la croix, ce sont « nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’était chargé » (Es 53.4), toutes nos souffrances, toutes nos douleurs. C’est l’acte le plus extraordinaire de toute l’histoire cosmique. Avec cet arrière-plan en tête (celui du Dieu crucifié au-dessus de nous), nous allons chercher pendant ces trois prochains mois à mieux comprendre l’incompréhensible : notre propre souffrance, les souffrances des chrétiens, de ceux qui ont consacré leur vie à Christ. Nous ne prétendons pas avoir toutes les réponses, ni même en avoir un grand nombre. Nous affirmons seulement que « Dieu est amour » et que bien que ces choses arrivent, nous pouvons avoir confiance en Dieu malgré tout, et grandir en grâce en les traversant, aussi douloureux que soit le processus. Ce trimestre, nous étudierons la Parole de Dieu et nous verrons comment d’autres êtres de chair et de sang, bien que rayonnant de foi, ont dû néanmoins affronter le désespoir, la trahison, la déception, le deuil, l’injustice et la violence (ça vous parle ?). Comment ont-ils géré leur situation ? Qu’ont-ils appris ? Que peut-on apprendre de leurs exemples ?
Tandis que nous regardons ces personnes, leurs expériences, leurs luttes, et leurs épreuves de foi (qui peuvent ressembler beaucoup aux nôtres), nous devons toujours les voir comparées au contexte de la Croix. Nous ne devons jamais oublier que quelles que soient les épreuves que l’on doive affronter, Jésus-Christ, notre Créateur et Rédempteur, a affronté bien pire.
Notre Dieu est un Dieu qui souffre. Même Albert Camus, qui n’était pas exactement ce qu’on pourrait appeler un chrétien, comprenait une partie des implications de la Croix et les souffrances de Dieu à ce moment-là : « La nuit à Golgotha est tellement importante dans l’histoire des hommes, car, dans son ombre, la divinité a abandonné ses privilèges traditionnels et a bu jusqu’à la dernière goutte, désespoir inclus, l’agonie de la mort. » •— Albert Camus, The Rebel (New York : Vintage International, 1991), p. 33. Ou, pour reprendre Ellen White : « La croix est une révélation, à nos sens émoussés, de la douleur que le péché, dès qu’il fut conçu, a causé au cœur de Dieu. » —Education, p. 270.
Nos leçons ne sont pas une théodicée, une justification de Dieu face au mal. Comme nous l’avons dit, elles sont une tentative de nous aider à traverser les souffrances inévitables que nous devons tous affronter dans un monde où l’on pèche aussi facilement que l’on respire. Ce que nous essaierons de montrer, c’est que la douleur, la souffrance et le deuil ne signifient pas que Dieu nous a abandonnés. Cela signifie simplement que, même en tant que croyants, nous partageons en ce moment le lot d’une race déchue. La différence, c’est qu’à travers Jésus et l’espérance qu’il offre, nous pouvons trouver un sens et une raison d’être dans ce qui peut paraître dépourvu de sens et de but. D’une manière ou d’une autre, même si nous ne pouvons imaginer comment, nous pouvons avoir confiance en la promesse que « tout coopère pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rrn 8.28), le Dieu qui, bien qu’il ait tout créé, a aussi tout souffert (et c’est pourquoi nous l’aimons).