Luc 13.6-9.
Pour comprendre notre texte, essayons de situer notre parabole en lisant Luc 12. Dans ce chapitre, nous lisons les avertissements de Jésus donnés au cours de la route vers Jérusalem concernant la proximité des évènements. Regardons plus en détail ce chapitre 12 :
- Les V1-12 vont nous parler du jugement contre l’hypocrisie, càd faire attention de se faire passer pour quelqu’un d’autre, car notre vie sera dévoilé à tous regards.
- Ensuite il va nous parler contre le matérialisme (V13-21), càd que ceux qui fondent son avenir sur ses richesses en oubliant de prendre compte Dieu et son royaume est un insensé.
- Après il nous parlera contre l’inquiétude (V22-34), càd que les disciples qui ont reçu le royaume disposent d’un trésor céleste qui leur épargne l’anxiété et leur donne la liberté d’être généreux et servir le Seigneur.
- Un autre point de ce chapitre concerne le manque de fidélité (V35-48), càd on oublie de se préparer pour la 2nde Venue et c’est alors qu’on est surpris comme un voleur quand cela se produit.
- Ensuite il va nous mettre en garde contre une paix illusoire (V49-53), càd que tous sont invités à la vigilance, mais pas que tous répondent de la même manière.
- Enfin contre le manque de bon sens ou discernement des temps (V54-59), càd ceux qui sont incapables de discerner la portée de ce que JC représente.
Après avoir vu le contexte, passons maintenant à notre parabole.
Luc 13.1-5 situe le contexte particulier de la parabole. Il y a une mise en garde solennelle de Jésus aux gens de Pérée sur les conséquences de non repentance face à l’appel divin. Regardons notre texte.
Un homme, symbole de « Dieu » entame une œuvre qui est une période de jugement ou d’investigation pour le chrétien et pour son peuple. « Il vint pour chercher du fruit », càd traits de caractère ou actes qui sont l’expression visible d’une puissance invisible qui est le Saint-Esprit, qui est visible chez ceux qui sont unis à Christ (Jn 15.2-8, 16).
Le verset continue en disant : « Qu’il n’en trouva point », Dieu constate l’absence de fruit, car l’arbre est stérile, improductif, ce qui est identique à l’homme. L’apôtre Pierre dans son épître nous décrit l’appel de Dieu et ses effets (2 Pierre 1.3-11). Assimiler et développer les qualités communiquées par un Maître (Dieu) exige d’ajouter à l’enseignement reçu un style de vie adéquat. Mais le but de l’effort du croyant n’est pas gagner de droit d’entrer dans le royaume de Dieu.
Ensuite on voit un autre point, « coupe-le ». Dieu avertit solennellement de la destruction qui menace le figuier, car le jour de la colère approche. Le maitre remarque que l’arbre n’a ni de bons fruits, ni de mauvais fruits, car il est stérile. Matt 7.16-17 nous parle de fruits, non d’affirmations ou capacité spirituelle qui doit servir de critère d’évaluation. Cela signifie avoir un comportement exemplaire, d’appliquer des vérités bibliques à leurs propres vies. Nous devons faire attention de ressembler à l’Eglise de Laodicée qui est ni froide, ni bouillant mais tiède (Apoc 3.16). La conséquence de cela c’est que « Dieu vomira de sa bouche », qui est dû à leur stérilité en fruits, càd conséquences de la nature spirituelle : « pauvre, aveugle, misérable, nu… ».
En faite le Maitre va poser une question importante : Pourquoi occupe-t-il inutilement de la terre ? Cela nous concerne aussi, nous qui vivons au 21e siècle. Cette mise en garde résonne aussi pour notre génération.
– N’es-tu pas cœur insouciant un arbre inutile dans la vigne du Seigneur ?
– Ces paroles de condamnation ne s’adresseront-elles pas à toi d’ici peu ?
– Depuis combien de temps jouis-tu des dons de Dieu ? Depuis quand veilles-tu sur toi et attend-il que tu reviennes à lui ?
– Quel privilège d’être planté dans sa vigne et de bénéficier des soins du vigneron !
Nous arrivons maintenant « aux vignerons », symbole de JC qui entame dans le sanctuaire une œuvre d’intercession en faveur du peuple de Dieu. Ils vont dire « Laisse-le encore cette année ». Ils vont demander un temps de sursis, un temps de grâce, de patience et d’amour, ce qui souligne l’œuvre de médiation de JC qui a un aspect prophétique.
Les vignerons vont « proposer de creuser tout autour », càd qu’il va assurer sa fondation à travers JC lui-même. Et le texte continue en disant « J’y mettrai du fumier », càd assurer sa croissance, à travers l’action de ses paroles.
Ainsi l’accent présupposé entre le maitre et les vignerons est un accord à la prospérité du figuier. Nous voyons ainsi l’accent sur le don consenti entre le Père et le Fils pour le salut du figuier (hommes).
Le but de cet accord c’est que peut être dans l’avenir, il donnera du fruit. Cet accord représente une période ou le temps de grâce accordés. Ainsi la conclusion dépendra du figuier. Tout a été accompli pour qu’il porte du fruit. Si cela ne se produit pas, il y aura le jugement final : « Tu le couperas ».
En résumé, nous avons vu qu’au début, le Maitre demande au vigneron de couper le figuier, mais il va demander un temps de délais. Mais ensuite si cela ne fait rien, le vigneron va attribuer ou reconnaitre au Maitre le pouvoir de couper le figuier.
En conclusion, pour ne pas être stérile, il y a un processus à faire. Les résultats « porter du fruits » signifient des bénéfices qui sont les conversions dû à l’évangélisation (Jn 4.36), ensuite de la sanctification (Rom 6.22).
Le fruit c’est la récompense qui s’attache au ministère en faveur des serviteurs de Dieu (Phil 4.17). L’autre caractéristique c’est la louange qui est le fruit de lèvres qui confessent le Nom de Dieu (Heb 13.15).
Enfin il faut subvenir au besoin pressant du prochain (Tites 3.14), càd au lieu de travailler uniquement pour suffire à leurs propres besoins, ils devaient avoir la vision chrétienne de gagner de l’argent afin de pouvoir partager avec les moins privilégiés (Eph 4.28). Cela les sauverait de la misère de l’égoïsme et de la calamité d’avoir gaspillé leur vie sans porter de fruits.
Philippe Zoogonès
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