La fin est proche; elle arrive sur nous furtivement, imperceptiblement, silencieusement, comme un voleur qui s’avance à pas feutrés, dans la nuit, pour surprendre ceux qui, insouciants et nullement prêts, se sont endormis. Que le Seigneur fasse descendre son Esprit sur les cœurs qui se sentent satisfaits pour qu’ils cessent de dormir comme tant d’autres, mais deviennent vigilants et sobres.
Bientôt la vérité triomphera dans la gloire, et tous ceux qui choisissent maintenant d’être ouvriers avec Dieu triompheront avec elle. Le temps est court; la nuit vient où nul ne peut travailler. Que ceux qui se réjouissent dans la lumière de la vérité présente se pressent de la communiquer à d’autres. Le Seigneur demande: “Qui enverrai-je?” Ceux qui désirent se sacrifier par amour pour la vérité doivent répondre maintenant: “ Me voici, Seigneur, envoie-moi.”
Nous n’avons accompli qu’une petite partie de l’œuvre évangélique que Dieu veut nous voir accomplir dans notre entourage et auprès de nos amis. Il existe dans chaque ville de notre pays des gens qui ne connaissent pas la vérité. Et au-delà des océans se trouvent de nouveaux champs que nous devons défricher et ensemencer.
Nous sommes au seuil du temps de détresse, et des difficultés à peine soupçonnées sont devant nous. Un pouvoir diabolique pousse les hommes à faire la guerre au ciel. Ils se joignent à Satan pour tenter d’anéantir la loi de Dieu. Ils ressemblent de plus en plus aux contemporains de Noé, emportés par le déluge, et aux habitants de Sodome, consumés par le feu du ciel. Les puissances infernales sont à l’œuvre pour détourner les esprits des réalités éternelles. L’ennemi a organisé les choses de manière à favoriser ses propres desseins. Affaires, sports, modes, voilà ce qui occupe hommes et femmes. Les plaisirs et les mauvaises lectures faussent le jugement. Dans le chemin qui conduit à la perdition se trouve une longue procession. Le monde, rempli de violence, livré à la débauche et à l’ivrognerie, est en train de convertir l’Eglise. La loi de Dieu, cette règle de la justice, est considérée comme abolie.
Attendrons-nous que s’accomplissent les prophéties concernant la fin avant d’en parler ? A quoi serviraient alors nos paroles ? Attendrons-nous que les jugements de Dieu s’abattent sur les pécheurs avant de leur dire comment ils peuvent les éviter ? Où est notre foi dans la Parole de Dieu ? Devrons-nous voir se réaliser les choses annoncées pour y croire ? La lumière divine a projeté sur nous ses rayons salutaires, nous montrant que le jour du Seigneur est proche, à la porte. Lisons et comprenons avant qu’il soit trop tard.
Dans son vaste plan, le Seigneur a une place pour chacun. Aucun talent n’est inutile. Est-il petit? Dieu saura s’en servir. Bien employé, il fera exactement l’œuvre pour laquelle Dieu l’a donné. Les talents de l’humble villageois sont nécessaires pour certains travaux que ne sauraient accomplir des dons les plus brillants.
Lorsque les hommes mettent leurs énergies au service de Dieu, leurs talents s’accroissent, leurs facultés se développent; ils sont revêtus de la sagesse céleste pour amener au salut ceux qui se perdent. Mais si les membres d’église ne se soucient pas de s’acquitter de leurs devoirs envers leurs semblables, comment peuvent-ils s’attendre à recevoir le trésor du ciel ? Lorsque ceux qui se disent chrétiens ne voient plus la responsabilité qui leur incombe d’éclairer les hommes qui sont dans les ténèbres; lorsqu’ils cessent de communiquer la grâce et la connaissance de la Parole, ils deviennent moins clairvoyants; ils n’apprécient plus les richesses du don céleste, et, n’en connaissant plus la valeur, ils ne voient pas la nécessité d’en faire part à d’autres.
En faite Dieu désire accorder à son peuple l’effusion du Saint-Esprit. La sécheresse spirituelle dans l’Eglise n’est pas justifiée. Après l’ascension du Christ, le Saint-Esprit descendit sur les disciples qui attendaient, priaient, et croyaient, avec une plénitude et une puissance qui pénétrèrent tous les cœurs. Dans l’avenir, la terre entière doit être illuminée de la gloire de Dieu. Ceux qui auront été sanctifiés par la vérité exerceront dans le monde une sainte influence. La terre sera enveloppée d’une atmosphère de grâce. Le Saint-Esprit opérera dans les cœurs, et révélera aux hommes les choses de Dieu.
Le Seigneur désire faire une grande œuvre par tous ceux qui croient vraiment en lui. Si les membres d’église voulaient accomplir le travail qui leur incombe, s’engageant dans la lutte à leurs propres frais, chacun se rendant compte de ce qu’il peut faire pour gagner des âmes, beaucoup quitteraient les rangs de Satan pour se ranger sous la bannière du Christ. Si notre peuple agissait selon la lumière qu’il a reçue, nous verrions sûrement le salut de Dieu. De merveilleux réveils s’ensuivraient. Des pécheurs se convertiraient, et un grand nombre d’âmes seraient ajoutées à l’Eglise. Lorsque nos cœurs seront unis au Christ, et nos vies en harmonie avec son œuvre, l’Esprit qui descendit sur les disciples au jour de la Pentecôte se répandra aussi sur nous.
Chers amis, vous qui connaissez depuis longtemps la vérité, je le demande à chacun de vous: Vos actes sont-ils en harmonie avec les lumières, les privilèges et les occasions que le ciel vous a accordés? C’est une question sérieuse que je vous pose. Le Soleil de justice s’est levé sur l’Eglise, et le devoir de celle-ci est de progresser. Ceux qui sont en communion avec le Christ, croîtront dans la grâce et dans la connaissance du Fils de Dieu jusqu’à parvenir à l’état d’homme fait. Si tous ceux qui prétendent croire à la vérité avaient fait leur devoir et profité de toutes les occasions qui leur étaient offertes, ils seraient devenus forts en Christ. Quelles que soient leurs occupations, — cultivateurs, mécaniciens, professeurs ou pasteurs — s’ils s’étaient consacrés entièrement au Seigneur, ils seraient des serviteurs utiles dans la cause du Maître.
Chaque jour qui passe nous rapproche de la fin. Nous rapproche-t-il aussi du Seigneur? Sommes-nous vigilants dans la prière? Ceux que nous côtoyons jour après jour ont besoin de notre aide et de nos instructions. Il se peut que leur état d’esprit soit tel qu’un mot dit à propos, sous l’influence du Saint-Esprit, pénètre comme un clou au bon endroit. Demain quelques-unes de ces âmes seront peut-être pour toujours hors de notre portée. Quelle influence exerçons-nous sur ces compagnons de route? Que faisons-nous pour les gagner au Christ?
Tandis que les anges retiennent encore les quatre vents, nous devons travailler de toutes nos forces à la proclamation du message qui nous a été confié, sans perdre de temps. Nous devons montrer aux êtres célestes et aux hommes de notre époque dégénérée que notre religion est faite de foi et de puissance, vertus qui ont leur source en Christ, et que la Parole de Dieu est son divin oracle. Les âmes des mortels sont sur le plateau de la balance divine. Elles seront soit des sujets du royaume de Dieu, soit des esclaves du despotisme de Satan. Toutes doivent avoir le privilège de pouvoir s’emparer de l’espérance que leur offre l’Evangile; et comment en entendront-elles parler si personne ne la leur prêche? L’humanité a grand besoin d’une rénovation morale, d’une préparation du caractère afin de pouvoir paraître devant Dieu. Des âmes sont sur le point de périr à cause des erreurs qui prévalent et qui sont voulues de Satan pour contrecarrer l’œuvre du Tout-Puissant. Qui veut se consacrer entièrement au service de Dieu pour devenir ouvrier avec lui ?
Aujourd’hui, une grande partie de ceux qui composent nos congrégations sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés. Ils vont et viennent comme une porte sur ses gonds. Pendant des années, ils ont écouté les vérités les plus solennelles, mais ils ne les ont pas mises en pratique. C’est pourquoi ils y sont de moins en moins sensibles. Les témoignages les plus émouvants de reproches et d’avertissements n’éveillent plus en eux la moindre velléité de repentance. Les plus douces mélodies que Dieu fait passer par des lèvres humaines — la justification par la foi, la justice du Christ — ne trouvent plus chez eux aucun écho.
Or ce dont nous avons besoin pour l’édification de nos églises, c’est l’œuvre merveilleuse de sages ouvriers à discerner et à développer les talents de l’église, talents qui peuvent être employés au service du Maître. Ceux qui se font le devoir de visiter les églises devraient donner des instructions aux frères et sœurs sur les méthodes pratiques pour le travail missionnaire. Qu’il y ait aussi une classe de formation de la jeunesse. De jeunes hommes et femmes devraient apprendre à devenir des ouvriers à la maison, dans le voisinage et dans l’église.
Dès qu’une église est organisée, que le prédicateur mette les membres à l’œuvre; qu’il leur apprenne à s’en acquitter avec succès. Nos pasteurs doivent passer plus de temps à enseigner qu’à prêcher. Il faut qu’ils apprennent aux membres à communiquer à d’autres les connaissances qu’ils ont reçues. S’il est indiqué que les nouveaux convertis reçoivent des conseils de ceux qui ont quelque expérience dans l’œuvre de Dieu, il faut qu’ils apprennent à ne pas mettre les prédicateurs à la place du Seigneur.
Le plus grand bien qu’on puisse faire à nos membres, c’est de leur apprendre à travailler pour le Seigneur, et à compter sur lui plutôt que sur le prédicateur. Qu’on leur enseigne donc à travailler comme le Christ a travaillé. Qu’ils se joignent à son armée de serviteurs et œuvrent fidèlement pour lui.
Enfin Les anges ont attendu longtemps la collaboration des membres de l’Eglise pour l’œuvre qui doit s’accomplir. Ils vous attendent encore. Le champ est si vaste, le devoir si clair, que tous les cœurs sanctifiés seront poussés à offrir leurs services comme instruments de la puissance divine.
Si les chrétiens travaillaient de concert, avançant comme un seul homme, sous la direction d’une seule Puissance, pour l’accomplissement d’un même objectif, ils ébranleraient le monde.
L’ordre d’aller “dans les chemins” (Matthieu 22:10) doit être suivi au bénéfice de tous ceux qui ont une part active dans les affaires du monde, les professeurs et les conducteurs des foules. Ceux qui portent de lourdes responsabilités dans la vie publique, médecins et éducateurs, juges et magistrats, officiers publics et hommes d’affaires devraient recevoir un message clair et distinct: “Que sert-il à un homme de gagner tout le monde s’il perd son âme? Que donnerait un homme en échange de son âme?” Marc 8:36, 37.
Extrait du Livre
Conseils à l’Eglise