« Il s’assit sur la Montagne des Oliviers. Les disciples vinrent en particulier lui poser cette question : Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » (Matthieu 24:3).
Le moment critique s’approchait, l’heure décisive où le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le Créateur de l’Univers et le Maître des cieux et de la terre connaîtrait la plus profonde humiliation. Voué à un sort réservé aux pires criminels en étant cloué sur une croix, il paierait le prix incalculable de la rançon pour l’humanité. Le prix à payer, c’était son propre sang. C’est seulement par son sang que l’humanité pourrait être sauvée du pouvoir de la mort.
Un épais nuage de tristesse et de douleur planait au-dessus des disciples, menaçant, tel un messager de mauvais augure. Mais ils ne s’en apercevaient pas. Les humains qu’ils étaient ne pouvaient certainement pas comprendre les choses de l’Esprit. Le Maître, lui, était conscient que l’heure était grave. Il savait que d’un instant à l’autre l’angoisse et la solitude s’empareraient d’eux, mais il ne voulait pas qu’ils souffrent. Il les aimait d’un amour infini et impénétrable. Comment allait-il leur présenter les choses de manière à ce qu’ils soient préparés à ce qui devait se produire ?
Voilà ce que la Bible nous dit : « Comme Jésus s’en allait au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions » (Matthieu 24:1). « Maître, dirent-ils, regarde quelles pierres et quelles constructions ! » (Marc 13:1). Alors que le destin final de l’humanité allait se jouer dans quelques heures, les disciples, eux, se préoccupaient de choses matérielles, comme l’architecture du Temple.
L’esprit humain est attiré par tout ce qui brille, c’est-à-dire tout ce qu’il peut percevoir au moyen de ses sens. Les disciples pouvaient voir le Temple. Ils pouvaient en toucher les blocs de calcaire polis et en admirer les ameublements en or et les superbes colonnes.
Deux mille ans se sont écoulés et les gens sont toujours aussi fascinés par ce qu’ils perçoivent grâce à leurs sens. La dimension spirituelle de la vie est presque absente. Aujourd’hui encore, nous arrivons à un point critique de l’histoire. Alors que nous approchons de l’apogée final des événements, le voile obscur de notre humanité nous empêche de voir ce qui se passe. Nous sommes à l’aube de la fin des temps, mais tout comme les disciples autrefois, nous n’y pensons pas. Toute notre attention se porte sur les choses physiques que nous pouvons percevoir de nos propres yeux, telles les guerres, la violence, les tremblements de terre, les tempêtes, le réchauffement planétaire, les troubles sociaux et l’injustice qui nous environnent de toute part. Notre champ de vision s’en trouve totalement obstrué. Tout cela a un sens, mais nous y sommes insensibles. Ainsi, nous avons recours à des solutions de fortune et à des moyens humains pour balayer momentanément les ténèbres qui recouvrent le pays.
Cette fois-là, la réponse de Jésus laissa les disciples perplexes : « Voyez-vous tout cela ?, leur demanda-t-il. Je vous le dis, en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » (Matthieu 24:2). Lorsque les disciples entendirent les paroles du Maître, ils en conclurent qu’en disant que ce fantastique édifice serait un jour en ruine, il faisait allusion à une catastrophe de « la fin des temps. » Dans leur esprit, il ne pouvait en être autrement. Jésus leur avait parlé de son retour. Ils en déduisirent que ce serait à ce moment-là, donc à la fin des temps, que le Temple serait détruit.
Néanmoins, une telle idée causait de la peine aux disciples, à un point qu’ils ne pouvaient même pas l’expliquer. Tous leurs espoirs se fondaient sur une chose : affranchir leur nation de la domination des Romains, qu’ils haïssaient. Depuis des générations, leur peuple attendait le Messie, celui qui viendrait prendre possession du Temple et les mènerait à la victoire contre l’oppresseur. Voilà maintenant que Jésus leur disait que le Temple finirait en ruine.
Les disciples avaient tout délaissé pour suivre Jésus. Ils l’avaient accepté comme le Maître de leurs vies. Voilà que Jésus ne parlait plus que de mort et de destruction. Malgré leurs efforts, ils ne pouvaient comprendre ce qu’il cherchait à dire.
En ce triste après-midi, ils descendirent dans la vallée du Cédron comme s’ils s’enfonçaient dans la vallée de la mort, dans une procession silencieuse et solennelle. Ce que Jésus leur avait dit les tourmentait encore, mais, à mesure qu’ils avançaient, ils n’avaient plus le courage de lui poser des questions à ce sujet.
Alors qu’ils gravissaient les versants du Mont des Oliviers, ils s’en trouvaient encore tout troublés. Une fois assis sur la montagne, ils reprirent leur conversation autour de la destruction du Temple et confièrent à Jésus ce qu’ils avaient sur le cœur. « Dis-nous quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » (Matthieu 24:3).
Alors le Seigneur se mit à décrire la situation dans laquelle se trouverait le monde avant son retour sur terre. Il leur parla de guerres, de bruits de guerres, de tremblements de terre, de faux christs et de persécution à venir.
Jésus avait un message spécial pour ses disciples. Il savait qu’ils seraient témoins de la fureur de Rome qui détruirait le Temple quelques trente années plus tard. Une partie des signes présentés dans Matthieu 24 se rapportent à ce qui allait se passer tout juste avant la destruction du Temple. Mais Jésus avait aussi un message qui nous est adressé, en ce qu’il annonce ce qui se passera à la fin du monde.
Comme au temps de Jésus, nous avons, aujourd’hui, un besoin urgent de lire entre les lignes, de voir au-delà des événements terrifiants de notre temps, afin d’en saisir le sens. Les signes du retour du Christ, tels qu’ils sont présentés dans la Bible, se révèlent être une description fidèle des temps présents, un portrait du monde actuel et de ses luttes constantes avec une population qui s’entretue et une nature en révolution, qui ne peut plus endurer la domination des hommes et se déchaîne, tel un cheval fou.
Ce qui suit est, en partie, la description de ce qui se passe de nos jours, des événements qui se produiront à mesure que nous approchons de la fin. C’est un message d’alarme, mais c’est aussi un message d’espérance, annonçant un jour nouveau et un monde nouveau.
Notre planète semble prise au piège dans un nuage d’obscurité. Les ténèbres qui nous entourent sont source d’angoisse, mais aussi source d’espérance, car elles nous donnent l’assurance du retour du Roi. Les premiers rayons du jour glorieux vont bientôt paraître. Par expérience, nous savons que l’obscurité devient de plus en plus profonde à mesure que nous approchons de l’aube d’un nouveau jour. Cette obscurité doit être un signe d’espérance pour nous.
Je sais à quel point une telle espérance est précieuse. J’en ai fait moi-même l’expérience. J’en ai eu grand besoin, une nuit où j’étais perdu au beau milieu de la jungle. Après avoir marché toute la journée, je n’avais plus de force. L’indien qui me servait de guide pensa qu’il serait mieux de passer la nuit sur le bord de la rivière.
« Demain est un autre jour, dit-il, et tu seras en meilleure forme. Cela ne sert à rien de poursuivre notre marche dans le noir. »
Ainsi, nous fîmes halte. L’obscurité semblait même pénétrer l’air que je respirais. Je la sentais tout contre ma peau. Qui n’a jamais connu une de ces nuits chargées d’obscurité et de tristesse ? C’est ce que le poète mystique Saint Jean de La Croix appelle une « nuit obscure de l’âme. » Cette nuit passée dans la jungle en tut une pour moi, une nuit qui me paraissait interminable.
Je ne pouvais pas dormir. Les bruits de la nuit et l’épaisse obscurité me faisaient peur. Aux environs de quatre ou cinq heures du matin, je demandai au guide si la nuit devenait réellement plus sombre ou si c’était une illusion.
« Ce n’est pas ton imagination, m’expliqua-t-il. La nuit devient effectivement plus sombre. C’est un signe que le soleil va paraître dans quelques minutes. »
Et ce fut le cas. Dix minutes plus tard, les premiers rayons de soleil percèrent l’obscurité, et peu après le soleil parut à l’horizon. Lorsque je vis ses rayons dorés me sourire au loin, je sus que j’étais en sécurité.
La nuit dans laquelle notre monde est plongé devient de plus en plus sombre. Douleurs, souffrances et deuil nous guettent de toutes parts. L’injustice, la misère et la faim sont à tous les coins de rue. Parfois, nous avons l’impression que nous sommes complètement perdus. La nuit de notre monde touche à sa fin. Le soleil d’un jour nouveau poindra bientôt à l’horizon.
Alors même que nous attendons son retour, Jésus se tient auprès de nous. Dans un souffle de l’Esprit Saint, il nous murmure i « Reste à mes côtés. N’oublie pas que je t’accompagne dans les heures sombres qu’il te reste à traverser. »
Que feras-tu ? Accepteras-tu son invitation ?
Toi seul peux répondre.
Extrait du Livre
Signes d’Esperance