En résumé de la réflexion précédente, la croix du Christ fut aussi un témoignage vivant du pardon divin. Jésus n’invoqua aucune malédiction ou vengeance contre les soldats, les prêtres et les Pharisiens qui l’assassinaient. La croix du Calvaire confronta, pour la dernière fois, Christ à Satan. Elle fut l’expression de la frénésie satanique contre le Fils de Dieu, l’apogée de sa rébellion et opposition au Créateur, Elle fut, à la fois, la confirmation de sa ruine et sa défaite définitive. Remerciez aujourd’hui Dieu du don béni de Jésus !
Ainsi nous continuons notre pensée sur ce thème de la Semaine Pascale. Pour cela lisons le texte suivant :
Jean 19.26-27 : « Jésus voyant sa mère, et, près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voici Ion fils. Puis il dit au disciple : Voici la mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui. »
Matthieu dit que, quand il fut crucifié, beaucoup de femmes qui l’avaient suivi jusqu’en Galilée pour le servir, restèrent regardant Jésus de loin (27.5), mais Jean indique qu’au pied de la croîs se tenaient « sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie Madeleine » (19.25). Ces femmes furent témoins des horreurs de la crucifixion ; elles écoutèrent la fureur satanique des prêtres et des scribes qui le raillaient ; elles assistèrent à la brutale exécution des soldats romains ; les phénomènes naturels qui accompagnèrent la mort de Jésus les effrayèrent : les ténèbres qui enveloppèrent Golgotha et le tremblement de terre qui brisa les rochers. Ces femmes virent avec angoisse les souffrances agonisantes de Jésus et sentirent dans leur corps la pression d’une douleur profonde indicible.
Mais Marie, la mère angoissée du Sauveur, supporta de façon particulière cet instant. En un moment déterminé, face au spectacle brutal, Jean dut la retirer du lieu des souffrances de son fils : « Elle voit ses mains étendues sur la croix ; on apporte un marteau et des clous ; quand les pointes s’enfoncent dans les chairs tendres, les disciples, le cœur brisé, emmènent loin de cette scène lamentable le corps défaillant de la mère de Jésus. » (Ellen White, Jésus-Christ, p. 748) Au moment de mourir, quand il sentait qu’il manquait de respiration, dans son dernier souffle, Jésus parcourut du regard ceux qui entouraient la croix et, quand il vit sa mère, il dit : « Femme, voici ton fils » : et ensuite s’adressant à Jean : « Voici ta mère ». Ellen White commente à nouveau : « 0 quel Sauveur plein de compassion et d’amour ! Au milieu de ses souffrances physiques et de l’angoisse de son esprit, il avait une pensée de sollicitude pour sa mère. Il n’avait pas d’argent à lui laisser; mais il était lui-même dans le cœur de Jean comme un joyau enchâssé dans un écrin ; et il fit à son disciple un legs précieux, sa mère […] L’exemple parfait de l’amour filial du Christ brille d’un éclat toujours aussi vif à travers les siècles. » (Ibid., p. 755-756)
Ainsi à travers ses souffrances, Jésus va demander à son Père pourquoi cet abandon de sa part en utilisant cette phrase en Araméen. Voilà ce qu’il dit :
« El vers la neuvième heure, Jésus cria : Eli, Eli, lema sabachtani ? C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27.46)
Le plan tracé par la Divinité pour sauver l’humanité est appelé « mystère » dans le Nouveau Testament et on y fait référence de différentes façons : « le mystère du règne »(Mc 4.11) ; « le mystère de la piété » (1 Tm 3.16) ; « le mystère de la foi » (1 Tm 3.9) ; « le mystère de Dieu, le Christ » (Col 2.2) ; « le mystère de la bonne nouvelle » (Ép 6.19) ; « le mystère de sa volonté » (Ep 1.9). En effet, le mystère du salut a des implications qui peuvent être difficiles à comprendre sans l’exercice de la foi : l’incarnation du Fils de Dieu, son humiliation en étant Dieu ; les notions de substitution, de propitiation d’expiation, de mort et d’abandon du père ; tout cela est un mystère insondable mais, comme le dit Paul, ce mystère a été révélé (Éph 1.9). Dans les actes dramatiques de la Passion du Christ, le surnaturel est intimement lié au plus brut naturalisme des souffrances, l’angoissante agonie et finalement la mort réelle supportée par le Fils de l’Homme. La clameur du Christ sur la croix nous surprend : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Déchirant ! Le Sauveur bien-aimé devait-il passer seul cette transe de douleur et de mort ? Le Christ n’avait-il pas dit aux juifs : « Mon père est à l’œuvre jusqu’à présent, et moi aussi je suis à l’œuvre » (Jn 5.17) ? Où était le Père pendant que Jésus agonisait sur la croix ?
« Le Christ s’est substitué à nous, il a porté l’iniquité de tous. [… ]Maintenant. sous le poids de ia culpabilité qui l’accable, il ne lui est pas donné d’apercevoir le visage miséricordieux du Père. Personne ne comprendra jamais la douleur mortelle qu’éprouva le Sauveur en cette heure d’angoisse suprême où la présence divine lui était retirée. […] Une obscurité complète, semblable à un suaire, enveloppait la croix. […] Ces épaisses ténèbres cachaient la présence de Dieu. […] Dieu et ses saints anges se tenaient près de la croix. Le Père restait, invisible, près de son Fils ; sa gloire, en éclatant à travers la nuit, eût anéanti tous les spectateurs humains. À cette heure redoutable le Christ ne devait pas être réconforté par la présence de son Père. » (Ellen White, Jésus-Christ, p. 757-758)
Après avoir passé un moment de trouble, d’angoisse extrême, Jésus va leur demander un truc à boire avant de rendre son souffle. Lisons ce verset :
« Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : Tout est achevé. Puis il baissa la tête et rendit l’esprit. » (Jean 19.30)
Luc et Jean sont les seuls qui décrivent le moment même de la mort de Jésus. Leurs deux versions coïncident et signale que le Seigneur rendit l’esprit. Mais Jean ajoute une courte phrase de Jésus qui, sans doute, lorsque Jean écrivit son Évangile à la fin du 1er siècle, avait acquis une signification profonde pour l’église primitive : « Tout est achevé ». La sixième parole de Jésus sur la croix, comme le reste des quatre dernières, a à voir avec son œuvre de salut. En effet, la signification multiple du verbe employé ici peut être « exécuté », « accomplir », « consommer », « finir », « payer », mais quoi ? De quoi s’agit-il ‘.’ Du salut du monde, de la rédemption de l’humanité. Ses souffrances et sa mon allaient permettre à l’homme pécheur d’atteindre la justification et la vie éternelle.
Dans la prière sacerdotale. Christ avait déjà annoncé au Père : « J’ai accompli l’œuvre que tu m’as donnée à faire (Jn 17.4). Maintenant, au moment de sa mort, il confirme avec un cri de victoire que cette œuvre a été consommée. Le plan du salut, conçu avant la fondation du inonde, a été exécuté. Les prédictions des prophètes messianiques sont accomplies. La rançon pour libérer l’homme de la servitude du mal a été payée. Finalement, l’objectif de l’incarnation du Fils de Dieu a été atteint. La mort de Christ sur la croix ne fut pas l’échec de son ministère sur cette terre : il ne succomba pas devant la cruauté, les passions et la haine de ceux qui le crucifièrent. Sa mort fut une victoire indiscutable et son cri final, tout est achevé, est une clameur de triomphe qui résonne au Calvaire, dans ce monde et dans les cieux pour l’éternité. « Le ciel tout entier s’associait au triomphe du Sauveur, [… ] Les paroles: « Tout est accompli », revêtaient la plus haute signification aux yeux des anges et des habitants des autres mondes. Cette grande œuvre de rédemption avait été accomplie non seulement pour nous, mais aussi pour eux. Ils partagent avec nous les fruits de la victoire du Christ. […] Satan se vit démasqué. Son système de gouvernement était dévoilé aux yeux des anges qui n’ont pas péché et devant tout l’univers céleste. Il s’était fait connaître comme un meurtrier […] il avait perdu les dernières sympathies des êtres célestes. » (Ellen White, Jésus Christ, p.762, 765)
Ainsi après cela, il fut enseveli dans un tombeau, et se reposa le Sabbat et voilà le dimanche, il rencontre deux disciples sur la route qui discutait de sa mort, de leur espoir anéanti…
« II leur dit : Quels sont ces propos que voua échangez en marchant ? » (Luc 24.17)
Au crépuscule du jour de la résurrection, deux disciples de Jésus retournaient vers leur village natal, Emmaüs, à quelque 11 kilomètres de Jérusalem. Sur le chemin ils parlaient des événements et avec une profonde déception ils s’avouaient avoir perdu tout espoir : « Nous espérions que ce serait lui qui apporterait la rédemption à Israël » (verset 21). Ils avaient vu ses miracles, entendu ses messages, étaient sûrs qu’il était le Christ, le Fils de Dieu vivant, mais maintenant toutes ces conviction avaient été enterrées avec lui dans un sépulcre.
Ils avaient perdu aussi toute joie. Ils sentaient la nostalgie d’un passé qui ne reviendrait pas ; ils sentaient la tristesse de la séparation, le vide que laisse l’absence de quelqu’un qu’ils avaient aimé. Ils sentaient l’affliction causée par le sépulcre dans lequel ils avaient déposé leur Maître. Ils sentaient l’abattement de la frustration, de la déception, comme s’ils avaient vécu un mirage, une illusion ou un rêve. C’est que la séparation du Seigneur produit toujours de ia tristesse ; ceux qui pensent se « libérer » se trompent eux-mêmes. Retourner à Emmaüs était comme un retour à la case départ ; retourner à la pêche comme Pierre, Jean et Jacques, disparaître, gommant tout ce qu’ils avaient vécu. Et, cependant, ils ne pouvaient et ne savaient parler d’autre chose. Jamais comme à ce moment ils n’avaient senti combien ils avaient besoin de sa présence, combien ils l’aimaient. C’est pour cette raison que Jésus apparut et chemina avec eux sur le retour à Emmaüs.
Pourquoi ne reconnurent-ils pas Jésus ? Le texte dit : « Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître » (verset 16). Ils étaient voilés par l’incrédulité inconsciente d’avoir accepté les espérances messianiques de leurs contemporains. Ils avaient posé un prisme trompeur sur la compréhension du ministère de Jésus et ils voyaient tout au travers de celui-ci, et ils n’étaient mentalement pas préparés à assumer ni sa mort ni sa résurrection. Pour cela ils ne reconnurent pas Jésus. Malgré tout cela, Christ cheminait à côté d’eux.
Avez-vous déjà eu les yeux voilés par des idées préconçues ? Vous êtes-vous senti déçu, triste, désillusionne de votre profession religieuse parce que les choses n’ont pas fonctionné comme vous l’espériez ? Avez-vous pensé abandonner parfois, retourner à Emmaüs ? Jésus, sans que nous le sachions, chemine avec nous par les chemins du doute, de la déception ou du désenchantement. Si nous le voulons, il nous ouvrira les yeux et nous réconfortera.
Et Luc nous dira dans le Chapitre 24 ceci : « Lorsqu’ils approchèrent du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin. Mais ils le pressèrent, en disant : Reste avec nous, car le soir approche, le jour est déjà sur son déclin. » (V 28-29)
Les disciples d’Emmaüs avaient les yeux voilés et Jésus les leur ouvrit. Comment fit-il ? Premièrement, il fallut éliminer leurs préoccupations. Dans toutes nos crises, généralement nous faisons de nous-mêmes le centre de nos inquiétudes, de manière à ce que tout tourne autour de nous. Le meilleur remède pour la tristesse, la frustration ou la dépression est d’être capable de s’oublier et de s’occuper d’autres choses et d’autres personnes.
Le Maître leur enseigna ensuite à chercher les réponses dans les Écritures. Dans la Bible nous devons essayer de trouver la réponse à nos doutes, confusions, crises et questions. Ainsi, le Christ leur a enseigné à avoir confiance dans la Bible.
Finalement, Jésus leur montra la suprême nécessité de la mon du Messie. Ces disciples n’avaient pas compris jusqu’à ce moment que la mort de Christ était nécessaire, elle était annoncée et elle n’était pas un accident malheureux de son ministère. Le Seigneur leur dit : « Le Christ ne devait-il pas souffrir de la sorte pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24.26) Ensuite, il leur donne une étude biblique : « Et, commençant par Moïse et par tous les Prophètes, il leur fit l’interprétation de ce qui dans toutes les Écritures, le concernait. » (v. 27) La croix, la souffrance et la douleur sont un composé indispensable du disciple. L’ignorer c’est ajouter à la souffrance, la douleur de l’incompréhension des plans divins.
Enfin, ils arrivèrent au village d’Emmaüs. Le jour déclinait et le mystérieux accompagnateur fit comme s’il allait plus loin. Mais les disciples enthousiasmés par ses paroles l’obligèrent à rester. À travers l’étude des Écritures, nous apprenons à connaître et à apprécier la compagnie de Jésus. Le pas suivant est de l’inviter dans l’intimité de notre vie, lui offrir une place à notre table, mangé avec lui. C’est ce que nous enseigne l’histoire des disciples d’Emmaüs. C’est l’expérience magnifique de la communion.
Et ainsi ils reconnurent le glorieux Maître ressuscité. Quelle surprise ! Quelle bénédiction ! Quelle révélation ! Quand il rompit le pain, il disparut de leur vue (verset 30). Alors, ils reconnurent avoir senti l’influx surnaturel de Jésus alors qu’il leur expliquait les Écritures : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait le sens des Écritures ? » (v. 32)
En Conclusion,
Comme il y a un Dieu dans les cieux… prenez soin, aimez et protégez les personnes que vous avez à votre charge.
Quand nous réfléchissions aux souffrances et à la mort de Christ au Calvaire, le réalisme bouleversant de ces scènes nous fait penser qu’il ne pouvait avoir lieu que par un amour infini pour l’humanité, pour vous et pour moi.
Or en lisant le récit de la crucifixion, nous observons la répétition que les évangélistes font du verbe regarder, comme s’il voulait réellement signifier que ces scènes :; Golgotha s’avéraient spectaculaires pour beaucoup : « Le peuple se tenait là et regardait » (Lc 23.35) ; « Les passants l’insultaient en hochant la tête » (Mc 5.29) ; «Voyant ce qui était arrivé, le centurion glorifia Dieu » (Lc 23.47) ; « Et les foules qui s’étaient rassemblées pour assister à ce spectacle, après avoir vu ce qui rail arrivé, s’en retournèrent en se frappant la poitrine » (verset 48) ; « Tous ceux qui le connaissaient, et les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient à distance et regardaient ce qui se passait. » (v.49) Jean ajoute que les soldats cassèrent les jambes des crucifiés pour qu’ils restent là durant le sabbat : « ils virent qu’il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes […] Celui qui l’a vu r: a témoigné et son témoignage est vrai […] Et une autre Ecriture dit encore : Ils regarderont vers celui qu’ils ont transpercé. » (Jn 19.33-37)
Enfin chacun verra comme il avait regardé aujourd’hui le crucifié. Tous, très tôt, nous verrons celui que nos péchés ont transpercé. Avec quelle confusion ou quelle joie ? Impossible à exprimer ou pressentir. Regardons aujourd’hui vers le Sauveur cloué sur une croix avec un regard profond de foi, d’amour, d’espoir et, quand il reviendra, nous aurons la vie éternelle.
Extrait du Livre
Méditation Quotidienne
Il y a Dans Les Cieux….