LES SEMAINES passaient lentement tandis que Marie attendait anxieusement le jour de la naissance de son merveilleux bébé. Elle priait avec ferveur, afin que Dieu fasse d’elle la meilleure petite maman qui ait jamais existé. De toute son âme, elle voulait être digne du grand honneur qu’il lui avait fait.
Un matin, il y eut une agitation effrénée dans le paisible petit village de Nazareth. Au galop, des soldats romains envahirent la place du marché. Ils apportaient des ordres de l’Empereur.
Tout le peuple courut vers eux, impatient de connaître ce qui se passait.
Garçons ci filles se faufilèrent à travers la foule qui se rassemblait pour mieux voir les splendides uniformes dont les soldats étaient revêtus.
« Ceci est un décret de César Auguste », cria un officier en déroulant un parchemin. Il lut : « Chaque citoyen doit se rendre, sans tarder, dans sa ville d’origine pour être recensé ».
Tous écoutaient en poussant de profonds soupirs. Ils devinaient que c’était un nouveau plan pour augmenter encore leurs impôts. Ils ne pouvaient qu’obéir : ils étaient sous la domination de Rome.
Joseph fut bouleversé. Il faisait partie « de la maison de David »,et sa ville d’origine était Bethléhem, située à environ 130 kilomètres de Nazareth. II redoutait ce long voyage pour Marie. La naissance du bébé était proche et Joseph se sentait anxieux pour sa jeune femme.
Aujourd’hui, en deux heures de voiture, on peut se rendre très facilement de Nazareth à Bethléhem ; mais en ces jours-là c’était un voyage long et fatigant, à dos d’âne, le long des pistes aux pentes escarpées et des routes cahoteuses et accidentées. La vitesse maximum était de cinq ou six kilomètres à l’heure, ce qui signifiait un trajet de quatre jours au moins. Et aucun hôtel pour passer la nuit !
Joseph et Marie durent en parler très sérieusement, Devaient-ils rester à Nazareth et risquer des ennuis avec les Romains ? Devaient-ils essayer d’arriver à Bethléhem, confiants en Dieu et sachant qu’il veillerait sur eux pendant leur voyage ?
Ils décidèrent d’aller à Bethléhem. Marie fut hissée doucement sur un âne et Joseph marchait à côté d’elle, ou parfois montait un autre animal.
Le chemin était rude, Joseph dur certainement demander plus d’une fois à Marie : « Comment te sens-tu ? »
Bien souvent, il dut souhaiter que l’âne avance plus vite. Jamais, semblait-il, il n’avait marché si lentement… Jamais la circulation n’avait été aussi dense. Tout le monde était en route à cause du recensement ordonné par les Romains.
Si Joseph était inquiet, ses préoccupations n’étaient rien en comparaison de celle des anges gardiens. Mieux que n’importe qui sur la terre, ils savaient que le merveilleux enfant devait naître à Bethléhem ; non pas à Nazareth, ou à Jérusalem, ou en quelque autre lieu. Dieu l’avait annoncé par le prophète Michée, et tout arriverait selon ses paroles. Mais Marie était encore si loin de Bethléhem et le temps passait…. Y arriverait-elle ?
Oh, cet âne ! Pourquoi n’allait-il pas plus vite ï Comme ils devaient avoir envie de le pousser !
Kilomètre après kilomètre, le pénible voyage se poursuivait. La nuit, Joseph et Marie, très fatigués, se reposaient de leur mieux, reprenant la route à l’aube suivante.
Deux jours… Trois jours passèrent.
— Ça va. Marie ?
— Qui… Sommes-nous encore loin ?
— Non, nous approchons. Encore un peu de courage ! Le soir tombait quand ils passèrent lentement par Jérusalem, où la circulation augmentait sans cesse. Ils avaient encore six kilomètres à parcourir.
Une autre heure passa… L’obscurité était complète. Bientôt des points lumineux apparurent dans le lointain.
— Bethléhem ! s’écria Joseph,
— Merci, mon Dieu ! murmura Marie, Bethléhem ! Ils étaient arrivés. — Juste à temps !
Extrait du livre Belle Histoire de Bible
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