I. Fondement théologique de la prière pour une meilleure compréhension de la prière et sa contribution dans la meilleur compréhension de Dieu et notre relation avec Lui
- La prière présuppose le théisme biblique : La prière commence avec l’affirmation qu’il y a un Dieu et que nous pouvons communiquer avec Lui. Quand nous prions, nous nous adressons à la Trinité avec une conviction de foi que chacun d’eux est activement impliqué avec nous pendant que nous lui soumettons nos âmes – Rom 8. 26 ; Ps 5. 2
- La prière et l’immanence de Dieu : Le Dieu de la Bible, contrairement aux autres dieux, est ! Il est le « Je suis » (Ex 3. 14). Il est tellement proche de nous qu’Il peut nous entendre quand nous prions. – Deut 4. 7 ; Ps 6. 8 ; Mat 6. 6. Mais la prière opère à l’intérieur de la conviction théologique que Dieu est avec nous, qu’Il partage nos joies, tristesses, et peurs, et qu’Il nous écoute quand nous invoquons son nom (Ex 3. 7). Il n’est pas le Dieu caché ou absent des philosophes, mais le Dieu qui est proche de nous, que nous pouvons toucher par nos prières et Il peut nous caresser à travers sa réponse d’amour.
- La prière comme communion avec Dieu : La prière trouve ce noyau gravitationnel dans la personne de Christ, en qui Dieu était présent réconciliant le monde avec Lui-même. Dans cette rencontre avec Dieu à travers la prière, nos esprits deviennent moralement et spirituellement nouveaux, avec notre être nourri et plein d’énergie, et nous sommes capables de nous tenir devant Lui pour le servir (Luc 22. 32 ; Ac 6.4 ; 1 Tim 2. 8).
- La prière et l’amour de Dieu en Christ : La condition de la race humaine a changé radicalement, merci à l’accomplissement de Christ pour nous. Nous ne sommes plus éloigné du temple céleste de Dieu (1 Rois 8. 49 ; Jonas 2. 7)
- La prière et le conflit cosmique : Nos prières révèlent à l’univers et aux forces du mal que nous avons pris le côté de Dieu dans le conflit, sinon la prière serait décrite comme un acte de rébellion contre les forces du mal. Nous reconnaissons le droit de Christ sur nous comme Créateur et Rédempteur.
A travers la prière nous demandons à Dieu de manifester sa puissance sur les forces du mal qui s’opposent à notre service pour Lui. Nous intercédons pour les autres dans le but que la puissance de Dieu travaille au bénéfice des autres (Rom 15. 31 ; Col 4. 3 ; Heb 13. 18-19). Nous pouvons prier parce que nous savons que Christ était victorieux sur les puissances du mal et que sa victoire est maintenant, par la foi, notre victoire. La prière n’est pas une campagne contre l’ennemi, mais l’appropriation de la victoire de Christ sur lui à travers une communion avec notre Sauveur. Nous nous approchons de Dieu par la prière, pas parce que nous avons peur de l’ennemi, mais nous voulons avoir une relation avec Dieu, qui à travers Christ, a déjà vaincu l’ennemi.
II. Conditions pour une bonne prière
- Demander au nom de Jésus-Christ (Mat 6. 9 ; Jean 14. 13-14 ; 16. 23-24)
- Demander selon la volonté de Dieu (Jean 15. 7 ; Matthieu 6. 10 ; 26.39, 42 ; 1 Jean 5. 14-15)
« La prière de la foi n’est jamais vaine ; mais c’est une présomption de croire que la réponse nous viendra telle que nous l’attendions. » EGW, Testimonies, vol 1, 296)
- Demander avec foi (confiance) : Heb 11. 6 ; Jacques 1. 5-8 ; Marc 11. 24
- Demander dans la soumission et l’obéissance : 1 Jean 3. 22 ; Mat 26. 39, 42
- Demander avec action de grâce (Phil 4. 6-7 ; 1 Thés 5. 18 ; Eph 5. 20 ; 1 Tim 6. 6-8)
- Demander des choses raisonnables (Jacques 4. 3)
- Demander dans la Patience (Psaume 40. 1)
- Demander dans la persévérance (Luc 18. 1)
- Demander dans l’amour du prochain: Matthieu 5. 44
III. Différentes réponses aux prières
- Réponses positives immédiates : ce sont les miracles tels que la naissance de Samuel, la guérison de l’aveugle Bartimee, la résurrection de Lazare.
- Réponses positives en différé : c’est-à-dire avec retard et c’est comme si Dieu nous disait : « Je t’ai entendu, et je vais t’accorder ce que tu me demandes. Mais pas maintenant. Aies de la patience, et attends un petit moment. » Nous pouvons citer par exemple le cas de la promesse de progéniture faite à Abraham, dont la réalisation s’est faite 25 ans après la promesse ; le cas de Zacharie et Elisabeth, parents de Jean-Baptiste.
- Réponses négatives conditionnées ou réponses positives conditionnées : Tant que certaines conditions ne sont pas réunies, cette prière reste sans réponse ; et aussitôt les conditions réunies la réponse vient sans tarder, sinon Dieu n’a pas garder silence et même s’Il l’a fait, c’est un silence temporaire dans lequel Dieu veut nous enseigner la patience et l’obéissance.
- Réponses négatives définitives : C’est lorsque Dieu nous dit carrément non. C’est le silence définitif de Dieu. Ce type de réponse, Dieu semble le donner aux rebelles et aux injustes. Mais Il le donne de temps en temps aux justes lorsque dans son Omniscience, Il estime que nous n’avons vraiment pas besoin de ce que nous lui demandons. Il faut donc savoir faire la différence entre un besoin et un désir. Dieu nous donne toujours ce qui représente un besoin essentiel pour notre vie (Matthieu 6. 31, 32)
- Réponses Positives
- Réponses négatives : réserves aux rebelles et aux pénitents à l’exception de celles que Dieu, connaissant nos réalités, nous évite des malheurs et des souffrances en nous refusant ce que nous croyons utile.
Apres tout, souvenons nous que la prière est davantage une relation, un acte de communion avec Dieu, qu’une simple tribune de demandes et de requêtes en vue de combler nos attentes et satisfaire nos besoins. Le vrai croyant éprouve beaucoup plus la joie et le plaisir d’être en communion avec Dieu, que la satisfaction de voir ses requêtes exaucées.
IV. Pourquoi les prières ne sont pas exaucées ?
En fait, et au vue de tout ce qui vient d’être dit, nous devons comprendre que toutes les prières sont exaucées. Mais il reste à savoir si ce que nous attendions ? Le « non » n’est-il une réponse au même titre que le « oui » ? Comme nous ne voulons pas tout ce qui est négatif surtout en matière de prière, il nous convient d’examiner quelques empêchements ou handicaps à la réponse positive d’une prière.
- L’égoïsme (Jacques 4. 3)
- Le péché (Ps 66. 18 ; Es 59. 1-4)
- Les doutes (Jacques 1. 6)
- La désobéissance à la loi de Dieu (Prov. 28. 9)
- La non-conformité à la volonté de Dieu.
« Nous désirons tous des réponses immédiates et directes à nos prières et nous sommes tentés de nous décourager lorsque la réponse est différée ou qu’elle arrive d’une manière inattendue. Mais Dieu est trop sage et trop bon pour exaucer nos prières toujours exactement de la manière et au moment que nous avons choisis. Il fera plus et mieux pour nous que d’accomplir tous nos désirs. Et parce que nous pouvons avoir confiance en sa sagesse et en son amour, ne lui demandons pas d’accéder à notre volonte, mais cherchons à entrer dans ses desseins afin de nous y conformer. Nos désirs et nos intérêts devraient se perdre dans sa volonte. Nos désirs et nos projets devraient tendre à accomplir sa volonté. » – EGW, Le Ministère Evangélique, 213
« Vigilance, prière et travail, tels sont les mots d’ordre du chrétien. La vie du vrai chrétien est une vie de prière constante. Il sait que la lumière et la force d’un jour ne suffisent pour les épreuves et les conflits du jour suivant. Satan varie constamment ses tentations. Nous nous trouvons chaque jour places dans des circonstances différentes, entourés de dangers nouveaux et assaillis par des tentations inattendues. Ce n’est que par la force et la grâce qui descend du ciel que nous pouvons espérer faire face à ces tentations et nous acquitter des devoirs qui nous incombent. » – Idem, 251
Pasteur Ben Issouf OUEDRAOGO