Tout le monde ne dormait pas lorsque le Fils de Dieu vint au monde. Sur les collines de Bethléem, des bergers discutaient, assis autour d’un feu de camp. De temps à autre, l’un d’eux allait jeter un coup d’œil sur les moutons et revenait s’asseoir autour du feu près de ses compagnons. Soudain, il y eut une grande lumière comme en plein jour. Les bergers effrayés mirent les mains devant leurs yeux pour ne pas être éblouis. Un ange se tenait devant eux. « N’ayez pas peur, dit-il. Je vous apporte une bonne nouvelle qui réjouira le monde entier. Aujourd’hui, le Sauveur est né – il est à Bethléem. » « Le Sauveur ? Vraiment ? Le Messie est enfin là ? » demandèrent les bergers intimidés. « Allez vous-mêmes le voir ! » dit l’ange. « Mais où est-il ? » demanda l’un d’eux. L’ange expliqua : « L’enfant est couché dans une crèche et enveloppé de langes. » « Alors je sais où il est ! s’écria un autre homme. Il doit être là-bas, vers les étables. »
Les hommes se levèrent d’un bond. Ils ne pensaient plus à leurs moutons. Tout ce qu’ils voulaient, c’était voir le Sauveur. Mais à cet instant, une multitude d’anges apparurent ; ils chantaient en l’honneur de Dieu : « La gloire est à Dieu dans le ciel. Il fait maintenant la paix avec les hommes. Il veut leur faire du bien. »
Les bergers écoutèrent ce chant en silence jusqu’à ce que le dernier ange eût disparu. Puis ils se mirent en route et se dirigèrent en toute hâte vers les étables de Bethlehem. Ils trouvèrent enfin celle d’où filtraient encore quelques rayons de lumière. Ils ouvrirent doucement la porte.
L’enfant était là, couché dans une crèche, comme l’ange le leur avait annoncé ! Marie et Joseph regardèrent les hommes entrer dans l’étable avec surprise. L’un des bergers expliqua à voix basse la raison de cette visite : « Nous sommes venus voir l’enfant. Un ange nous a dit qu’il venait de naître et il nous a parlé de sa mission sur la terre. Votre enfant est le Sauveur promis, le Messie ! »
Ils s’approchèrent un à un sur la pointe des pieds pour regarder l’enfant couché dans la crèche puis se retirèrent silencieusement pour laisser place à d’autres camarades. Les bergers souriaient et parlaient à voix basse pour ne pas réveiller l’enfant. « Nous sommes si heureux de savoir que le Sauveur du monde est arrivé ! » Marie fit un signe affirmatif de la tête et se promit de ne pas oublier ces paroles.
Le lendemain, lorsque le jour fut levé, les bergers annoncèrent dans la ville que cet enfant pas comme les autres était né et tout le monde fut dans l’étonnement. Certains ont peut-être douté de la sincérité de ces hommes, car à l’époque les bergers étaient des gens simples et plutôt marginaux. Mais ils ne se laissèrent pas intimider par les moqueries et l’incrédulité qu’ils rencontrèrent. Ils retournèrent vers leurs troupeaux en chantant. Ils étaient remplis de joie et de reconnaissance : ils avaient vu que Dieu était tout proche d’eux.
C’était également ce que ressentait le vieux Siméon. Siméon habitait Jérusalem et était l’un de ceux qui attendaient le Messie. Dieu lui avait fait cette promesse : « Tu ne mourras pas avant d’avoir vu le Sauveur de tes propres yeux. »
Un jour, c’était environ quarante jours, presque six semaines après la naissance de Jésus, le Saint-Esprit lui dit : « Va dans le temple. » Siméon partit immédiatement. Dans le temple, il vit de nombreux couples tenant leur nouveau-né dans les bras.
A cette époque, en effet, les parents venaient consacrer leur fils aîné à Dieu.
Le regard de Siméon s’arrêta sur un homme et une femme qui avaient l’air très pauvres. Ils avaient amené seulement deux pigeons pour lesacrifice : ils n’avaient donc pas beaucoup d’argent. Il observa la jeune femme qui enveloppait tendrement son enfant dans un linge pour le protéger du froid. Il vit l’homme passe son bras autour des épaules de sa femme. Siméon comprit alors : « C’est lui, c’est cet enfant ! » II se dirigea droit vers eux aussi vite que ses vieilles jambes le lui permettaient. Il prit te petit garçon et le souleva à bout de bras, « Seigneur mon Dieu, s’écria-t-il, maintenant je peux mourir en paix car ta promesse s’est réalisée. J’ai vu le Sauveur, Le monde entier entendra parler de lui. »
Marie ouvrit de grands yeux en entendant ces paroles. Siméon lui dit alors : « Ton fils a été choisi par Dieu à venir en aide aux hommes. Mais beaucoup le rejetteront. C’est à celaqu’on reconnaîtra si quelqu’un est pour ou contre Dieu. Et toi, tu devras porter le deuil ce ton fils. » Marie ne savait que penser de cela. Son fils n’était-il pas le futur roi d’Israël ?
Pendant que Marie et Joseph réfléchissaient encore au sens des paroles de Siméon, une femme âgée s’approcha d’eux. Elle s’appelait Anne et avait 84 ans. Elle vivait jour et nuit dans le temple et priait. C’était une prophétesse. Dieu lui avait montré que l’enfant de Marie et de Joseph était le Sauveur promis. Elle remercia Dieu pour sa bonté et parla duMessie à tout le monde.
Marie, quant à elle, repensait fréquemment aux paroles d’Anne et de Siméon. Elle était maintenant tout à fait sûre que son enfant n’était pas comme les autres : il était le Sauveur promis. Quel privilège et quelle grande responsabilité !
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