Jean 21.15-23
Jésus se manifeste à ses disciples en accomplissant pour eux des actes que personne d’autre que Lui ne saurait faire, des actes que personnes ne pourrait même envisager. Ses dernières volontés ici bas furent de remémorer aux disciples les bénédictions qu’ils reçurent, comme celle de partager le pain tous ensemble avec lui.
En faite, par cet acte, il renouvelait le mandat des disciples. Il montrait que la mort de leur Maître n’avait en rien amoindri leur devoir d’accomplir l’œuvre qu’il leur avait assignée. Il est vrai qu’ils allaient être privés de sa présence personnelle et des moyens d’entretien qu’ils avaient eus auparavant, mais le Sauveur ressuscité aurait toujours soin d’eux. Aussi longtemps qu’ils accompliraient son œuvre, il pourvoirait à leurs besoins.
Or pour Pierre, en reniant honteusement son Maître, s’était mis en contradiction avec son ancienne profession de fidélité. Il avait déshonoré le Christ et perdu la confiance de ses frères. Ceux-ci pensaient qu’il ne lui serait plus permis de reprendre la position qu’il avait occupée au milieu d’eux. C’est alors que le Christ lui donna l’occasion de regagner la confiance de ses frères et de lever dans la mesure où cela était possible, la honte qu’il avait jetée sur l’évangile.
Jésus va conduire Pierre dans une expérience destinée à dissiper les sombres souvenirs du reniement. Son disciple l’a renié en 3 fois, et à trois reprises, Jésus va lui demander s’Il l’aime tout en lui confiant la charge de son troupeau.
Ainsi au V15 et suivant, Jésus va s’adresser à Pierre par son Nom d’origine : « Simon, fils de Jonas », comme s’il avait perdu celui de Pierre, à cause de son reniement. Ne soyons pas surpris de voir notre sincérité remise en question quand elle a été ébranlée par nos actes. Chaque souvenir des péchés passés, même pardonné réactive la peine d’un véritable repentant.
Or Pierre, soucieux de son intégrité, fit solennellement appel à Christ, Celui qui connait tout, même les pensées secrètes du cœur. Pierre a regretté son attitude et Jésus lui demande ici de lui consacrer sa vie. Une fois qu’il a compris qui est le Christ, sa vie entière changera.
En faite dans ces versets, Jésus va demander en 3 fois à Pierre « s’il L’aime ». La première fois, il le fait en comparant son amour à celui des autres disciples et utilisera le verbe « Agapè », amour qui se limite au sacrifice de soi. A la 3e demande, il utilisera le verbe « Philèo » qui désignera l’affection, affinité ou amour fraternelle. A chacune des questions, Pierre répond en employant « Agapè », mais Jésus ne va pas se contenter de réponse rapide et superficiel, il va au cœur du problème.
Personne ne peut être apte à nourrir spirituellement les brebis et les agneaux de Christ s’il n’aime pas le Bon Berger plus que tout. Par 3 fois, Pierre avait renié ouvertement le Seigneur, et par 3 fois Jésus lui arracha le témoignage de son amour et de sa fidélité, enfonçant cette question, telle une flèche barbelée, dans son cœur meurtri. En présence des disciples assemblés, Jésus montra combien le repentir de Pierre était profond, et à quel point ce disciple autrefois fanfaron était devenu humble. Les questions si pressentes par lesquelles le Seigneur l’avait mis à l’épreuve n’avaient pas provoqué, une seule fois, une réponse impétueuse, ou vaniteux. A la suite de son humiliation, et de son repentir, Pierre était mieux préparé que jamais à exercer la fonction de berger du troupeau.
Ainsi le premier soin que le Christ confia à Pierre, en le rétablissant dans son ministère fut de paître les agneaux. Pierre n’avait que peu d’expérience et cette œuvre exige beaucoup de prudence et de tendresse, de patience et de persévérance. C’était l’inviter à s’occuper des jeunes dans la foi, à instruire les ignorants, à leur expliquer les Ecritures, à leur apprendre à se rendre utiles au service du Christ. Jusqu’à ce moment-là Pierre n’avait pas été qualifié pour ce ministère spécial, dont il ne comprenait même pas l’importance, mais Jésus l’y appela; ses souffrances et le repentir qu’il venait d’expérimenter l’y avaient préparé.
Avant sa chute, Pierre avait l’habitude de parler sous l’impression des circonstances, sans réfléchir. Il était toujours prêt à reprendre les autres, à exprimer son opinion, avant même de voir clair en lui-même ou de savoir ce qu’il voulait dire. Une fois converti, Pierre fut tout autre. Il gardait son ancienne ferveur, mais la grâce du Christ dirigeait son zèle. Au lieu d’être impétueux, confiant en soi-même, vaniteux, il était maintenant calme, maître de lui-même, et docile. Il était devenu capable de paître les agneaux comme les brebis du troupeau du Christ.
Or pour paître les brebis du Christ, il (Pierre) doit répondre à une question essentielle : « M’aimes-tu ? ». C’est une chose essentielle. Quand bien même Pierre eût possédé toutes les qualités, il n’aurait pu, sans l’amour du Christ, être un berger fidèle pour le troupeau du Seigneur. La connaissance, la bienveillance, l’éloquence, la reconnaissance et le zèle sont de précieux auxiliaires dans cette bonne œuvre; mais, si le cœur n’est pas rempli de l’amour de Jésus, l’œuvre du ministre chrétien est vouée à un échec certain. Comme beaucoup d’autres, Pierre n’avait connu jusqu’ici le Christ que selon la chair, mais il n’en serait plus ainsi dans l’avenir. Il l’avait aimé en tant qu’homme, en tant que Maître envoyé du ciel; maintenant il l’aimait en tant que Dieu. Il avait appris par expérience que le Christ était tout en tous. Il était maintenant préparé à prendre part à la mission de sacrifice du Seigneur. Quand, à la fin de sa vie, on le conduisit à la croix, il demanda à être crucifié la tête en bas. Souffrir de la même manière que son Maître lui paraissait un trop grand honneur.
En Conclusion, combien de personnes ressemblent à Pierre aujourd’hui ! Elles s’occupent tellement des affaires et des devoirs d’autrui, qu’elles en négligent leur propre devoir. Notre tâche consiste à regarder au Christ et à le suivre. Nous apercevons des fautes et des défauts de caractère chez nos voisins car l’humanité est pleine d’infirmités. Mais nous trouverons la perfection en Christ; c’est en le contemplant que nous serons transformés.
Enfin, Pierre n’oubliera jamais l’enseignement que le Christ lui avait donné, près de la mer de Galilée. Ecrivant aux églises sous la direction du Saint-Esprit, il leur dit : « J’exhorte donc les anciens qui sont parmi vous, moi, ancien comme eux, témoin des souffrances du Christ et participant à la gloire qui doit être révélée: Faites paître le troupeau de Dieu qui est parmi vous, non par contrainte, mais de bon gré selon Dieu; ni pour un gain sordide, mais avec cordialité; non en tyrannisant ceux qui vous sont échus en partage, mais en devenant les modèles du troupeau; et, lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous remporterez la couronne incorruptible de la gloire… ».
Des Extrait du Livre Jésus Christ