Un jour, Joseph rentra chez lui très agité. « Marie, il y a du nouveau ! Nous devons partir en voyage ! » S’écria-t-il. « Mais Joseph, tu sais bien que l’enfant va bientôt naître ! » répliqua Marie. Joseph respira profondément. « Oui, mais nous n’avons pas le choix. Nous devons aller à Bethléem. C’est l’empereur qui en a donné l’ordre. » « Bethléem ? C’est tellement loin ! gémit Marie. II nous faudra au moins quatre jours de route. «Joseph soupira : «Je n’y peux rien. L’empereur romain a ordonné que tout le monde se fasse recenser. Nous devons aller à Bethléem nous faire inscrire sur une liste parce que nous descendons de la famille de David. Prépare les affaires dont nous aurons besoin. Je vais seller l’âne pour que nous puissions partir immédiatement. »
Il mit des linges doux sur la selle et aida Marie à monter sur le dos de l’âne. Le chemin qui les attendait faisait environ 120 kilomètres. « Ça va ? Tu es bien assise ? » demanda Joseph. Marie approuva d’un signe de tête, tout en priant silencieusement : « Mon Dieu, protège ton enfant. Fais qu’il ne nous arrive rien ! » Puis l’âne avança.
Joseph et Marie prirent des chemins pierreux et franchirent plusieurs collines. Ils rencontrèrent sur leur route beaucoup de gens qui, comme eux, allaient se faire recenser. Certains avaient une charrette et d’autres allaient à pied. L’âne n’avançait pas très vite et Marie était secouée à chacun de ses pas. Elle ressentit bientôt des douleurs dans tous ses membres. Mais on ne pouvait pas s’arrêter trop souvent.
A l’aube du quatrième jour, ils arrivèrent à Jérusalem. Les rues étaient noires de monde. « Veux-tu que nous nous arrêtions dans une auberge » demanda Joseph. Marie secoua la tête. « Non, je ne préfère pas. Je crois que l’enfant va bientôt naître. Jeressens déjà les premières douleurs. » Joseph fit avancer l’âne un peu plus vite. Il ne restait plus que neuf kilomètres à parcourir et déjà on apercevait de faibles lumières au loin. « Dieu soit loué », gémit Marie. Nous sommes presque arrivés ! »
Lorsqu’ils entrèrent dans la petite ville de Bethléem, ils furent tout surpris de voir l’agitation qui y régnait. « Je n’aurais pas cru que tant de personnes de notre peuple descendent du roi David, dit Joseph surpris, je vais nous chercher une place à l’auberge. » Mais il fut bien déçu. Toutes les auberges affichaient complet.
Il n’y avait pas non plus de place chez les membres de leur famille qui habitaient là. Personne n’avait de chambre à leur offrir.
Ils trouvèrent finalement une étable où ils s’installèrent. Joseph écarta une grosse boule de paille sur le sol et y déposa les couvertures qu’ils avaient emportées. Marie sortit les langes de ses bagages et les plaça près d’elle. Peut-être a-t-elle versé quelques larmes en pensant que son enfant allait naître dans une simple étable. Il n’y avait même pas de lit ! Joseph qui était charpentier, avait certainement fabriqué un joli berceau en bois, mais ll n’avait pas pu l’emmener avec lui.
Marie promena ses regards autour d’elle. Elle aperçut une crèche qui était couverte de toiles d’araignée et sentait la poussière et le foin. Joseph devina ses pensées et dit : «Je vais nettoyer la crèche. » II prit ensuite du foin et l’en garnit pour faire un petit lit douillet. Puis il déposa la petite couverture d’enfant.
Le vent sifflait à travers les fentes des murs de l’étable ; Marie ramena son châle sur ses épaules. Pas une amie, pas un médecin, pas une sage-femme n’étaient là pour l’aider en un pareil moment. Mais son mari était à ses côtés.
Enfin, l’enfant était né. Joseph l’enveloppa délicatement dans des linges doux et lemit dans les bras de Marie. Elle se laissa retomber sur ses couvertures et considéra le petit garçon. Elle avait peine à croire qu’elle venait de donner naissance à cet enfant, le Fils de Dieu qui avait créé le monde entier avec son Père. Il était le Roi de l’univers.
Et pourtant il ne vint pas sur la terre avec éclat et ne vécut pas dans un palais garni derideaux de soie et de tapis onéreux. Bien qu’il fût un descendant du roi David, il naquît dansune modeste famille de charpentiers.
Joseph et Marie étaient heureux, même s’ils ne pouvaient pas comprendre pourquoi Jésus, le Fils de Dieu, était né dans une étable, et qu’eux, d’humble origine, avaient été choisis comme ses parents sur la terre.
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